Jean Vergnes (Docteur en Sciences et consultant à l'UNESCO) La gestion des déchets solides en Tunisie s'inscrit dans le cadre d'une stratégie nationale axée sur la protection de l'environnement et le développement durable. La production des déchets est devenue une préoccupation prioritaire de l'ensemble de la société. Elle nécessite des pouvoirs publics et de la collectivité toute entière un effort important pour assurer une collecte convenable et un traitement conforme aux exigences de la protection de l'environnement et de la santé des citoyens. Quels sont les enjeux environnementaux et socio-économiques d'une gestion durable des déchets ? Quelle sera la collection de demain ? Comment revaloriser ces déchets ? Autant de questions posées lors du congrès international sur la gestion des déchets solides et le développement durable qui se tient du 27 au 30 mars à Yasmine Hammamet organisé par le ministère de l'Environnement et du Développement durable, l'Association de l'innovation et de la technologie, l'Agence nationale de gestion de déchets, l'Ecole nationale d'ingénieurs, l'ISET et la faculté de sciences de Sfax, l'INRAP, l'APAL, l'ANPE et les universités des Açores, Médéa et Balamand. « La gestion des déchets en Tunisie, un des principaux axes du développement durable, compte aujourd'hui parmi les priorités nationales en matière de protection de l'environnement a précisé M.Mohamed Choura président de l'Association d'innovation et de technologie à l'ouverture du séminaire. « Cette manifestation internationale a ajouté M.Choura a pour objectif de consolider le partenariat entre l'agence nationale de la gestion des déchets et les organismes intervenants notamment la société civile, les établissements universitaires, les instituts de recherche en vue de faire face aux nuisances générées par les déchets et d'améliorer leur gestion. Ce séminaire est rehaussé par la présence de 12 pays maghrébins, européens, américains et africains et arabes qui présenteront 72 communications sur les déchets ménagers, les déchets industriels, les déchets de soins, les déchets agricoles et organiques, les déchets urbains et les sols et les sites pollués. Cette rencontre scientifique constitue en outre une opportunité pour échanger les expériences et mettre une stratégie visant à améliorer le cadre de vie des citoyens et améliorer la gestion des déchets » Kamel Bouaouina
Jean Vergnes (Docteur en Sciences et consultant à l'UNESCO) « Pour un Grenelle du développement durable méditerranéen » L'avenir de la vie sur terre est lié à la volonté politique des gouvernants et des populations pour mettre en œuvre des politiques nationales de développement durable. Elle s'appuie sur un certain nombre de principes et un plan d'actions adaptables aux spécificités nationales, l'Agenda 21. Sa réussite est aussi liée à la prise en compte de façon décloisonnée des implications économiques (modification des modes de consommation, production industrielle, agricole polluante, économie d'énergie) écologiques (protection de l'atmosphère, gestion des déchets, réduction des risques chimiques, protection des ressources naturelles) et sociales ( protection de la santé, éducation de la population, sécurité et solidarité) dans toute étude, projet ou politique. Si on aborde l'aspect environnemental, quel a été l'impact politique du rapport ONU évaluation des écosystèmes pour le millénaire ? Ce travail de 1400 experts a pourtant montré que la capacité de la planète à répondre aux besoins des générations ne peut plus être considérée comme acquise. Face aux problèmes prévisibles liant pauvreté, dégradations rapides de la biosphère et changements climatiques, ce rapport préconise des changements radicaux en matière de développement et d'éducation des populations. Cette démarche prend en compte trois grands enjeux : la protection de la biosphère, (lutte contre les dégradations, la surexploitation, le gaspillage) le présent et le devenir de l'humanité (alimentation, éducation, pauvreté, santé et culture) et les aspects socio-économiques (transports, urbanisation) En s'appuyant sur l'Agenda 21, deux actions prioritaires urgentes doivent être retenues : Tout d'abord, la mise en place d'une politique d'éducation des populations. Ce concept rassemble des activités d'information, de sensibilisation, d'éducation de base et de formation. Il concerne les adultes en particulier des décideurs institutionnels, les porteurs naturels de messages, les acteurs du monde universitaire. Elle permet pour chacun, d'acquérir une culture « développement durable » raisonnée et de devenir un acteur responsable et averti. La deuxième priorité consiste à mettre en place dans toutes les institutions publiques et privées des structures chargées de rendre conforme aux principes du développement durable le fonctionnement administratif, la gestion financière et l'implication de tous les acteurs concernés. Une stratégie de développement durable a pour priorité d'améliorer la gestion intégrée des ressources, assurer une gestion durable de l'énergie, atténuer les effets du changement climatique, assurer une mobilité durable par une gestion appropriée des transports, promouvoir un tourisme durable, assurer un développement agricole et rural et urbain durable et promouvoir une gestion durable de la mer. Un groupe de pays pourra mettre en œuvre cette démarche adaptable aux spécificités nationales. On peut proposer pour l'ensemble des pays de la zone méditerranéenne, un Grenelle du développement durable méditerranéen »