* Les pourparlers butent sur la question du recrutement, du licenciement, de la formation et du droit syndical * L'UGTT exige une plateforme minimale préalable sur les questions litigieuses. * Quant à l'UTICA, elle ne voit aucune raison fondamentale à ce retard L'accord-cadre signé, le 18 février dernier, entre le syndicat des patrons « UTICA » et celui des employés « UGTT », a prévu d'entamer les négociations sectorielles le 24 mars. Seulement, à la date indiquée, la délégation de l'UGTT ne s'est pas présentée au ministère des Affaires sociales, de la Solidarité et des Tunisiens à l'Etranger. L'UGTT justifie son absence par le fait que la convention-cadre n'a pas été encore signée. Les représentants des employés refusent de passer à la phase sectorielle tant qu'il n'y a pas accord sur le cadre général. Ce différend a empêché d'entamer la phase sectorielle du 7ème round des négociations sociales. D'ailleurs, le bureau exécutif élargi de l'UGTT, réuni jeudi, a passé en revue les difficultés rencontrées par le démarrage des négociations sociales ainsi que l'adhésion des affiliés sociaux à la réforme de l'assurance-maladie. Toutefois, les négociations se sont poursuivies, hier, entre les délégations de l'UTICA et de l'UGTT en vue de rapprocher les points de vue sur la convention-cadre. Par ailleurs, l'accord-cadre prévoit que la fin des négociations sur la révision des 51 conventions sectorielles ne doit pas dépasser le 30 juin 2008. Ces négociations intéressent plus d'un million de salariés.
Du côté de l'UTICA : « Rien n'empêche d'entamer la phase sectorielle en parallèle avec la poursuite des négociations sur la convention-cadre » Les représentants de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat « UTICA » étaient présents, le 24 mars, au ministère des Affaires sociales, de la Solidarité et des Tunisiens à l'Etranger, pour entamer la phase des négociations sectorielles comme le stipule l'accord-cadre signé le 19 février dernier avec l'UGTT. Ils ont notifié l'absence de la délégation de l'UGTT. Concernant l'objet des litiges, les représentants de l'UTICA remarquent : « Il est vrai que la signature de la convention-cadre bute encore sur quelques différends en rapport avec le droit et la formation syndicaux. Mais, l'UTICA n'y voit pas une raison fondamentale qui puisse retarder le démarrage des négociations sectorielles. Lesquelles négociations prennent du temps et il est possible de les entamer en même temps que la finalisation de la convention-cadre ». Pour ce qui est de l'essence même des négociations, la délégation de l'UTICA pense : « tous les intervenants sur la scène sociale sont conscients de la phase délicate par laquelle passe l'économie nationale. Il n'y a aucun intérêt à allonger les négociations et à tenir en haleine les intéressés. Nous espérons boucler rapidement ce 7ème round des négociations sociales et nous concentrer sur la croissance économique ».
Du côté de l'UGTT : « Le minimum serait de respecter l'esprit de la convention internationale 135, adoptée par la Tunisie, dans la mise à jour de la covention-cadre » Les représentants des employés justifient leur absence, le 24 mars, par l'absence d'un minimum d'harmonie entre les thèses présentées par l'UTICA et la réglementation générale du travail adoptée en Tunisie : « Si le gouvernement tunisien a signé la convention internationale du travail N° 135 et si les Chambres des députés et des conseillers l'ont adoptée, c'est pour les appliquer dans la pratique quotidienne. C'est ainsi que nous avons demandé d'harmoniser la réglementation en vigueur dans le monde du travail avec les termes des conventions internationales N° 87, 98 et 135. Or, les représentants de l'UTICA veulent ignorer l'esprit de ces conventions ». A une question se rapportant au déroulement des négociations sociales, les représentants de l'UGTT nous renvoient au communiqué émanant du bureau exécutif élargi du jeudi 27 mars : « toutes les structures sectorielles et régionales de l'UGTT sont fin prêtes pour réussir le 7ème round des négociations sociales. Elles se sont tracé comme objectif d'améliorer le pouvoir d'achat des salariés pour faire face à la hausse des prix et, notamment, celle des produits de base. L'UGTT aspire aussi à améliorer les législations en vue de protéger le responsable syndical et de permettre aux salariés de bénéficier d'emplois stables. La centrale syndicale déplore l'expansion du phénomène de la précarité de l'emploi et de l'importance de plus en plus accrue des sociétés de services qui sous-traitent la main-d'œuvre. L'UGTT trouve que de telles pratiques sont en contradiction avec les législations de travail à l'échelle locale et internationale ».