Il y a treize ans disparaissait notre père spirituel, le pionnier d'une presse indépendante en Tunisie. Feu Habib Cheïkhrouhou s'en allait, léger, confiant en l'avenir de ce groupe, le nôtre. Car il avait su le placer, déjà depuis les temps héroïques avec la création d'Assabah, puis avec la naissance du Temps en 75, dans le sens de l'histoire. Il lui avait donné une assise forte, inébranlable, mue par des constantes qui sont les mêmes depuis plus d'un demi-siècle d'existence. Ces constantes : la crédibilité de l'information la véracité des faits relatés, le pragmatisme dans le commentaire, la noblesse du métier de journaliste, se fondent dans un socle et que feu, Habib Cheïkhrouhou appelait "notre charte fondatrice". Simple. Précise. Normes basiques. Et c'est pour cela que même les jeunes journalistes qui ont rejoint le Groupe, après le décès de Si Lahbib, en sont "systématiquement" imprégnés comme sous l'effet d'une indicible osmose. Aujourd'hui, cet héritage moral et institutionnel est jalousement défendu autant par la direction générale que par tous les employés de Dar Assabah. Car, avant de partir, si Lahbib en a fait une famille. Une vraie.