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« L'Agenda en 9points » : la recette de la Banque Mondiale
L'agriculture et le développement en Tunisie
Publié dans Le Temps le 03 - 04 - 2008


Faiblesse des investissements agricoles
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La performance est inversement corrélée à la compétitivité
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En chiffres
Le Rapport sur le Développement dans le monde-2008 « Agriculture au service du développement » n'est certainement pas un rapport comme il s'en publie régulièrement et surtout dans l'indifférence presque générale par les soins de la Banque mondiale.
Il intervient à un moment très crucial et inédit où les prix des matières agricoles de base, notamment, connaissent une flambée sans nulle autre pareille ; ce qui représente une aubaine pour les producteurs et un tourment pour les consommateurs.
Le rapport a été présenté, hier à Tunis, par son co-auteur, M Alain de Janvry, également professeur à l'Université de Californie à Berkeley , qui s'est attaché, dans son exposé , à développer les principaux résultats du Rapport pour le contexte tunisien.
Toutefois, qu'il s'agisse de la Tunisie ou des autres pays du monde, le message du Rapport est clairement le suivant : « l'agriculture est un instrument de développement crucial pour la réalisation de l'objectif de développement pour le Millénaire qui consiste à réduire de moitié d'ici 2015 la proportion de la population vivant dans l'extrême pauvreté et souffrant de faim chronique ».
Plus précisément, et s'agissant des « pays en mutation », catégorie dans laquelle la Banque mondiale a inclue la Tunisie, il n'est pas possible de remédier au problème de « du rapide accroissement des disparités entre les revenus ruraux et les revenus urbains en prenant des mesures de protection agricole qui auraient pour effet d'accroître le prix des aliments (parce qu'un grand nombre des ménages pauvres doivent acheter au moins une partie de leur nourriture) ou en accordant des subventions ».
Pour remédier aux disparités de revenus dans les pays en mutation, la Banque mondiale recommande avec insistance de poursuivre un plan d'action intégré ouvrant différentes voies de sortie de la pauvreté - le passage à une agriculture à haute valeur ajoutée, la décentralisation d'activités économiques non agricoles dans les espaces ruraux, et la fourniture d'une aide pour faciliter la sortie de l'agriculture, à charge pour les responsables de l'action publique de prendre des initiatives novatrices et faire preuve d'une détermination résolue pour y parvenir, affirment les auteurs du Rapport.
S'il en est ainsi, c'est parce que la croissance du PIB due à l'agriculture contribue au moins deux fois plus à réduire la pauvreté que la croissance du PIB due au secteur non agricole. En Chine, par exemple, la croissance globale générée par l'agriculture a contribué, selon les estimations, 3,5 fois plus à réduire la pauvreté que la croissance due aux autres secteurs - et 2,7 plus en Amérique latine.
Mieux encore, la croissance des sous-secteurs agricoles non exportateurs et exportateurs induit également une forte croissance dans d'autres secteurs de l'économie par le biais d'effets multiplicateurs.
C'est pourquoi, pendant encore de nombreuses années, la stratégie de croissance de la plupart des économies à vocation agricole devra reposer sur les avancées réalisées dans l'agriculture.

Un potentiel àréaliser
La recette est on ne peut plus claire. Et M Alain de Janvry s'est attaché à démontrer que, dans le cas de l'espèce,et, s'agissant plus particulièrement la mobilisation de l'agriculture au service du développement, la Tunisie constitue un cas réussi avec encore, cependant, dit-il, un potentiel à réaliser et de nouveaux défis à relever.
Tout en relevant l'intensification en cours vers les cultures à haute valeur ajoutée, la mise en place d'une nouvelle agriculture avec une nouvelle dynamique , des incitations plus favorables à l'investissement dans l'agriculture , des innovations institutionnelles et technologiques multiples et l'émergence de nouveaux acteurs et de nouvelles façons de faire, il préconise l'utilisation des subventions aux seules fins du développement du marché et des stratégies de sortie, appelant à réduire les subventions »régressives » et à investir dans les investissements productifs.

Rôle de l'Etat vis-à-vuis du secteur privé
Ces recommandations font partie d'un « Agenda en 9 points » qui comprend notamment la clarification du rôle de l'Etat vis-à-vis du secteur privé et de la société civile, la protection des consommateurs pauvres urbains et ruraux et la gestion de la flambée des prix par le biais de subventions ciblées en évitant le contrôle des prix.
Il y a aussi, en ce qui concerne l'accès au marché, l'amélioration de l'efficience des chaînes de valeur par celle de la qualité et des infrastructures et enfin l'augmentation de la valeur ajoutée dans les industries agricoles par la compétition.
Autre défi essentiel, le développement durable avec des approches résolues permettant de mieux gérer la rareté de l'eau, la dégradation des sols et les changements climatiques.
Un chiffre a été cité dans ce contexte : l'agriculture et la déforestation dans les pays en développement sont d'importantes sources d'émissions de gaz à effet de serre. Elles contribuent pour 22 %, voire même jusqu'à 30 %, au total des émissions, et plus de la moitié de cette contribution résulte d'un processus de déforestation provoqué en grande partie par l'empiètement des cultures sur les zones forestières (13 millions d'hectares sont déboisés chaque année à l'échelle mondiale).
Mohamed LAHMAR
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Faiblesse des investissements agricoles
Intitulé "L'agriculture au service du développement", le nouveau rapport sur le développement dans le monde constate que le secteur agricole et le secteur rural ont été négligés et n'ont pas bénéficié d'investissements suffisants ces 20 dernières années.
En effet, alors que 75 % de la population pauvre mondiale vit dans les zones rurales, seulement 4 % de l'aide publique au développement est consacrée à l'agriculture dans les pays en développement. En Tunisie, dont la population rurale représentait en 2005 environ 35% de la population totale, 7% des dépenses publiques sont consacrés au secteur agricole.
Une augmentation du PIB par l'agriculture contribuerait environ quatre fois plus efficacement à réduire la pauvreté selon le rapport En Tunisie, cette contribution est de 11%.
Selon le rapport, il faut insuffler plus de dynamisme dans les secteurs rural et agricole pour atténuer les disparités entre revenus ruraux et urbains et réduire la pauvreté, mais sans tomber dans le piège des subventions et du protectionnisme qui bloqueraient la croissance et augmenteraient la charge fiscale sur les consommateurs pauvres.
Les pays riches doivent réformer certaines politiques portant préjudice aux pauvres
Un nouveau plan d'action pour une agriculture au service du développement
Selon Robert B. Zoellick, Président du Groupe de la Banque mondiale, "les pays doivent adopter des réformes indispensables pour diminuer les subventions génératrices de distorsions et ouvrir les marchés. La société civile, en particulier les associations de producteurs agricoles, doivent être davantage impliquées dans l'élaboration des politiques agricoles".
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La performance est inversement corrélée à la compétitivité
* Une offre de main-d'œuvre croissante cache la stagnation de son efficacité : la main-d'œuvre agricole a augmenté de 20 % entre 1993 et 2002, mais il n'y a pas de hausse tendancielle de sa productivité.
* La réussite de l'agriculture est obtenue moyennant des coûts pour le reste de la société : des subventions, des prix de nourriture élevés et un taux de croissance réduit.
* Deux cinquièmes de la croissance de l'agriculture représentent une perte pour l'économie parce qu'elle provient de produits qui coûteraient moins à importer - les bovins et le lait.
* Là où la Tunisie a le potentiel d'être compétitive, dans les fruits et les légumes, ses résultats sont insuffisants. Entre 1980 et 2000 la valeur des exportations a chuté de 0,3 % par an. Les quotas d'importation de l'UE sont sous-utilisés.
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En chiffres
• La population rurale représente 35.1% de la population totale (2003-2005)
• La main d'oeuvre agricole féminine est de 41.7% (2003-2005)
• Les produits agricoles représentent 9.3% du total des exportations (2005)
• La valeur ajoutée de l'agriculture représente 11% du PIB (2006)


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