Ce fils indigne n'a pas trouvé mieux que de vendre la chambre à coucher de ses parents pour se payer notamment des libations avec ses camarades de mauvais augure et non pour s'acquitter, comme il a prétendu devant le juge, de la pension alimentaire due à ses enfants. Depuis son divorce, il est retourné vivre à la maison familiale, se contentant de quelques petits boulots journaliers. Bien entendu, cela ne lui suffisait pas pour subvenir à tous ses besoins. C'est alors que l'idée lui est venue de commettre ce méfait, croyant s'en tirer avec les moindres frais. Car d'habitude, les parents font le plus souvent preuve de mansuétude envers leurs enfants. Généralement, ils grommellent en tançant sérieusement leur progéniture afin qu'elle ne récidive pas, mais rarement l'affaire arrive devant la justice. En effet, ceux qui dénoncent leurs enfants auprès de la police, sont les premiers à retirer leurs plaintes devant le tribunal. Toutefois, ce ne fut pas le cas cette fois-ci avec ce père intransigeant dont les multiples leçons de moralité n'ont pas suffisamment assagi le fils égaré. Pour mettre fin à son calvaire quotidien, il a décidé de ne plus tolérer aucune incartade de son rejeton, qui, bien qu'ayant largement dépassé la trentaine, vit largement à son crochet, dans le domicile familial, après un court mariage. Au lieu de rechercher un travail stable pour pouvoir subvenir aux besoins de sa petite famille dont il est séparé par le divorce, le fils indigne s'est contenté de harceler sa pauvre mère qui a puisé dans ses économies pour le contenter. Cela ne lui a pas suffi puisqu'il a profité un jour de l'absence de ses parents pour vendre leur chambre à coucher. A son retour, le père, ayant trouvé la pièce vide, est entré dans une colère noire et a juré de le lui faire payer cher, en le menaçant de le dénoncer auprès des auxiliaires de la justice s'il ne restitue pas la chambre à coucher. Rien n'y fit, le fils lui ayant fait observer qu'elle lui appartient et qu'il est libre d'en disposer. La mort dans l'âme, le père se résigna alors à porter plainte. Convoqué au poste, l'accusé prétendit qu'il a vendu la chambre à coucher pour s'acquitter de la pension alimentaire de son enfant et de son ex-épouse. Traduit devant le tribunal de première instance de Ben Arous, il a réitéré ses déclarations antérieures, soutenant que ce bien qu'il a vendu n'appartient pas à son père, mais qu'il en est bel et bien le propriétaire. La cour s'est retirée pour délibérer.