Après avoir participé avec leurs chefs d'Etat en rangs serrés et presque en sauveurs de l'action arabe commune, au dernier sommet arabe de Damas, le 30 mars 2008, les pays maghrébins ont été appelés à la rescousse pour aider à la promotion du partenariat économique et commercial arabo- africain, au cours du 7ème Colloque annuel du Centre de la ligue arabe de Tunis qui s'est tenu récemment à l'Institut arabe des chefs d'entreprise dans les Berges du Lac. Présidé par Mr Chedli Neffati, le Centre de la ligue arabe de Tunis a décidé, en effet, de consacrer cette 7ème édition de son Colloque annuel, à la discussion du rôle que peut jouer le Maghreb arabe, en tant que carrefour des partenariats, dans le développement de la coopération arabo - africaine et la relance de ses mécanismes, en invitant à ses travaux une élite de responsables politiques, de diplomates, d'universitaires, d'étudiants et d'hommes d'affaires de l'aire maghrébine, arabe et africaine., outre des hôtes européens et les représentants des organisations et institutions de la société civile.
Une implication à la mesure du défi
Les sujets traités portaient sur la situation et les perspectives du partenariat afro - maghrébin, les nouvelles orientations des relations afro- maghrébines, la contribution du fonds arabe d'assistance technique pour les pays arabes au développement des rapports afro - maghrébins, le rôle des hommes d'affaires et des institutions économiques maghrébines dans le développement du partenariat afro - maghrébin, le rôle des institutions de la société civile en faveur du développement durable au Maghreb et en Afrique et enfin la dimension culturelle des relations afro - maghrébines.
Savoir mettre à contribution les opportunités du nouveau contexte
Les mêmes idées et les mêmes convictions qu'il y a des décennies, revenaient, sans cesse, dans les bouches, quoique dans des propos et un langage différent, car, la situation au niveau des relations arabo - africaines ne semble pas avoir beaucoup évolué. Pour tous les orateurs et les participants, l'Afrique constitue la profondeur stratégique des pays maghrébins et arabes, mais malgré l'excellence des rapports politiques arabo - africains et afro- maghrébins en particulier, tissés par l'histoire, la géographie et la communauté du destin, le partenariat économique et commercial entre les deux espaces et les deux communautés reste très faible et en deça des aspirations des peuples maghrébins, arabes et africains. Pourtant, de nombreuses résolutions et initiatives concrètes ont été prises par les Arabes pour promouvoir le partenariat arabo - africain. Ainsi, un Sommet arabo - africain a été tenu, à cet effet, depuis 1977, au Caire, en Egypte, alors que le dernier Sommet arabe de Damas, du 30 mars 2008, a pressé la ligue arabe d'engager les démarches nécessaires pour tenir, au plus vite, le deuxième sommet arabo - africain. Justement, comme l'ont fait remarquer les intervenants, le quart des africains est constitué d'arabes tandis que les deux tiers des arabes sont des africains. A cet égard, la mondialisation, la libéralisation et les politiques de regroupements et de rassemblements supranationaux qui guident, actuellement, l'action des gouvernements de tous les pays, ont été regardées par les participants comme des atouts positifs, propres à aider à la redynamisation du partenariat arabo - africain et afro - maghrébin, notamment à travers l'action des pays maghrébins traditionnellement plus proches des pays africains que les pays arabes du Proche Orient. Ainsi, le Maghreb arabe peut remplir un rôle clé dans le développement du partenariat arabo - africain et la réalisation de l'intégration politique et économique arabo - africaine.. Dans ce contexte, le ministre des affaires étrangères, cependant, insisté sur la nécessité de parachever la construction de l'Union du Maghreb Arabe et de réactiver ses institutions et ses structures afin de pouvoir assumer comme il se doit ce rôle clé qui lui est dévolu au service des peuples maghrébins, arabes et africains. La perspective est glorieuse, et selon le ministre le pari est d'autant plus facile à gagner que le chemin est aujourd'hui mieux déblayé, qu'autrefois, grâce aux initiatives et mécanismes de regroupements et de partenariat à caractère régional, lancés, ces dernières années, à l'échelle africaine au profit du co-développement économique et social dans le Continent. En effet, le ministre des Affaires Etrangères a affirmé, à ce propos, que la promotion des échanges économiques et commerciaux et l'encouragement de l'investissement représentent, à son avis, le meilleur moyen permettant d'accomplir à terme l'intégration ambitionnée. Exigence toujours présente mais généralement tue dans le passé, dans ce genre de rencontres, le renforcement de la coopération arabo - africaine et afro - maghrébine en matière de sécurité a été, aussi, préconisé et recommandé de vive voix par beaucoup d'intervenants et à leur tête le ministre, qui ont rappelé, à juste titre, que l'instauration de la sécurité et de la stabilité à tous les échelons constitue un préalable à la réussite de toutes les entreprises et de toutes les actions au niveau tant national que régional et communautaire. D'autant que la situation dans les deux espaces, dans ce domaine, le réclame fortement. Les participants ont, également, mis l'accent sur la part décisive qui revient, désormais, aux hommes d'affaires, aux organisations professionnelles et aux institutions de la société civile, dans l'approfondissement et l'accélération de ce processus d'intégration arabo - africain, en sachant exploiter à bon escient les énormes opportunités qui leur sont offertes, dans ce domaine, par l'adhésion générale aux idées libérales, dans leur acception la plus positive, aux plans politique,économique, social et culturel.