Quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse pour escamoter la réalité, les faits sont là et ne peuvent être contredits, tellement c'est du réel crû ! L'arbitrage tunisien est malade. Il est par conséquent en grande partie la cause des maux qui gangrènent notre football. Et ce ne sont pas les sanctions trompe-l'œil qui vont changer grand-chose à ce mal endémique ou dissuader ces supposés juges pour qu'ils rendent vraiment justice sur nos terrains. La récidive de la plupart d'entre-eux nous donne l'intime conviction qu'ils sont investis d'une certaine mission qu'ils doivent accomplir pour être ensuite gratifiés pour services rendus. Et ce ne sont pas les instances du football tunisien qui vont nous contredire, elles qui ont choisi pour plusieurs rencontres d'avoir recours à des trios étrangers. Cet appel à l'étranger confirme le constat et atteste de l'existence de ce mal. Mais force est de reconnaître que cela se fait à la tête du client, avec au passage des équipes qui sont inéluctablement sacrifiées sur l'autel des petits calculs des uns et des autres et des desseins bien connus. Par ailleurs il est de nos jours de notoriété publique que ceux qui font le plus de bruit sont ceux qu'on ménage et qu'on craint. Ceux qui choisissent le statut de gentlemen ou sont dépourvus de moyens pour se faire entendre haut et fort sont en train de le vérifier à leurs dépens avec les injustices criardes qu'ils subissent chaque semaine. Les responsables des désignations des arbitres sont les premiers à rendre des comptes, les instances qui protègent ces mêmes arbitres sont autant responsables que les premiers. Et cette attitude le moins qu'on puisse dire empreinte d'une certaine légèreté et une méconnaissance des supporters de nos jours qui n'ont rien à avoir avec les générations précédentes est très dangereuse dans la mesure où elle fertilise les terrains des dérapages et des dépassements. La solution ? D'emblée il faut dire que les huis-clos décrétés à tout bout de champ, sont la preuve de l'échec patent de cette politique de replâtrage suivie depuis des années qui s'apparente plus à la posture de l'autruche quand le danger se fait sentir. Dans les pays de grande tradition footballistique le huis-clos n'effleure même pas les esprits de décideurs qui eux n'hésitent pas à sévir usant d'une panoplie de mesures dissuasives efficaces et dont on use avec équité sans tenir compte du nom du club qui doit être sanctionné ni de son classement ou selon qu'il joue pour son maintien ou encore si ses dirigeants sont connus ou non ou s'ils ont leurs entrées et leurs soutiens dans certains médias qui versent dans le sensationnel de mauvais goût. Au rythme actuel de la mode des matches sans public on précipite les clubs vers le gouffre et on creuse le tombeau de notre football qui souffre du manque de moyens financiers à même de lui garantir une certaine survie. C'est dire qu'il faudrait qu'on s'attaque avant toute autre chose à l'origine du mal au lieu de chercher à combattre ses conséquences. Les dirigeants doivent impérativement se départir de leurs appartenances et de leurs couleurs pour servir tout le football dans le pays et non tel ou tel club. Il faudrait qu'ils assainissent l'arbitrage qui malheureusement est de nos jours une cause essentielle de ce que nous voyons dans nos stades. Et une compétition qui se veut professionnelle devra trouver les moyens pour que les arbitres eux-mêmes deviennent professionnels, dont la carrière et leurs émoluments dépendront de leur probité et de leur rendement sur le terrain. Mais dans l'état actuel des choses il y a lieu de lancer un appel aux responsables de la désignation des arbitres, pour qu'ils prennent en considération plusieurs paramètres, tenant compte de l'appartenance de l'arbitre ses préférences, ses précédents avant de le désigner pour officier telle ou telle rencontre. Mercredi dernier deux arbitres ont brillé par leurs dérapages qui sont loin d'êtres innocents, le premier à El Menzah quand il a averti un joueur pour simulation, alors que l'image prouve qu'il y avait faute qui devait être sanctionnée par un penalty, le second à la Marsa et qui remplaça l'arbitre initialement désigné mais contesté par l'équipe locale, qui eut gain de cause séance tenante avec une célérité qu'on aurait sans doute pas vérifiée si le vœu avait été formulé par les visiteurs qui il faut le dire, ont vu des vertes et pas mûres cette saison à cause de l'arbitrage qui les a lésés au moins dans cinq rencontres dont celle de l'aller face au même adversaire. Tout le monde se rappelle qu'ils ont été privés d'un but et d'un penalty réguliers. Est-ce un hasard ? Le doute est permis d'autant que les précédents sont nombreux et rien ne présage d'un quelconque changement d'attitude pour au moins arrêter une mascarade qui n'a que trop duré.