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17 - Ryan Anderson cherche Ben Laden désespérément
Notre feuilleton - Le jihad des convertis
Publié dans Le Temps le 30 - 01 - 2007

Membre de la Garde nationale américaine, converti à l'Islam, qui a cherché à entrer en contact avec le réseau Al-Qaïda, Ryan Anderson n'a pas eu le temps de passer à l'acte. Il a donc été condamné sur la base de quelques emails échangés avec des agents déguisés en jihadistes.
Le jeune soldat, qui croupit depuis trois ans en prison, fait partie de ces dizaines de convertis à l'islam qui ont succombé aux sirènes du jihad international. Américains, australiens, jamaïcains, français, allemands, belges… Nés de parents chrétiens, juifs ou athées… Fraîchement convertis à l'islam le plus rigoriste par des imams extrémistes, ils ont gagné les camps d'entraînement de Bosnie et d'Afghanistan, où ils ont acquis une solide formation militaire, avant de devenir des «petits soldats du jihad» contre l'Occident mécréant. Certains sont morts dans les montagnes de Tora Bora ou en Irak. D'autres ont été arrêtés dans le cadre de la campagne internationale de lutte contre le terrorisme, jugés et écroués. Leurs parcours, qui se ressemblent en plusieurs points, peuvent être résumés en deux formules: quête désespérée de soi et folie destructrice.

Arrêté chez lui à Lynnwood, le 12 février 2004, le soldat Ryan G. Anderson, de la 81ème brigade blindée de la Garde nationale, basée à Fort Lewis, près de Tacoma, aux environs de Washington, a été condamné, au courant de la même année, à la réclusion à perpétuité par un tribunal militaire américain pour tentative de communiquer des renseignements au réseau terroriste Al-Qaïda, en violation du Code de la justice militaire américaine.
Diplômé du Cascade High School d'Everett, en 1995, et de l'Université de l'Etat de Washington, en 2002 (spécialité : histoire militaire du Moyen-Orient), ce chrétien luthérien converti à Islam en 1999 a aujourd'hui 29 ans. Engagé dans la Garde nationale de Washington en mai 2002, il a été arrêté à la suite d'une enquête conjointe de l'armée de terre, du département de la Justice et de la police fédérale (FBI). Il aurait tenté d'entrer en contact avec Al-Qaïda par le biais de messages diffusés dans des forums de discussions sur Internet.

Son rêve: intégrer Al-Qaïda
Reconnu coupable et condamné à la peine maximale, le 2 septembre 2004, par un tribunal militaire américain, le jeune homme resta placide à l'annonce du verdict. Sa mère, Linda Tucker, a pleuré, quant à elle, en silence, en essuyant ses larmes.
«Je veux déserter l'armée des Etats-Unis. Je souhaite faire défection aux Etats-Unis pour rejoindre Al-Qaïda, entraîner ses membres et conduire des attaques terroristes», affirmait le Garde national Ryan sur une bande vidéo enregistrée à son insu par le FBI.
«Je voudrais entrer en contact avec un noyau local [d'Al-Qaïda], mais je n'ai pas encore trouvé la personne pouvant m'y aider. Tout ce que je cherche, c'est une information qui me permette d'entrer en contact avec un dirigeant local [de ce mouvement]. J'ai trois fusils. Je pourrais aussi fournir tout mon équipement personnel et des munitions. J'ai du temps libre pendant le week-end», écrit Ryan, en 1996, dans un email envoyé à des gens qu'il pensait être des membres d'Al-Qaïda.
«Depuis que je me suis converti à l'islam, il y a trois ans, je n'ai observé [chez les musulmans] que bonté, patience, courtoisie et compréhension. En revanche, je n'ai vu que bigoterie, haine et colère stupide chez les prétendus intellectuels instruits aux Etats-Unis», écrit-il aussi, en 2002, dans une lettre adressée au journal ‘‘Everett Herald''.
Au cours du procès, l'accusation a cité cet autre email envoyé en 2004 à une personne dont Ryan pensait qu'elle était membre d'Al-Qaïda : «Je voudrais vous rencontrer. Je soutiens votre cause et souhaite maintenir le contact avec vous par des conversations ou des rencontres directes».
Au cours du procès, le juge d'instruction, le major Melvin Jenks, a affirmé que l'accusé a expliqué à des agents secrets déguisés en activistes islamistes comment on peut détruire des engins de guerre américains comme les tanks M-1 ou les véhicules de transport Humvees, donnant même le calibre exact des munitions capables de perforer la carcasse de ces engins et d'atteindre les conducteurs. «C'est là un cas de trahison. Trahison du pays. Trahison de l'armée. Trahison des soldats, ses propres compagnons», a-t-il conclu.

Jeu de rôle, mensonges et dépression
L'avocat du prévenu, quant à lui, a dressé de son client un portrait bien différent. «Ryan est une personne inoffensive, qui ment fréquemment sur son passé et qui, dans cette affaire, s'est seulement livré à un jeu de rôle», a-t-il affirmé. Avant d'énumérer les nombreux mensonges de Ryan: sa mère jordanienne, sa naissance en Afghanistan, son engagement comme mercenaire en Afrique du Sud, où sa petite amie aurait été tuée dans une explosion, ses contacts en Irak, sa connaissance de l'islam, des armes et de la tactique militaire. Mais aussi ses défaillances psychiques: dépression chronique, une tentative de suicide… Selon lui, Ryan n'était «ni un bon Musulman, ni un bon soldat». Mais un homme victime de troubles mentaux.
Erin, la jeune épouse du soldat, présente au procès, n'était pas loin de partager cet avis. Mais la cour n'a pas jugé utile de l'entendre, pas plus qu'elle n'a accepté de faire examiner l'accusé par des psychiatres…
Scott Specht, qui a servi dans la même formation que Ryan, à Fort Knox, en janvier 2003, a affirmé à la cour que ce dernier lui a dit une fois avoir intégré l'US Army pour acquérir des compétences militaires pouvant aider ses «frères Musulmans» à libérer leur patrie. Specht a ajouté qu'il a été «effrayé» par cette déclaration et pris ses distances avec le prévenu.
Ryan a été démasqué et dénoncé par une juge de l'Etat du Montana, spécialisée dans la chasse aux terroristes sur l'Internet.
Shannen Rossmiller surveillait un site web animé par des extrémistes musulmans (www.bravemuslims.com) lorsqu'elle est tombée par hasard sur un envoi douteux signé Amir Abdul Rashid. Elle n'a pas tardé à connaître l'homme qui se cachait derrière ce pseudonyme: le soldat Ryan Anderson. Elle lui a envoyé une lettre avec l'entête «Appel au Jihad». Anderson lui a répondu aussitôt pour proposer ses services. Le FBI a aussitôt été mis au parfum.

Le piège s'est refermé
Deux agents des renseignements militaires, Burt Whitlow et Ricardo Romero, qui ont témoigné, eux aussi, devant le tribunal, ont tendu un autre piège à Ryan. Ils lui ont donné rendez-vous, le 8 février 2003, à la librairie Barnes and Noble, à Pierce County. La rencontre entre Anderson et Romero, qui se faisait passer pour un membre d'Al-Qaida, n'a duré que quelques minutes. Le Garde national, qui se voyait déjà en soldat du jihad, a remis à Romero une disquette contenant une photo de son passeport. Au cours d'un second entretien dans un parking au centre de Seattle, qui a été enregistré sur magnétoscope à l'insu d'Anderson, ce dernier a parlé – à un autre agent qui se faisait appeler Muhammad – de son projet de désertion pour rejoindre le groupe de Ben Laden. Il a aussi promis de mettre son savoir-faire à la disposition des résistants irakiens pour leur apprendre à détruire les convois militaires américains.
«A la fin de l'entretien, nous lui avons demandé ce qu'il pensait que nous étions. Il répondit : Al-Qaïda», a ajouté Romero. Trois jours plus tard, Anderson était arrêté. Plusieurs armes à feu ont été découvertes chez lui: un revolver AK-47 modifié et un Mac de 9 millimètres.
Demain 18 : «Jihad Jack» : le pro de la guerre sainte


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