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Restrictions « excessives » au nom de la protection de la faune
La saison des huiles essentielles
Publié dans Le Temps le 27 - 04 - 2008

Conséquence : flambée des prix ; même si les techniques innovantes permettent une bonne percussion dans les marchés français et américains
*
Chiffres significatifs
La saison de distillation d'huile du romarin, connu pour ses qualités aromatiques et médicinales, vient de démarrer dans plusieurs gouvernorats du pays.
Cet arbuste, à petites feuilles en forme d'aiguilles persistantes d'un vert argenté et à fleurs bleues-violettes, couvre une superficie totale d'environ 350 mille hectares notamment dans les forêts de Siliana, Béja, Kasserine, le Kef, Kairouan et Zaghouan.
D'après une étude réalisée par l'Institut national des sciences appliquées et de technologie sur l'Activité antioxydante du romarin et perspectives d'utilisation en Tunisie, il ressort que les populations naturelles de romarin (Rosmarinus officinalis) se développent, essentiellement au Centre et au Nord-ouest du pays, dans les étages bioclimatiques s'étendant du sub-humide à l'aride supérieur.
Cette espèce se reproduit principalement par propagation végétative. Dans toutes les populations, la régénération à partir des graines est extrêmement rare du fait de la production d'un nombre élevé de nucules non viables et du faible taux d'installation des plantules.

Les difficultés qui s'imposent
Autrefois, expliquent certains agriculteurs, l'acquisition des lots de romarin se faisait de gré à gré et à un prix symbolique par le biais de la direction des Forêts. Mais, depuis que la gestion, l'exploitation et la vente de l'ensemble des lots de romarin ont été attribuées au ministère de l'Agriculture, les prix ont flambé.
Effectivement, les superficies couvertes de romarin sont attribuées aujourd'hui suivant la procédure de l'adjudication. Or, sous prétexte de protection de la faune, l'Etat n'a concédé aux exploitants que 50 000 ha , ajoutent ces agriculteurs.
La loi n°88-20 du 15 avril 1988 portant refonte du code forestier a institué les règles générales afférentes à l'exploitation et à la commercialisation des produits forestiers ainsi que des plantes aromatiques et médicinales spontanées.
L'exploitation des nappes de romarin et de myrte dans le domaine forestier nécessite une autorisation délivrée par la Régie d'Exploitation des Forêts qui relève du Ministère de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques.
Le choix des nappes de romarin à exploiter est déterminé à partir d'un plan d'exploitation basé sur une rotation de 3 ans et en fonction de l'état de la végétation. Les superficies mises à la vente aux enchères sont arrêtées dans un document qui contient 24 articles portant sur l'opération de la vente, la date du début de l'exploitation, les préventions contre les incendies, la destruction des nids d'oiseaux et les droits de la Direction Générale des Forêts sur l'exploitant.
Outre la hausse des prix des lots, un autre facteur concourt également à la "désertion" des producteurs d'huiles essentielles de romarin, estiment quelques agriculteurs. Il s'agit du prix de revient de la matière première qui est plus élevé que chez certains concurrents de la Tunisie, en particulier le Maroc. Dans ce pays, les distillateurs ont accès gratuitement aux plantes aromatiques des terres domaniales. Les mêmes avantages de gratuité pour l'exploitation des plantes aromatiques sauvages ont été adoptés par l'Egypte.
Est-on en droit de conclure que, tôt ou tard, la Tunisie sera évincée du marché international des huiles essentielles ? Certainement pas, affirment des responsables au ministère de l'Agriculture, soulignant que des unités d'extraction d'huiles de romarin ont été implantées au niveau des périmètres cultivés en romarin pour exploiter au mieux cette plante et créer des emplois aux familles habitant près des forêts. D'après les chiffres officiels, il existe actuellement une trentaine d'unités de transformation et de distillation de plantes aromatiques et médicinales (PAM) dont plus de 10 unités spécialisées dans la distillation du romarin. Aujourd'hui, la Tunisie est le premier exportateur de néroli dans le monde et le deuxième exportateur d'essence de romarin après le Maroc.

Les potentialités du marché national et international
Au cours des dernières années, les importations tunisiennes d'huiles essentielles «PA.M.» ont diminué à cause de la production de plus en plus importante en Tunisie d'huiles essentielles à partir des agrumes.
Les huiles essentielles tunisiennes sont connues sur le marché international particulièrement en Europe et aux USA. Les principales huiles essentielles produites en Tunisie sont : le néroli, le romarin, l'armoise blanche, la marjolaine et les essences d'agrumes.
Selon plusieurs experts, la Tunisie a des atouts, qui devraient lui permettre de jouer les premiers rôles sur certains marchés d'autant que les marchés internationaux portent sur des sommes considérables. A titre d'exemple, les importations d'huiles essentielles de l'Allemagne représentent la bagatelle de 500 millions de dollars, celles des Etats-Unis, près de 111 millions de dollars.
C'est la raison pour laquelle la culture de plantes aromatiques et médicinales (PAM) doit faire l'objet d'une stratégie cohérente visant à valoriser les atouts de ce créneau d'intérêt économique à forte valeur ajoutée.
Une telle stratégie s'inscrit dans le droit fil de la politique agricole du pays qui encourage la
diversification des cultures et la sédentarisation de la population rurale à travers la création de systèmes agricoles durables, rentables, innovants et polyvalents utilisant des
plantes autochtones d'intérêt économique.
L'enjeu aussi est d'encourager et développer la recherche dans ce domaine et de créer, dans les meilleurs délais, un centre de recherche propre à développer une expertise nationale en la matière.
Un Tunisien, M. Fethi Sédiri, honoré par l'Organisation Mondiale de la Propriété Industrielle , a en effet mis au point un nouveau procédé d'extraction des arômes, plus prometteur que l'hydro-distillation, employée actuellement avec la plupart des plantes à parfum. Cette méthode classique permet d'obtenir l'huile essentielle, dont les parfumeurs doivent ensuite séparer certains composants à l'aide d'une "colonne de rectification". C'est cette deuxième étape qui est supprimée dans le procédé imaginé par Fethi Sédiri, sa propre méthode d'extraction permettant de séparer directement les composants parfumés.
Des scientifiques français et américains, représentants de multinationales des produits cosmétiques, visitent souvent les installations pilotes construites par Fethi Sédiri au Centre du Génie militaire à Oued Ellil, qui nécessitent encore des fonds pour les mettre à profit de l'ensemble des unités de distillation.
S.E.M
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Chiffres significatifs
- Les plantes aromatiques et médicinales cultivées en Tunisie produisent plus de 2 000 tonnes de matières premières sous formes de feuilles, fleurs, fruits, graines et racines. Seules 88 tonnes d'huiles essentielles sont extraites, alors que la production mondiale d'huiles essentielles est de 38 000 tonnes.
- PAM : La Tunisie exporte en moyenne près de 1200 tonnes par an dont 10% seulement sont destinées à des pays hors Europe, essentiellement l'Amérique du Nord, enregistrant une recette d'environ 16 millions de dinars. La part des plantes destinées à la médecine est de l'ordre de 92% et celle destinée à la parfumerie est de 6%.
- Huiles essentielles & eaux de fleurs : Les exportations tunisiennes d'huiles essentielles et d'eaux de fleurs sont estimées à près de 80 millions de dinars. La répartition d'huiles essentielles par type d'huile montre l'importance de la part de l'huile de néroli (34 %) et celle du romarin (32%).


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