Que la tricherie fasse partie intégrante de la 'planète foot', cela n'est plus un scoop. En Italie, pour citer quelques exemples, les scandales liés au football sont éternels. Au Portugal, en Belgique, en Pologne, au sud est asiatique, précisément au Vietnam, au Brésil, en Afrique subsaharienne, le parfum de ces infractions est très à la mode, bien qu'il soit exécrable. Voila que chez nous, et à l'approche du money time, heure où tout se perd, ou, tout se gagne, certaines langues commencent à se délier. Un président se serait vanté d'avoir sauvé son club de la descente au purgatoire, en jetant des sous à droite et à gauche. Un gardien de but, soupçonné de concussion, a été mis à l'écart. Deux joueurs de Gafsa seraient accusés d'avoir levé le pied face à Jendouba... Comme d'habitude, à chaque fin saison, juste avant le verdict final, ce genre d'histoire éclate comme des bourgeons, et nous avons parfois du mal à les recenser. Rumeurs colportées à tous vents, accusations, conte accusations, griefs, contre griefs fusent à profusion, et ce qui ébranle le plus les puristes, c'est ce mutisme presque acolyte, dirons nous. Jamais, nous n'avons vu une enquête engagée suite à un résultat de match douteux. Jamais une investigation n'a été déclenchée à la suite d'une déclaration dénonciatrice... Qu'on n'ait surtout pas l'affront de certifier que notre championnat roule à l'eau claire. Personne n'y croit plus ! Ces pratiques frauduleuses ont toujours existé, aux quatre coins de la planète dont nous faisons partie, et c'est pourquoi, à titre d'exemple Michel Platini, grande star du football, aujourd'hui élu à la tête de l'UEFA, en a fait la priorité de ses priorités. Il est navrant de constater que certains responsables de clubs, soi-disant de haut niveau, comme les grandes écoles qui forment l'élite de la nation, eux, éduquent en toute liberté leurs apôtres à la triche, à la magouille et aux petits arrangements. Qui pour gagner une place au podium, qui pour esquiver un calvaire, tous sont prêts à payer le 'prix'. Il est tragique de découvrir que des joueurs, censés défendre le maillot qu'ils portent comme on défend le drapeau de son pays, picaillons oblige, font des fois le contraire de ce qu'on attend d'eux. La notion de plaisir, de bienfait et surtout de loyauté, probité et droiture est de plus en plus chassée par cet esprit de compétition, de rivalité, et de concurrence. Et c'est l'engrenage. Dès lors, tout devient axé sur les résultats, et pour se les procurer tous les moyens sont bons. Si l'on ne fait pas quelque chose, tout concourt pour que certains procédés subreptices se banalisent et deviennent monnaie courante. Il n'y aura plus, alors, de championnat, puisque certains dés seront pipés bien à l'avance. N'oublions pas non plus, que certains entraîneurs ont une part de responsabilité, dans ce 'concert', mais aucun n'a eu le courage de briser l'omerta. Ils sont pour la plus part des anciens sportifs, donc ils connaissent bien tous les trucs. Il y en a même qui ont goûté aux fruits défendus. En Allemagne, pays à la pointe d'une lutte réaliste contre tout ce qui est illicite dans le sport, certaines fédérations sportives font appel à un tribunal national d'arbitrage du sport, intégralement indépendant de la sphère sportive, aux fins de lui confier certaines questions disciplinaires (instruction, décision et sanction). En revanche, les instances fédérales se doivent de concentrer tous leurs efforts et énergies sur l'éducation et aussi la prévention. Nous sommes conscients que nous sommes à des lustres de ce système, mais nous ne devons pas non plus rester les ballants. L'instauration d'actions d'éducation et de prévention de la triche sous toutes ses formes, est indispensable.