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Est-ce la faute des enfants s'ils n'aiment pas la lecture ?
Lecture scolaire et extrascolaire – Malgré un taux de scolarisation de 98%
Publié dans Le Temps le 29 - 04 - 2008

S'il est un fait de notoriété publique, c'est bien que les jeunes lisent de moins en moins chez nous, il en est de même pour les élèves dans le milieu scolaire.
Il est vrai qu'on assiste à une « montée » des sections scientifiques, techniques et économiques ces dernières années dans nos écoles et qu'on remarque l'intérêt porté par les élèves aux branches mathématiques et informatiques, il est donc naturel que la lecture, surtout des œuvres littéraires, en tant qu'activité scolaire et extrascolaire, ait perdu de sa valeur chez nos jeunes.
En effet, collégiens, lycéens ou étudiants lisent souvent moins au sens « classique » du terme, (c.-à-d. des livres de fiction comprenant plusieurs chapitres qu'on lit du début jusqu'à la fin, sur plusieurs jours, dont on peut parler entre amis ou à son prof. Après les avoir-lus...), mais leurs lectures sont plutôt documentaires, informatives, spécifiques et pragmatiques, donc plus courtes. Il n'y a qu'une petite portion d'étudiants qui parcourent les journaux quotidiens à la recherche d'une information sportive ou une nouvelle sur les stars de la chanson ou du cinéma, en jetant un coup d'œil sur l'horoscope du jour ; mais les œuvres littéraires classiques ou modernes n'ont souvent aucun sens pour eux !
Ce qui est peut-être plus grave, c'est qu'il y a aussi ceux qui ne veulent pas lire carrément, mais aussi ceux qui ne peuvent pas le faire tout simplement. Manque d'intérêt, pour les uns ; faute de temps, pour les autres. Alors qu'en réalité, il ne s'agit ni de « vouloir » ni de « pouvoir » mais plutôt de « devoir » lire.

La lecture : une obligation
En effet, dans un pays comme le nôtre où le taux de scolarisation a atteint 98 % et l'analphabétisme a été sensiblement réduit, la lecture est devenue une obligation, une nécessité tout comme l'air qu'on respire. On doit lire pour se cultiver, s'enrichir, acquérir des expériences, approfondir ses connaissances ; on doit lire pour se faire plaisir, pour s'évader, se reposer, se divertir, pour s'ouvrir sur l'autre, etc. Les vertus de la lecture sont innombrables. Sans les livres, l'ignorance règnera dans le monde. Sans les livres, on ne trouvera jamais de réponses à nos problèmes et à nos ressentiments (stress, violence, haine, guerres, barbarie, peur et toutes les absurdités de la vie). Il est dommage que la majorité de nos élèves, à tous les niveaux scolaires, accordent de moins en moins d'importance à la lecture, que ce soit comme activité de classe ou comme loisir.
La lecture est avant tout une tradition qui se transmet de génération en génération dans la famille. On ne naît pas liseur. Dans son livre « Qui lit petit lit toute sa vie », Rolande Causse, auteur française, montre que la lecture est une habitude qui s'acquiert dès la prime enfance où se développe chez l'enfant le goût du livre. Ce sont donc les parents qui font découvrir le goût et le plaisir de la lecture à leur enfant.

La lecture perd du terrain
Au lieu de penser aux « cours particuliers » et aux « heures supplémentaires » dès la première année de base, ce que font malheureusement la plupart des parents aujourd'hui, il vaudrait mieux l'inscrire en bas âge à la bibliothèque municipale, l'y accompagner de temps en temps, se promener avec lui entre les rayons pour le diriger à tel livre ou à telle collection, visiter avec lui la foire du livre pour lui apprendre à repérer les différentes publications et distinguer entre les différents genres de littérature.
Une fois familiarisé au monde du livre, il en deviendra aussitôt un grand passionné. Petit à petit, il commence alors à faire ses choix : il préfère se plonger dans une B.D. ? Il a plutôt une prédilection pour les magazines ? Qu'à cela ne tienne ! L'essentiel est de lire ! Il est toujours bien de le laisser choisir ses lectures. L'expérience lui fera découvrir progressivement les merveilles du livre ! Il faudrait aussi penser à installer une bibliothèque personnelle à la maison, dans sa chambre même, où il apprendra à bien prendre soin de ses bouquins, à trouver du plaisir à les ranger, à les consulter, à les feuilleter à sa guise. C'est en effet la lecture qui le pousse à se poser des questions, à réfléchir, à découvrir d'autres modèles de vie, d'autres points de vue. C'est grâce à la lecture qu'il parvient à comprendre les enjeux de l'histoire et la complexité de la nature humaine.
Malheureusement, cet outil à la fois riche et utile risque de perdre du terrain chez les jeunes d'aujourd'hui qui se tournent de plus en plus vers le domaine électronique...
C'est une réalité incontournable : l'ordinateur et Internet sont les nouveaux outils de l'information et du savoir mais ils ne devraient pas faire peur aux parents, surtout lorsqu'ils sont utilisés à bon escient.
En effet, pour faire ses recherches, ou pour s'adonner à la lecture, il suffit de cliquer sur un mot pour atteindre le livre de son choix. Des milliers de sites proposent aujourd'hui aux jeunes toutes sortes de livres sous forme numérique, anciens peut-être, l'essentiel est de lire. Mais on y trouve aussi des parutions nouvelles accessibles moyennant une inscription préalable. De ce fait, ni l'ordinateur ni Internet n'ont remplacé le livre et ne sont pas à l'origine de l'abandon de la lecture par les jeunes, comme le croient la plupart des parents, c'est plutôt un nouveau support du livre dont il faut tirer profit.
Et que peut faire l'école pour réconcilier les jeunes avec la lecture ? Il est à noter que le renoncement à la lecture est l'une des causes de la baisse du niveau linguistique et peut-être de l'échec scolaire chez les élèves. L'apprentissage de la lecture est sans doute un travail de longue haleine qui commence même avant l'école primaire.

Le rôle des instituteurs
Déchiffrer les mots dans l'ordre constitue un savoir-faire indispensable, mais ne suffit pas : le but de la lecture est d'accéder au sens précis des mots, puis des phrases, puis des paragraphes pour aboutir aux textes. Pour ce faire, le rôle des instituteurs du primaire et celui des professeurs du secondaire est primordial. C'est surtout à l'école et grâce à ses maîtres et maîtresses que l'enfant se familiarise avec le livre et peut étendre sa culture et donner plein sens à la lecture par laquelle il apprendra à accéder au savoir de manière autonome. Arrivé au collège, les profs consolideront ses acquis en matière de lecture en l'orientant vers de nouveaux ouvrages adaptés à son âge. Une fois au lycée, l'élève, étant bien initié aux techniques de la lecture, est alors capable d'approfondir son expérience dans le monde du livre en choisissant ses propres lectures. Dans toutes ces étapes, l'élève a besoin d'encadrement, d'assistance et surtout de motivation de la part de ses enseignants.
Pour remplir cette mission essentielle, les enseignants ont droit à la meilleure formation. Les inspecteurs, les conseillers pédagogiques, les formateurs des CREFOC (Centres Régionaux de l'Education et de la Formation Continue), sont donc les premiers responsables à veiller sur la bonne mise en œuvre du programme relatif à la pratique de la lecture scolaire et extrascolaire: souvent, bousculés par le temps, certains profs sont obligés de négliger les modules de lecture programmés pour chaque niveau, et la bibliothèque de classe, qui est d'ailleurs obligatoire, ne fonctionne pas bien ou parfois n'existe pas. Il est donc impératif de soutenir surtout les jeunes enseignants, mais aussi les enseignants plus expérimentés, pour que la pratique de lecture se traduise concrètement dans les classes. Créer en même temps des clubs de langues dans tous les établissements, organiser des concours de lecture et d'écriture au moins une fois par trimestre, décerner des prix de valeur aux lauréats, tout cela pourrait être utile. Mais le ministère de tutelle, à son tour, devrait peut-être penser à la rémunération des profs qui seront chargés de la supervision de ces clubs, ou du moins à un rabattement de 2 ou 3 heures de leur emploi du temps, dans le but de les inciter à y participer car, malheureusement, les volontaires sont devenus rares de nos jours ! La formation continue assurée par ces CREFOC devra consacrer périodiquement des journées destinées à l'apprentissage de la lecture, lesquelles journées devraient se concentrer sur l'utilisation des TICE (technologie de l'Information et de la Communication pour l'Education) au service de l'apprentissage de la lecture, afin que la séance de lecture dans nos écoles soit plus égayée, plus animée et plus motivante.


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