Tarek Aziz devant la Haute Cour Le Temps-Agences - De nouveaux affrontements meurtriers ont opposé dès avant l'aube les forces américaines aux miliciens se réclamant de l'imam radical chiite Moktada Sadr autour de leur bastion de Sadr City, dans l'est de Bagdad. Selon l'armée américaine, 34 miliciens sadristes ont été tués dans la journée, portant officiellement le bilan des pertes dans leurs rangs à 79 depuis dimanche soir. Les deux hôpitaux de Sadr City ont réceptionné une trentaine de corps, dont deux d'enfants, et admis une cinquantaine de blessés. L'US Army a fait état de six blessés dans ses rangs à la suite d'une bataille de quatre heures qui a coûté la vie à 28 miliciens qui lui avaient tendu une embuscade. La veille, quatre soldats américains avaient été tués par des tirs de roquette ou de mortier à Bagdad. Les forces de sécurité américaines et irakiennes tentent depuis un mois de reprendre le contrôle de Sadr City à l'Armée du Mahdi de Sadr, dont ce bidonville de deux millions de chiites est un des bastions. Une offensive frontale pour lui arracher aussi le contrôle de Bassorah, le grand port du Sud, avait échoué fin mars après avoir fait des centaines de morts et fait tache d'huile dans le Sud et à Sadr City. Sadr a mis fin à l'effusion de sang en ordonnant à ses hommes de mettre fin à leur présence armée dans les rues des villes, mais il leur a demandé de garder leurs armes au nom de la résistance à l'occupation américaine. En théorie, l'Armée du Mahdi observe une trêve vis-à-vis des forces du gouvernement de Nouri Maliki, qui a sommé Sadr de dissoudre sa milice. Mais le jeune imam a menacé le Premier ministre chiite, son ancien allié politique, d'une "guerre ouverte" s'il poursuivait sa campagne de répression contre ses militants. Le vice-Premier ministre irakien Barham Salih, un Kurde, a jugé essentiel de faire la différence entre les partisans de Sadr qui forment un mouvement puissant, et ceux que l'US Army présente comme des "éléments incontrôlés" de l'Armée du Mahdi, afin de pas pousser le mouvement sadriste à une insurrection généralisée. ------------- Tarek Aziz devant la Haute Cour Le Temps-Agences - Le procès de l'ancien vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz, poursuivi pour l'exécution de dizaines de commerçants en 1992, s'est ouvert à Bagdad avec un retard de plusieurs heures dû à des problèmes de procédure. Accompagné de six co-accusés, Tarek Aziz s'est présenté devant la Haute Cour irakienne, vêtu d'un costume brun et visiblement très affaibli, a constaté un reporter de Reuters. Le juge Raouf Abdoul Rahman, président de la Haute Cour, avait justifié précédemment le retard de l'audience par des "problèmes de procédure, notamment pour acheminer les accusés au tribunal", sans fournir plus d'explications. Tarek Aziz, 72 ans, s'était rendu aux forces américaines en avril 2003, deux semaines après la chute du régime. Les commerçants exécutés étaient accusés d'avoir spéculé sur les prix de denrées de base, en violation du contrôle des prix mis en place par l'Etat quand l'Irak souffrait des sanctions imposées par l'Onu, en réaction à son invasion du Koweït en août 1990. L'avocat de Tarek Aziz, Badie Arif, a qualifié les accusations formulées contre son client de "farce". "Le fait qu'il soit maintenu en prison depuis cinq ans embarrasse le gouvernement. Il y a une pression internationale (...) qui pousse (le gouvernement) à le présenter comme un accusé", a déclaré Arif. "Juridiquement, il n'y a pas de dossier, mais nous ne pouvons pas prédire la manière dont la politique va influencer (la justice)."