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18 - (Jihad Jack) : jihadiste ou mercenaire ?
Notre feuilleton - Le jihad des convertis
Publié dans Le Temps le 31 - 01 - 2007

Ancien chauffeur de taxi converti à l'islam, Joseph ''Jack'' Terrence Thomas alias Jihad Jack a subi des entraînements dans les camps d'Al-Qaïda. Arrêté au Pakistan au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, alors qu'il tentait de rentrer dans son pays, il fut poursuivi, dans le cadre des nouvelles lois antiterroristes, et condamné pour ses liens présumés avec le réseau d'Oussama Ben Laden.
Jihad Jack fait partie de ces dizaines de convertis à l'islam qui ont succombé aux sirènes du jihad international. Américains, australiens, jamaïcains, français, allemands, belges... Nés de parents chrétiens, juifs ou athées... Fraîchement convertis à l'islam le plus rigoriste par des imams extrémistes, ils ont gagné les camps d'entraînement de Bosnie et d'Afghanistan, où ils ont acquis une solide formation militaire, avant de devenir des «petits soldats du jihad» contre l'Occident mécréant. Certains sont morts dans les montagnes de Tora Bora ou en Irak. D'autres ont été arrêtés dans le cadre de la campagne internationale de lutte contre le terrorisme, jugés et écroués. Leurs parcours, qui se ressemblent en plusieurs points, peuvent être résumés en deux formules: quête désespérée de soi et folie destructrice.

Ancien chauffeur de taxi de 33 ans converti à l'islam, Joseph ''Jack'' Terrence Thomas, surnommé «Jihad Jack», a été arrêté en novembre 2004 après avoir séjourné en Afghanistan et au Pakistan entre le 23 mars 2001 et le 6 juin 2003. Les enquêteurs australiens l'ont soupçonné de vouloir s'établir de nouveau en Australie comme agent dormant de l'organisation terroriste. Il a finalement été condamné, le 31 mars dernier, à cinq ans de prison pour ses liens présumés avec Al-Qaïda, devenant ainsi le premier Australien reconnu coupable en vertu des nouvelles lois antiterroristes adoptées par Canberra (Australian Anti-Terrorism Act 2005).

Oussama Ben Laden «était très poli, humble et timide», dit Jihad
Cependant, ce premier jugement a été cassé le 18 août dernier par la Cour d'appel de Victoria (sud-est de l'Australie), qui a jugé irrecevable l'interrogatoire subi par l'accusé dans les geôles pakistanaises et sur lequel l'accusation s'était appuyée pour établir sa culpabilité.
Durant l'interrogatoire, qui s'était déroulé en l'absence d'avocat, l'Australien a été torturé par les enquêteurs américains et australiens. L'un d'entre eux le menaça même, selon ses dires, de «broyer ses testicules», de «violer sa femme» [d'origine afghane] et d'«écraser ses seins dans un étau» (sic !).
Né chrétien en 1973, Thomas a étudié diverses religions avant de se convertir à l'islam en 1997, à l'âge de 23 ans, et a choisi un nom musulman, Jihad, en sachant bien sûr qu'il signifie «guerre sainte» en arabe. «Ce mot résume tout ce que j'ai fait toute ma vie», a-t-il expliqué à Henry Schuster de la chaîne américaine CNN (''The Story of Jihad Jack'', 3 mars 2006).
Le jeune converti s'est radicalisé et est parti en Afghanistan le 23 mars 2001 pour combattre aux côtés des taliban. Une fois là-bas, il a rejoint le camp Al-Farouq, où il a suivi une formation militaire dispensée par des instructeurs d'Al-Qaïda. Le chef de l'organisation terroriste, Oussama Ben Laden, visitait souvent le camp. S'il nie l'avoir rencontré en tête-à-tête, Thomas avoue l'avoir croisé à plusieurs reprises. «Il était très poli, humble et timide», dit l'Australien. Et d'ajouter, en bon connaisseur : «Il ne refuse pas qu'on le serre dans ses bras, mais déteste être embrassé».
Jihad Jack affirme, par ailleurs, qu'il a été horrifié par les attaques du 11 septembre 2001. Mais lorsque les Etats-Unis ont commencé à bombarder l'Afghanistan pour soi-disant renverser le régime des taliban, il s'est senti «prêt à prendre des armes pour se battre contre les Américains.»
Avant et après le 11-Septembre, Jihad Jack a rencontré d'autres leaders d'Al-Qaïda, comme Ayman Al-Zawahiri et le chef militaire Mohammed Atef. «En ce moment-là, je n'avais pas d'idée précise sur les gens avec lesquels je traitais», a-t-il expliqué au tribunal.

Une libération contestée
Ce sont des responsables d'Al-Qaïda qui ont facilité la fuite de Jihad Jack de l'Afghanistan et lui ont déniché une maison sûre au Pakistan. C'est là qu'il a rencontré Khalid Bin Attash, accusé d'avoir commandité l'attaque contre l'USS Cole au Yémen en 2000. Bin Attash lui a expliqué que l'organisation avait besoin d'un Australien blanc pour travailler pour elle dans son pays. Il lui a donné ensuite une somme d'argent et un billet d'avion pour lui permettre de rentrer en Australie. Mais l'Australien a été arrêté à l'aéroport de Karachi, incarcéré dans une prison militaire pakistanaise et interrogé par des agents pakistanais, puis par des membres des services américains et australiens, avant d'être extradé vers son pays en novembre 2004. La suite on la connaît...
Pendant le procès, le juge fédéral Graham Mowbray a soutenu que Thomas aurait bien pu lancer des attaques terroristes, car son épouse a des liens avérés avec le dirigeant spirituel de la Jemaah Islamiah pakistanaise, Abu Bakar Bashir. Mais Sidney Jones, membre de l'International Crisis Group, a affirmé, pour sa part, que ces prétendus «liens» se fondent en réalité sur une simple homonymie.
Tout en niant avoir eu la moindre intention de louer ses services à Al-Qaïda et d'organiser des attentats terroristes en Australie, Thomas a justifié l'acceptation de l'argent (environ 2 500 dollars) et du billet d'avion comme une juste rétribution pour le travail qu'il a fait dans les camps d'Al-Qaïda en Afghanistan. Un travail de... combattant jihadiste tout de même.
La Cour d'appel de Victoria semble avoir admis cette version des faits, puisqu'elle a ordonné sa libération le 18 août dernier, suscitant ainsi une grande colère dans l'opinion publique australienne. Elle a alors décidé, le 28 du même mois, de placer Thomas sous contrôle judiciaire. Ce dernier sera donc assigné jusqu'à nouvel ordre à son domicile à Melbourne de minuit à 5 heures. Il devra également pointer trois fois par semaine au commissariat de son quartier. Autre restriction : il ne peut utiliser que deux lignes téléphoniques, l'une mobile et l'autre fixe et est donc interdit de téléphone public. Il doit également demander une autorisation écrite avant de passer des coups de téléphone et ne peut communiquer avec des gens dont les noms sont inscrits sur une liste de terroristes présumés. Enfin, il ne peut quitter le territoire australien pour nulle part.
Ces mesures, prévues dans le cadre des lois antiterroristes, visent à «protéger la communauté australienne et non à punir la personne», comme l'a expliqué le garde des Sceaux, Philip Ruddock.
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