nouvelair dévoile sa nouvelle offre tarifaire au départ et à destination de la Turquie    La médina au temps des pachas beys de Mohamed El Aziz Ben Achour    18 gouvernorats sous vigilance jaune : orages, grêle et vents forts attendus    0,5 % sur les salaires et 3 % sur les sociétés... pour financer les fonds sociaux    Jack Dongarra à Tunis : une conférence d'exception sur le calcul haute performance à la Cité des Sciences de Tunis    Alerte aux faux DeepSeek : l'IA, nouvelle arme des arnaques numériques en Afrique    Tunisie – Palestine : composition probable ce soir    Match Tunisie vs Palestine : où regarder le match de Coupe Arabe Qatar 2025 du 04 décembre?    Ce dimanche, le Palais Ahmed Bey à la Marsa accueille la présentation du nouveau livre «La médina au temps des pachas beys» du Pr Mohamed El Aziz Ben Achour    Hammam-Lif : Arrestation d'un jeune ayant tenté de braquer une agence bancaire    Patrimoine tunisien : le musée de Carthage retrouve les visiteurs    Vents puissants persistants... découvrez les régions les plus touchées    Voiture et soutien fiscal pour les Tunisiens handicapés    Tourisme en Tunisie : les Britanniques encore plus nombreux    Une nouvelle marque automobile débarque en Tunisie, et ça s'annonce électrique.    Diffusion massive : quatre chaînes pour suivre la rencontre..en direct    Zoubeida Khaldi: Le dernier fantôme    Prix Abdelwaheb Ben Ayed de la Littérature 2025 : lauréats de la 5ème édition    La sélection tunisienne féminine de handball marque l'histoire : 1ère qualification au tour principal Mondial 2025    Qui dirigera le match Tunisie – Palestine en Coupe d'Arabie ?    Météo en Tunisie : Des pluies sur plusieurs régions, chutes de grêles au nord-ouest    Article 69 : le garde-fou qui protège les caisses de l'Etat tunisien    Immigration stoppée : les Etats-Unis ferment la porte à 19 pays    Des élections au Comité olympique tunisien    Ciné-Musée 2025 : un programme culturel riche entre Sousse et Tozeur    Le Prix Aboul Kacem Chabbi 2025: Un hommage à la Palestine    LG accorde une licence de ses brevets Wi-Fi à Amazon    JCC 2025 : Les films en compétition aux Journées Cinématographiques de Carthage dévoilés (listes)    La Poste Tunisienne émet des timbres-poste dédiés aux plantes de Tunisie    Météo en Tunisie : pluies éparses attendues le soir sur le nord    Décès de Nizar Cheikh Rouhou, président de la Chambre nationale des agents immobiliers    Paul Klee, la lumière d'Ez-Zahra et la naissance d'un univers pictural    Match Tunisie vs Syrie : où regarder le match de Coupe Arabe Qatar 2025 du 01 décembre?    Samir Samaâli: Le ruban rouge, la stigmatisation et l'ombre des préjugés    Météo en Tunisie : temps nuageux, températures entre 14 et 20 degrés    Mohamed Ali Nafti représente la Tunisie aux forums africains sur la paix et la justice    Inondations et glissements meurtriers frappent la région : des dizaines de morts    Choc : Trump réexamine les cartes vertes de migrants de 19 pays, dont 4 arabes !    Sonia Dahmani libre ! Le SNJT renouvèle sa demande de libération des journalistes Chadha Haj Mbarek, Mourad Zghidi et Bourhen Bssaies    Chine: L'Orient du développement, modèle d'avenir pour le Sud ?    Ghalia : la chanson qui secoue la Tunisie contre les violences faites aux femmes    Hommage à René Passet, pionnier de l'approche transdisciplinaire en économie et le développement durable    Elyes Ghariani: L'Union européenne à l'épreuve des nouvelles dynamiques sécuritaires    Le jour où: Alya Hamza...    Ridha Bergaoui: Des noix, pour votre plaisir et votre santé    Secousse tellurique en Tunisie enregistrée à Goubellat, gouvernorat de Béja    New York en alerte : décès de deux personnes suite à de fortes précipitations    Le CSS ramène un point du Bardo : Un énorme sentiment de gâchis    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'humanitaire et le sordide
Chronique : Birmanie
Publié dans Le Temps le 17 - 05 - 2008

Il ne va pas être possible d'évaluer l'étendue des dégâts en Birmanie. Les généraux au pouvoir veulent garder jalousement les secrets qui leur servent de garantie tous risques. La catastrophe récente n'est pas de leur fait : les éléments déchaînés ne font pas dans le détail et ne regardent pas à la qualité équivoque des gouvernants.
Les mêmes colères de Dame nature semblent même se multiplier pour prouver que personne n'est à l'abri. Aux Etats-Unis comme en Chine, des régions et des Etats sont dévastés et traités comme fétu de paille sans que l'annonce qui en est faite soit un motif de honte suffisant pour soustraire les victimes au regard d'un monde supposé inquisiteur. Forcément inquisiteur.
A moins bien sûr d'avoir des choses à cacher. La hantise du secret n'est pas une nouvelle manière de gouverner. Depuis toujours, les pratiques du verrouillage ont tenu lieu de politique et de stratégie politique pour tous ceux qui confondent bien public et droit de vie et de mort sur les populations soumises. En Birmanie, le constat ne relève pas vraiment de la nouveauté, sauf qu'on en arrive à une situation ubuesque que seul un cynisme permettrait, et encore, d'expliquer. Au moment où les morts et les disparus se comptent par dizaines de milliers, les généraux de Rangoon exhibent un air de fête pour célébrer ce qu'ils considèrent comme un acquis supplémentaire sur la voie de l'embrigadement collectif d'une population coupée du monde.
A Rangoon et dans ce qui a heureusement échappé à la colère des éléments, il n'est en effet question que de faire réussir un simulacre de référendum qui doit permettre de boucler la boucle qui achève de construire l'état de non droit. La compatriote prix Nobel de la paix n'a plus que les larmes du corps à verser pour constater la surdité des dirigeants birmans enfermés dans leur bulle et contraints à la fuite en avant, à moins de se préparer à une sortie tumultueuse. D'ailleurs, parler de référendum est encore une violence faite aux mots, et donc au birman citoyen dont on enfonce encore plus la tête dans la boue que les pluies tropicales ont généré après le déluge. La réponse à laquestion posée par le scrutin est connue par anticipation, elle est unanime et elle ne fait que confirmer l'ordre établi des choses. La Birmanie est un cas d'école, mais elle n'est pas la seule à émarger au club des « référendistes » invétérés et unanimement applaudis.

Circulez, rien à cirer
Dans cette école du cynisme obligatoirement froid, on sait aussi être magnanime. Ainsi, et en vertu d'un élan exceptionnel, les sinistrés se voient accorder des délais supplémentaires pour dire oui. Les généraux consentent à leur laisser le temps de remettre en état des urnes en brindilles laissées par le passage du typhon, pour effectuer leur devoir. Les dictatures ne changent pas de cap, elles capitalisent les mérites illusoires du capitaine. On l'a vu quand les généraux birmans de deuxième rang ont, preuve indélébile de générosité, distribué les aides fournies par des humanitaires après avoir imprimé leur nom sur les maigres objets de secours. Il n'est en effet pas question de laisser croire que la junte avait laissé un quelconque détail au hasard, encore moins à l'initiative d'étrangers développant une curieuse théorie sur l'humain et sur le droit à une vie digne.
Il y a à parier que de grandes festivités sont prévues pour dire combien le référendum fut l'occasion d'exprimer la reconnaissance éternelle à des dirigeants birmans auréolés de leurs bienfaits anciens, actuels et futurs. Des télégrammes de remerciements vont fuser de toutes parts, en particulier des survivants des régions sinistrées heureux d'avoir tout perdu mais d'avoir gagné le bonheur incommensurable d'avoir mérité de leurs généraux dirigeants exceptionnels. A Rangoon, comme dans beaucoup d'autres prisons à ciel ouvert, les fêtes sont torrides.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.