Le Temps-Agences - Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, en visite en Israël et chez les Palestiniens, s'est dit sceptique hier sur les chances de conclusion d'un accord entre les deux parties en 2008, voyant la colonisation juive comme "un des principaux obstacles à la paix". "Si l'on regarde le terrain, nous avons des raisons d'être sceptique", a dit M. Kouchner dans une interview au quotidien Al-Ayyam de Ramallah (Cisjordanie), qui l'interrogeait sur les chances d'un accord de paix entre Israël et les Palestiniens avant la fin de l'année. "La vie de tous les jours ne change que très lentement, cela crée des frustrations et des rancoeurs. Dans le même temps, les dirigeants nous disent que les négociations permettent d'évoquer l'ensemble des questions du statut final. Je pense que les peuples israélien et palestinien, la région et le monde entier, ont besoin d'une avancée historique", a-t-il ajouté. M. Kouchner est arrivé mercredi soir dans la région pour une visite de trois jours. Il s'est entretenu hier avec son homologue israélienne Tzipi Livni et avec le Premier ministre israélien Ehud Olmert. Lors de cette rencontre, le Premier ministre israélien a réaffirmé à son interlocuteur "qu'Israël aspirait à parvenir à la paix avec les Palestiniens au cours de l'année prochaine", selon un communiqué de la Présidence du Conseil. Il l'a informé par ailleurs de la reprise des négociations de paix avec la Syrie, l'assurant qu'elles n'étaient pas destinées à supplanter celles avec les Palestiniens, selon cette source. Dans l'après-midi, M. Kouchner s'est rendu à Ramallah pour des entretiens avec le président palestinien Mahmoud Abbas et son Premier ministre Salam Fayyad. M. Kouchner a affirmé dans son interview à Al-Ayyam que "le développement de la colonisation par Israël (était) un des principaux obstacles à la paix". "Nous connaissons les faits, nous savons effectivement que la colonisation se poursuit, que les barrages sont toujours trop nombreux et que les institutions de Jérusalem-Est n'ont pas été rouvertes", a-t-il dit. Il a en outre appelé à la levée du blocus imposé par Israël à la bande de Gaza, contrôlée par les islamistes du Hamas, et à l'arrêt des tirs de roquettes de ce territoire sur le sud d'Israël. "Le blocus de Gaza doit cesser. Cette stratégie est vouée à l'échec. La population souffre et cette situation est moralement intenable. Il faut en sortir", a-t-il dit. "Les tirs de roquettes doivent cesser. Les attaques terroristes (...) contre les points de passage sont injustifiables. De même, Israël doit cesser les exécutions extra-judiciaires", a-t-il ajouté.