Deux émissaires français bientôt à Damas Le Temps-Agences - Le président français Nicolas Sarkozy en visite hier à Beyrouth a appelé les Libanais à la réconciliation et au dialogue après une longue crise politique qui a dégénéré en combats meurtriers. La présidence française a aussi annoncé le prochain envoi en Syrie de deux émissaires français près de cinq mois après la suspension par Paris des relations avec Damas qui butaient sur le dossier libanais. Au cours de sa visite de quelques heures le président français a déclaré que le nouveau président Michel Sleimane avait "la grande responsabilité de conduire à terme cette réconciliation nationale" entamée le mois dernier. M. Sarkozy était le premier chef d'Etat occidental à rencontrer le président élu le 25 mai après six mois de vide à la tête de l'Etat et un an et demi de crise politique. La France, ancienne puissance mandataire, avait entrepris une médiation au Liban après l'élection de M. Sarkozy en mai 2007 mais ses efforts avaient échoué et Paris avait accusé Damas de bloquer l'élection d'un chef de l'Etat. La désignation du général Sleimane a permis de relancer les efforts de réconciliation franco-syrienne. La présidence française a annoncé hier que le conseiller diplomatique de M. Sarkozy, Jean-David Levitte, et le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, se rendraient dans les prochains jours à Damas. N'écartant pas une possible visite de M. Sarkozy en Syrie, l'Elysée a précisé que "tout dépendait de la façon dont les choses vont évoluer, que ce soit au niveau de l'ouverture d'une ambassade syrienne à Beyrouth ou le respect de la paix civile au Liban". Dans une interview à des journaux libanais publiée hier, M. Sarkozy a estimé qu'"une nouvelle page était peut-être en train de s'ouvrir" entre Paris et Damas. Outre un tête-à-tête avec M. Sleimane, le président Sarkozy a également rencontré des dirigeants de 14 partis libanais, y compris le Hezbollah. Il a annoncé que M. Fillon reviendrait à Beyrouth avec une délégation économique "pour participer à la reconstruction du Liban" auquel une conférence internationale, à Paris en 2007, avait promis 7,6 milliards de dollars. Selon l'Elysée, le président reviendra aussi au Liban en 2009, avec son épouse Carla Bruni-Sarkozy qui n'était pas du voyage hieri.