Trois communiqués sont tombés ces tout derniers jours sur le fax du service sport. Nous les avons lus, relus, rerelus pour croire sur ce qui est écrit sur chacun d'eux. Les trois communiqués s'adressent aux jeunes désireux effectuer des tests en vue de porter éventuellement les couleurs d'un club donné. Le Club Africain comme le Stade Tunisien exigent une contre partie de cinq dinars pour tout candidat aux tests. L'ES Sahel fait encore mieux : elle exige de tout candidat de se munir d'un équipement (normal) et d'une paire de chaussures pour tartan. Faites le compte, c'est un peu 70 à 100 dinars de dépenses pour chaque parent. C'est quoi ces conditions ? Frustrant pour des jeunots rêvant de porter les couleurs d'un club qu'ils portent dans leur cœur. Des jeunots issus de classes peu aisées dans la plupart des cas. A moins que les responsables de certains clubs n'aient décidé d'ouvrir les portes de leurs complexes à une catégorie bien précise de joueurs faisant du football un sport pour gens aisées... Oubliant du même coup que l'Etat contribue en grande partie dans leur gestion financière à travers les subventions du promosport, de la Télévision, des municipalités et du sponsoring et que chaque association est tenue de réserver 20% de son budget aux catégories de jeunes. On nous a rétorqué que cinq dinars est une somme dérisoire. Allons donc ! Dérisoire ou pas, c'est le principe même de faire payer ces jeunots qui est inacceptable. Le football, ce n'est ni le tennis et encore moins le golf. C'est un sport populaire à la portée de toutes les bourses. Rafik BEN ARFA ----------------------------------------- Mahmoud Bacha (DTN) : " Un comportement à bannir " Ce n'est pas là la meilleure manière d'encourager nos jeunes pousses à rêver d'un bon parcours dans le football. Il faudrait, à mon avis, interdire ce genre de comportement. C'est comme si une école publique exigerait une contrepartie financière pour s'y inscrire. Alors là, il vaudrait mieux aller voir le privé. Le football étant un sport populaire, il doit être à la portée de toutes les classes de notre société. Je ne vois donc pas la nécessité de réclamer une contrepartie financière aussi minime soit-elle. ----------------------------------------- Mokhtar Tlili ( CAB) : « Inconcevable ! » De par mon appartenance au corps des entraîneurs mais également au vu de ma longue expérience en qualité de directeur technique des jeunes du doyen des clubs en Tunisie sous l'ère de Slim Chiboub, je déclare ces exigences inopportunes voire inconcevables. Car, comme tout le monde le sait, le football est principalement fait pour les démunis en premier lieu. Ce n'est pas un sport des riches. Donc instituer pareilles conditions me parait illogique et fort pénalisant pour les jeunes talents en herbe. Mais peut - être que certains clubs vivent des difficultés financières au niveau des jeunes et qu'ils veulent de la sorte alléger leur ardoise et compenser leur déficit ? --------------------------------------- Mohamed Kouki (ASK) : « Inadéquat ! » Pareilles manœuvres sont de nature à décourager les démunis et à inhiber leur volonté à accaparer les feux de la rampe. D'autres moyens sont possibles pour ces jeunes quitte à leur prêter un équipement de l'équipe pour effectuer les tests. Et pourquoi imposer le tartan, un surface difficile à jouer ? De la sorte, on ne contribue guère à la promotion du football et que de jeunes prodiges risquent de ne pas exploser faute de moyens. Quand je pense que dans les terrains vagues ces mêmes joueurs évoluent nu-pieds ! ----------------------------------------- Samir Jouili (EGSG) : « Pourquoi s'en offusquer ? » Nous sommes dans l'ère du professionnalisme, et pareille approche est, je pense, de mise un peu partout. Donc pourquoi s'en offusquer ? Franchement, ne s'agissant pas d'un problème purement technique, je ne puis me hasarder à donner un avis tranchant sur la question. Mohamed Sahbi RAMMAH ----------------------------------------- Khémaïs Berrehouma ( pd-t Commission de presse du CA) : " Pour couvrir uniquement les frais d'assurance " Les jeunes appelés à faire un test au Club Africain sont obligés de payer cinq dinars. Une somme modique diriez-vous mais elle va à l'encontre dès règlements régissant une association dans le but est non lucratif. Nous avons cherché d'avoir une explication à cette situation auprès de Zine El Abidine El Oueslati, mais il était injoignable, son portable étant éteint. Et pourtant, c'est le porte-parole officiel du Club Africain. Nous nous sommes rabattus sur Khémaïs Berrehouma président de la Commission presse (toujours disponible malgré ses multiples engagements), le dernier nous a fait savoir que ces cinq dinars représentent les frais de l'Assurance et ce pour permettre la prise en charge de n'importe quel joueur en cas d'accident sur le terrain et ce pendant la période des tests.