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Les raisons d'une dégringolade
Dossier handball
Publié dans Le Temps le 05 - 02 - 2007


Hafedh Zouabi (Entr. Club Africain)
« Pour la constitution d'un collège de techniciens exerçant autour du sélectionneur national »
Le parcours négatif de notre équipe nationale au Mondial 2007 continue de faire des « vagues » parmi toutes les parties prenantes du handball et notamment parmi les entraîneurs tunisiens.
On continue à se demander s'il y a des problèmes « invisibles » qui ont été à l'origine de la « petite » prestation de nos représentants. S'agit-il d'une préparation tronquée sur les plans aussi bien psychologique que mental et physique ? Le stage d'Aïn Draham était -il opportun avec une sollicitation intensive des muscles et des qualités cardio-vasculaires et respiratoires ?
Les joueurs ont été, selon plusieurs intervenants, trop gâtés par nos gestionnaires. Et là, l'on se demande s'ils n'ont pas pris la grosse tête, s'ils ne sont pas devenus suffisants tellement on a vanté leurs succès notamment au terme de cette compétition en Suède organisée par une compagnie pétrolière faisant de cette équipe la meilleure parmi les meilleures.
Ce que nous savons, c'est que la préparation de notre équipe représentative a été appliquée à la lettre, la F.T.Handball a répondu à toutes les demandes avec abnégation, le soutien du Département de tutelle a été total dont une importante rallonge financière. Outre un entraîneur des gardiens de buts, un suivi scientifique de Mme Boudhina, un staff médical omniprésent, un délégué à plein temps (Ridha Manaï) et une commission des équipes nationales présidée par Yacine Boudhina. Tous les éléments de réussite étaient là pour faire, au moins, aussi bien qu'en 2005.
Même si tous ceux que nous avons approchés restent persuadés que, s'il est difficile d'atteindre les sommets, il est encore plus difficile de s'y maintenir. Ceci n'explique tout de même pas le parcours décevant de l'équipe nationale qu'ils estiment très en deçà des espoirs placés en elle. C'est ainsi que face à un handball qui évolue au fil des mois, il ne fallait pas que le nôtre continue à vivre sur les acquis de 2005 ?
Trois parmi nos techniciens ont accepté de répondre à nos interrogations qui sont celles de tous ceux qui ont adopté notre sélection représentative. A travers leurs réponses filtrent amertume, désarroi et impuissance. Aussi appellent-ils à l'organisation d'une table ronde pour se pencher sur l'avenir du handball national, à la constitution d'un collège exerçant autour de l'entraîneur en chef. Car, il y a des acquis qu'il faut non seulement préserver mais développer à travers une stratégie bien définie.
Nous avons bien organisé au lendemain du Mondial 2005 en Tunisie un séminaire sous le thème « Le Mondial et après ». Des recommandations ont été retenues pour améliorer les facteurs de réussite de notre handball et de nos équipes représentatives. Ces recommandations pertinentes n'ont jamais eu de suite. Ou bien si, le fiasco de l'Allemagne.


Hafedh Zouabi (Entr. Club Africain)
« Pour la constitution d'un collège de techniciens exerçant autour du sélectionneur national »

(1) J'aimerais faire une précision : quand une équipe atteint le haut niveau, il est difficile de s'y maintenir. Les exemples sont nombreux à travers le monde du handball : la Suède, la Slovénie ex-championne d'Europe, l'Allemagne et j'en passe. C'est pour dire que la 4ème place acquise en 2005 était difficile à confirmer. C'est pourquoi il était maladroit d'affirmer que la Tunisie abordera le Mondial 2007 avec pour objectif de terminer dans les huit premiers et pourquoi pas parmi les six meilleures équipes du monde.
Maintenant de là à penser que le parcours de notre équipe nationale serait aussi mauvais, personne ne s'y attendait d'autant plus que le tirage au sort a impliqué la Tunisie dans un groupe largement à sa portée même avec la présence de la Slovénie. Il nous fallait donc aborder le second tour avec ces deux points, une sorte de bonus qui nous permettait d'aborder le second tour sans appréhension. Ce fut malheureusement raté. Et d'une.
Une autre opportunité s'offrait à la Tunisie au second tour avec la première rencontre face à l'Islande, ce fut un nouveau raté car nos joueurs étaient mal préparés mentalement et psychologiquement. Et de deux.
(2) - Dans plusieurs pays d'Europe, on n'arrête pas d'analyser après les échecs pour se remettre à travailler et revenir au premier plan. La Pologne, le Danemark, la Hongrie l'ont bien démontré au cours du Mondial 2007 sans oublier l'Allemagne, pays organisateur.
Pour la Tunisie, l'échec au Mondial 2007 est un peu la conséquence de notre autosuffisance après la quatrième place de 2005. Et notre participation à la Coupe du monde de Suède a été une erreur. Malheureusement, nous l'avons su après coup sans évoquer le volet mental qui a été un échec total au niveau de la préparation de l'équipe tunisienne.
Ce n'est pas tout. Bien avant le départ pour l'Allemagne,j'ai longuement discuté avec Saed Hasanafendic auquel j'ai dit qu'il aurait besoin de deux à trois joueurs en mesure de constituer de bonnes solutions de rechange. Hamed et Horri étaient parmi eux. Ce que je constate, c'est que ces deux joueurs ont été peu utilisés et quand Hamed le fut, c'est pour démontrer qu'il était en mesure de faire la différence.
Par ailleurs, la mise à l'écart de Makram Missaoui reste une énigme. Que lui reproche-t-on au fait ? Les buts qu'il a encaissé en début de compétition ? N'a-t-il pas été désigné meilleur joueur de la rencontre Tunisie-Groënland ? Si tel était le cas, que peut faire un gardien de buts sans une défense rigoureuse devant lui ?
(3) - Il n'est pas de mon ressort de donner un avis sur la compétence de Saed Hasanafendic. Ce que j'aimerais dire c'est que les entraîneurs tunisiens ont largement contribué à l'expansion du handball dans le pays. Il est temps qu'on les implique dans la gestion de son équipe représentative. De part la constitution d'une sorte de collège qui se concerte avec l'entraîneur national dans toutes les étapes de la préparation de notre élite. Il y a d'autres problèmes auxquels il faut trouver des solutions. Beaucoup de choses sont à revoir.

Abdelaziz Sfar, Ex DTN et entraineur national :
«Rassembler les techniciens pour des décisions collectives»
Mes impressions sont celles de tous les techniciens, un «goût d'inachevé». Néanmoins sur le plan technique nous devons affirmer ce qui suit :

La 4ème place a été acquise en Tunisie : il est évident que le pays organisateur constitue toujours, au niveau de ces compétitions, un atout supplémentaire en raison de l'environnement très ardent que cela provoque (avantage du terrain, entre autres). Par ailleurs, l'équipe nationale en 2005 n'était pas très «connue». C'était une surprise pour les autres équipes. Elle était composée de joueurs, il faut le dire, très talentueux ; une quintette composée de Hmam, Meganem, Tej, Ayed et Bousnina ont évolué, depuis quelques années, en symbiose au niveau des équipes nationales jeunes.

Les équipes engagées en Allemagne ont présenté, à mon avis, le même niveau que celui que l'on a observé en Tunisie. Deux équipes néanmoins émergent du lot :

L'Allemagne qui s'est restructurée en complétant ses atouts par d'anciens joueurs rappelés pour épauler les jeunes.

La Pologne qui pratique un handball alliant rapidité au niveau des gestes techniques et une dynamique constante de mouvement. Cette équipe nous a offert une très grande variété d'applications tactiques élaborées adaptées aux différents dispositifs d'attaque et de défense de chaque adversaire.

Il faut noter que le Danemark et l'Espagne restent des équipes de grande valeur et que les 8 finalistes se valent.

Afendic commet, comme tout entraîneur des fautes ; mais il en a commis beaucoup depuis 2005.
En effet, en 2005, il a raté la 3ème place du C.M. Il n'a pas réagi aux provocations des joueurs français en prévenant les siens de l'arme psychologique qui pourrait être utilisée contre eux ; en temps réel il aurait dû calmer ses joueurs qui ont malheureusement répondu par un comportement répréhensible en fin de match (précipitations, pertes de balles, sanctions de suspension etc...).

Personne n'avait le droit d'évoquer ce problème au risque d'être classé de «rabat-joie».

En Allemagne, il a perdu une coupe ; en effet, l'équipe tunisienne menait à quelques secondes de la fin de la rencontre. Alors... fallait-il calmer l'affolement de ses joueurs... il a subi...

Contre la Slovénie, beaucoup de mauvais changements ont fait couler le navire.

Contre l'Islande, on menait de 5 points, un avantage appréciable à ce niveau de compétition. Encore des changements inopportuns ont changé la donne. Changement du gardien Megayez qui a bien carburé en première mi-temps ; changement de Ben Aziza alors qu'il était sur le banc tout au long de la première mi-temps -ce dernier ne pouvait supporter la pression du match-.

Enfin, il faut dire que face à ces deux défaites, la réflexion a prévalu ; l'effet de surprise pour les autres équipes résidait dans le fait de faire évoluer Hammad à la place de Bousnina, Horri à la place de Hmam, Gharbi à la place de Tej, en plaçant aussi de temps à autre Hmam au centre pour lui donner du champ dans ses évolutions et enfin en libérant le feu follet Ayed qui a fait souffrir ses adversaires. Seul Touati semble avoir du «plomb dans l'aile» du premier au dernier match de la compétition.

En fin de compte, il faut retenir que l'équipe nationale qui joue sur un même tempo depuis 2 ans a montré à tous son seul et unique pain quotidien , «une routine meurtrière», chacun à son poste.


Manager une équipe c'est connaître les certitudes que les autres ont de notre propre équipe d'abord et préparer les parades, les surprises auxquelles il faut que les autres trouvent solution ; c'est entraîner impérativement son équipe à des mutations stratégiques qu'il faut appliquer le moment venu.
Le managérat doit être «décision rapide», en temps réel. Un bon manager doit être très réactif. La concentration pour se faire, exclue toute émotion «du spectateur», pour réagir, dès que le bateau commence à prendre du gîte.

Faut-il ici dire que Monsieur Afendic, entouré d'une pléiade de personnes volontaires, qualifiées et efficaces, qui sont aux ordres, agit seul. Personne ne peut lui parler de technique, d'organisation ou autre... Il n'aime pas du tout être contredit ; il n'obéit à personne. C'est peut-être une qualité au pays où «un seul être vous manque et tout est dépeuplé». Dans ce cas, on assume et on ne dit pas que nous parlerons de la déroute de l'Allemagne plus tard. Avec qui va-t-il évaluer notre piètre prestation ? La gestion administrative et financière a été parfaite. Les joueurs ont donné ce qu'ils ont pu, sans calcul, avec application et beaucoup de générosité. Ils ont été piégés par une exploitation inappropriée de leurs moyens.

Va-t-il procéder à une évaluation avec des techniciens ? Lesquels ?

Les solutions ne peuvent être décidées que collectivement. Nous avons organisé un séminaire en 2005. Des recommandations ont été présentées dans la joie. Maintenant, il est urgent je pense de rassembler les techniciens qui se poseront cette fois-ci des questions qui fâchent et présenteront des solutions plus radicales d'encadrement, de toutes nos équipes nationales et arrêteront les plans de préparations techniques successifs qu'il y a lieu d'appliquer impérativement.


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