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23 - L'émir Yahya Gadahn contre un "croisé" nommé Bush
Notre feuilleton : Le jihad des convertis
Publié dans Le Temps le 05 - 02 - 2007

Adam Perelman alias Azzam Al-Amriki vit aujourd'hui dans les régions frontalières entre le Pakistan et l'Afghanistan, probablement aux côtés de ses deux mentors Oussama Ben Laden et Aymen Al-Zawahri, dont il est, à la fois, l'interprète attitré en anglais et le porte-parole en direction de l'opinion américaine.
Américain juif de naissance converti à l'islam à l'âge de 17 ans, cet homme connu aussi sous le nom d'Adam Gadahn fait partie de ces dizaines de convertis à l'islam ayant succombé aux sirènes du jihad international. Américains, australiens, jamaïcains, français, allemands, belges... Nés de parents chrétiens, juifs ou athées... Fraîchement convertis à l'islam le plus rigoriste par des imams extrémistes, ils ont gagné les camps d'entraînement de Bosnie et d'Afghanistan, où ils ont acquis une solide formation militaire, avant de devenir des «petits soldats du jihad» contre l'Occident mécréant. Certains sont morts dans les montagnes de Tora Bora ou en Irak. D'autres ont été arrêtés dans le cadre de la campagne internationale de lutte contre le terrorisme, jugés et écroués. Leurs parcours, qui se ressemblent en plusieurs points, peuvent être résumés en deux formules: quête désespérée de soi et folie destructrice.
Dans une vidéo d'Al-Qaïda diffusée sur un site Internet islamiste, le 2 septembre dernier, neuf jours avant le cinquième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, Adam Pearlman Gadahn, est présenté sous le nom d'Azzam al-Amriki (Azzam l'américain) par Dr Ayman al-Zawahiri en personne. «Ecoutez bien ce message», dit le numéro 2 du réseau terroriste. La caméra se tourne alors vers un jeune homme barbu, la tête enserrée dans un turban blanc. On voit aussi un ordinateur en arrière-plan. «L'ignorance de l'islam, voilà la raison qui pousse les Occidentaux à applaudir lorsque Israël perpétue le massacre total des musulmans au Liban et en Palestine», lance Azzam dans un anglais parfait, avant de prêcher la conversion à l'islam de tous les non-musulmans, «en particulier ceux qui vivent aux Etats-Unis». (''Libération'' du 5 septembre 2006). Le jeune homme, qui est assis avec des livres religieux sur les genoux, se livre ensuite à une lecture de l'islam et à une énumération des «erreurs» du christianisme et du judaïsme.

Il dirige les opérations de propagande d'Al-Qaïda
La vidéo et le discours particulièrement long de l'Américain ont été suffisants pour que les investigateurs américains considèrent Adam Gadahn comme un porte-parole d'Al-Qaïda, chargé d'une mission particulière, celle de s'adresser aux Américains dans un langage et des mots qui leur sont familiers. Les Etats-Unis sont en train de perdre les guerres en Irak et en Afghanistan, explique Azzam, avant de s'adresser directement aux soldats qui combattent dans ce qu'il appelle «les croisades» de George W. Bush.
C'est la deuxième fois que l'homme apparaît sur une vidéo d'Al-Qaïda en compagnie d'Al-Zawahiri. Dans une précédente vidéo diffusée, le 7 juillet dernier, à l'occasion du premier anniversaire des attentats de Londres, il s'adressait aux musulmans, leur enjoignant de ne pas verser une larme pour les victimes occidentales lors des attaques d'Al-Qaïda.
Azzam Al-Amriki, qui sert aussi de traducteur de langue anglaise aux chefs d'Al-Qaïda, a aussi réalisé une bande vidéo de 11 minutes à la gloire de l'organisation terroriste, diffusée le 11 septembre 2005 par la chaîne américaine ABC. «Hier, Londres et Madrid. Demain, Los Angeles et Melbourne, si Dieu le veut. Ne comptez pas sur nous en ce moment pour faire montre de retenue ou de compassion», y affirmait-il en anglais, le visage couvert d'un turban noir qui ne laissait voir que ses yeux derrière des lunettes à fine monture. «Nous sommes musulmans. Nous aimons la paix, mais la paix selon nos conditions, la paix telle que la définit l'islam, pas la soi-disant paix des occupants et des dictateurs», a-t-il poursuivi, avant d'affirmer qu'Oussama Ben Laden était bien vivant.

Du heavy metal au jihad afghan
''Azzam The American'' - appelé aussi Abu Suhayb al-Amriki, Abu Suhail al-Amriki, Abu Suhayb, Yihya Majadin Adams et Yayah - est un Californien de 28 ans d'origine juive, né Adam Pearlman, le 1er septembre 1978, à Orange County. Il est le fils d'un musicien de rock des sixties qui a choisi de vivre simplement dans la campagne californienne.
Aîné de quatre enfants, Adam a donc passé ses jeunes années dans une ferme où sa famille élevait des chèvres, à Winchester, en Californie.
Le père d'Adam, Phil Pearlman, a acheté le ranch après s'être converti, dans les années 70, au christianisme, selon les uns. Il serait «juif messianique» selon d'autres. Par la suite, il a changé son nom en Gadahn, dérivé du personnage biblique Gédéon.
A 15 ans, Adam, qui a pris lui aussi le nom de Gadahn, va vivre en ville, chez ses grands-parents, à Santa Anna. Chez son grand-père, Carl Pearlman, un urologue de confession juive, Adam s'intéresse aux radios fondamentalistes chrétiennes, devient fan de heavy metal et de protection de l'environnement. A l'âge de 17 ans, sans transition aucune, il se convertit à l'islam.
«C'est en surfant sur les sites religieux, sur l'ordinateur de ma grand-mère, explique-t-il, dans un texte posté sur le site Internet de l'USC (University of Southern California), que j'ai découvert que les croyances et les pratiques de l'islam étaient en conformité avec mon approche théologique, intellectuelle et logique», rapporte ''Libération'', citant le quotidien américain ''Los Angeles Times''. Dans le même texte, le jeune homme poursuit: «Ayant été en contact avec des musulmans, je savais bien qu'ils n'étaient pas des terroristes barbares assoiffés de sang, comme veulent nous le faire croire les médias et les télé-évangélistes».
«Devenu Yahya, [David] prie cinq fois par jour à la mosquée du comté d'Orange et fréquente un groupe de musulmans radicaux d'origine pakistanaise. C'est, en tout cas, ce qu'affirme le recteur de la mosquée, cité par ''Libération''. Selon une information rapportée par des journaux américains mais qui reste à vérifier, Yahya aurait frappé ce recteur, parce qu'il prônait la réconciliation entre juifs et musulmans.
En 1998, Yahya s'installe au Pakistan, où il épouse une réfugiée afghane. Les services américains affirment qu'il est passé par les camps d'entraînement d'Al-Qaïda dans ce pays.
Après le premier message qu'il a transmis pour le compte d'Al-Qaïda, en 2004, Azzam a vu son nom ajouté à la fameuse liste des terroristes recherchés par le FBI, le service de renseignement américain (''War on Terrorisme list''). Mais, le 11 octobre dernier, son nom a été enlevé de cette liste pour être placé dans celle des terroristes «les plus» recherchés (''FBI Most Wanted Terrorists list''), aux côtés de ses mentors d'Al-Qaïda. Le Département d'Etat a même promis la somme de 1 million de dollars pour toute information permettant son arrestation.
Comme un malheur ne vient jamais seul, Adam a été officiellement inculpé, le même jour, pour trahison par une chambre d'accusation de Santa Ana, devenant ainsi le premier Américain inculpé de trahison depuis 1952. Triste titre dont il se serait bien passé.
Certains observateurs pensent toutefois que les autorités américaines ne disposent pas d'éléments permettant de penser que les activités d'Adam Gadahn au sein d'Al-Qaida aient pu dépasser le stade de la propagande. C'est là une maigre consolation pour le jeune homme qui a tout à craindre d'être arrêté un jour dans le Waziristan par les troupes américaines déployées en Afghanistan. Dans le contexte actuel de la «guerre contre le terrorisme», ses activités de propagande risquent d'être considérées comme criminelles. Nombre des prisonniers du camp Delta de Guantanamo n'ont pas été aussi proches que lui des dirigeants d'Al-Qaïda.
Demain, dernier épisode: 24 - Earnest James Ujaama l'ami des talibans


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