Le financement des PME en Tunisie requiert de plus en plus d'attention de la part des organismes compétents. Plusieurs sources ont été puisées afin de trouver les fonds nécessaires pour le lancement et le maintien de l'activité de ces entreprises. Les organismes étatiques tels que la BTS (Banque Tunisienne de Solidarité)et la BFPME (Banques de Financement des PME) sont les principales sources d'aide au financement. Toutefois, ces organismes ne sont pas inépuisables, car elles s'alimentent, elles aussi d'autres sources. Il convient alors de constamment prévoir de nouvelles sources de financement et d'investissement, qu'elles soient nationales ou internationales. Du moment que les nouveaux projets ne cessent de naître et leurs instigateurs sont de jeunes promoteurs dont les moyens sont plutôt limités. Sur un autre plan, il est essentiel de ne pas induire les chefs d'entreprises dans une spirale infernale d'endettement pour financer leur activité. En facilitant les modalités d'obtention de crédit, les institutions financières cherchent à profiter de la situation fragile des entreprises en difficultés. De ce fait, elles accumulent les dettes sans forcément régulariser la situation décadente de leur activité.
La ligne de crédit octroyée récemment par le gouvernement italien en faveur des PME tunisiennes s'inscrit dans le cadre de la coopération bilatérale entre l'Italie et la Tunisie. À ce titre, le Bureau de Coopération de l'Ambassade d'Italie a organisé hier à Tunis, une journée d'information sur la ligne de crédit de 36,5 millions d'euros. La séance d'ouverture a été présidée par Monsieur Giovanni Semeraro suivie par une allocution donnée par son Excellence Monsieur Antonio d'Andria, Ambassadeur d'Italie à Tunis. Une présentation brève et précise a été faite de la ligne de crédit, portant sur ses aspects les plus essentiels. Les entreprises pouvant profiter du crédit italien sont à caractère privé et de droit tunisien et qui opèrent sur les secteurs industriel, agriculture/pêche et des services. À ce niveau, d'aucuns ont soulevé la question relative aux sociétés off shore italiennes qui au terme d'un commun accord ne peuvent bénéficier de ce crédit. Un choix jugé stratégique et justifié par la limitation des ressources. La philosophie préident à ce choix est que ces société sont à capital étranger construit à partir des IDE, donc leur trésorerie est assurée par des flux propres provenant de leur société mère. La ligne de crédit est d'origine publique et est destinée pour le maintien de l'activité économique des PME. Ces dernières souffrent souvent d'une absence de capacité d'auto-financement. Chacune des entreprises candidates à l'obtention d'une part du crédit ne peut bénéficier que d'un montant dit plafond de 2 millions de Droits de Tirage Spéciaux. Par ailleurs, les taux d'intérêt appliqués présentent l'une des conditions attrayantes, puisqu'il s'agit de taux avantageux. Pour que les entrepreneurs puissent s'en rendre compte, il leur suffit de mobiliser des ressources sur le marché international et elles constateront ainsi une différence de 7,50% devant un taux de sorti sur dix ans en euro de l'ordre de 3,25%. De plus, le taux d'intérêt qui est de 6,25% est percu comme trés favorable et dont 3% de prime de risque, ce qui permet largement de couvrir. La marge de la banque est située à 3% ce qui représente un taux maximal et légèrement supérieur aux marges d'autres banques. À souligner que les entreprises exportatrices ont la possibilité de garder l'intégralité de leurs recettes en devises. Par ailleurs, une troisième question a été soulevée: celle du défaut de paiement. Les interlocuteurs ont répliqué que pour l'instant il n'existe pas de données précises par rapport à cette question. Les seuls reponsables dans ce genre de situation sont les banquiers. La reponsabilité des deux Etats italien et tunsien n'est aucunement engagée. Une "post évaluation" des lignes de crédit précèdente a été faite auprès d'autres banques, afin de relever les causes de défaut de paiement ainsi que leur fréquence. Seules les activités relevant du secteur touristique sont les plus exposées à ce problème. Ce secteur a donc été exclu de ce mode de financement. Cette ligne de crédit italienne est un véritable catalyseur pour le tissu économique tunisien. Elle devra permettre le financement de nouvelles PME et, par conséquent, le développement de l'activité économique, entre autres par la création d'emploi.