Tunis-Le Temps : Bien bizarre que fut la réaction du jeune homme dans cette affaire, inculpé du meurtre de son ami. En effet, le jour des faits aucun de ces deux compagnons et voisins de quartier n'avait pensé en arriver là car, ils s'étaient rencontrés dans le but d'organiser une beuverie et oublier les soucis quotidiens. Ils avaient prévu ce qu'il fallait pour passer la soirée. Mais ils se retrouvaient à un moment de la soirée à court de provisions pour continuer cette beuverie qui se prolongea tard dans la nuit. Aussi le jeune homme avait-il suggéré à son ami d'aller acheter une ou deux bouteilles de vin chez quelqu'un qui faisait le dépanneur dans ces circonstances précises. Mais il était à court d'argent et il lui demander lui donner cinq dinars. Volontiers, lui répondit le compagnon, en commençant à chercher la pièce dans sa poche pour la lui donner. En vain car, à sa grande surprise, il constata qu'elle avait disparu, et du coup il l'accusa de vol. Ce qui déplut au jeune homme, qui s'était senti vexé. Ce fut alors la dispute qui tourna au drame, puisque le jeune homme au comble de la colère, porta un coup de couteau fatal à la victime en plein cœur. Celle-ci succomba à sa blessure après avoir été transportée à l'hôpital, où l'équipe médicale ne parvint pas à la sauver malgré tous les soins qui lui furent prodigués. Inculpé d'homicide volontaire sur la base de l'article 205 du code pénal, le jeune homme déclara devant le tribunal qu'il n'avait pas l'intention de tuer son compagnon, et qu'il n'a fait que se défendre au cours de la rixe qui avait éclatée entre eux lorsque la victime tentait de l'agresser avec le même couteau qu'il lui avait arraché, s'étant senti menacé. Son avocat plaida la légitime défense pour son client ajoutant qu'il était impensable que celui-ci ait pu avoir en aucun cas l'intention de tuer son compagnon, pour une bagatelle de cinq dinars. Il sollicita de ce fait la requalification de l'infraction, les faits ne constituant que des coups et blessures ayant causé la mort sans l'intention de la donner. Le tribunal suivra-t-il la thèse de la défense ?