Les réunions se succèdent aux niveaux du ministère du Transport et l'Union Tunisienne de l'Industrie et du Commerce et de l'Artisanat (UTICA) depuis des années pour identifier les mesures et les modalités à prendre afin d'aménager les stations de louages de Moncef Bey et Bab Sâadoun. La dernière en date s'est déroulée il y a presque dix jours où le ministre lui-même s'est entretenu avec le président de l'UTICA. Leur maître-mot, les actions à mener pour faire adapter ces deux stations à forte affluence, aux normes de transport en commun en vigueur. L'entretien, la décongestion de l'encombrement...ont été au centre du débat. Toutefois, ces deux stations stratégiques du transport interurbain sont toujours délaissées en termes de propreté et d'organisation. Deux éléments de base qui ne nécessitent pas certes, tout un programme pour qu'ils soient réalisés. Des tas d'ordure sont stockés à même le sol, sur les trottoirs et ce tout au long de la journée et durant la semaine. Cela pose sûrement problème aux voyageurs mais détériore, plus particulièrement l'image de notre pays. Pourquoi faut-il attendre des années -le temps de réaliser les programmes prévus dans ce sens- pour donner un coup d'éclat à ces endroits stratégiques et assurer le strict minimum en termes de propreté ? Il est dix heures du matin passé. Destination station de louage Moncef Bey. A peine arrivé et à quelques mètres de l'entrée principale, les chauffeurs commencent déjà à te proposer un voyage vers ta destination escomptée. « Vous allez à Sousse, Monastir, Ksar Helal...La voiture va démarrer dans quelques minutes... ». Ces propositions risquent de perdurer si vous ne répondez pas à la demande du chauffeur positivement ou négativement. Un geste qui fait partie intégrante du mode de travail de ces professionnels mais qui peut se transformer en une forme de harcèlement. Ces derniers ne lâchent pas facilement leurs clients qui les chassent d'ailleurs très loin de la station. En voiture ou à pied, les voyageurs arrivent très souvent avec méfiance. Il importe en fait de ne pas se faire piéger par ces chauffeurs qui ne lésinent pas sur les moyens allant jusqu'à les détourner. Très souvent, ils ciblent des proies faciles - des personnes âgées ou adultes moins avertis. Mais attention, ceux qui se sont habitués à utiliser ce moyen de transport peuvent également être découverts.
Epreuve très difficile Une fois la première épreuve surmontée avec succès, le voyageur est confronté à une deuxième qui ne manque pas d'importance. Il s'agit bel et bien d'accéder à l'intérieur de la station dans une ambiance saturée. Les trottoirs sont occupés par les commerçants qui exposent leurs produits (électroménager, lunettes contre façonnées, accessoires de portables...). C'est même au bord de la rue que ces articles sont présentés, ce qui entrave le passage des piétons, notamment quand la circulation bat son plein dans cette zone très fréquentée. Mais là où le problème se pose le plus souvent, c'est le cas de la propreté de l'environnement dans cette zone. Les ordures sont entassées au bord du trottoir, sur la chaussée et ce dans les rues principales ainsi que celles qui avoisinent la station. Des odeurs nauséabondes (d'urine, d'ordures...) sont dégagées tout au long de la journée, ce qui rend la tâche difficile aux voyageurs, aux professionnels et même aux simples passagers qui accompagnent leurs parents ou qui attendent leur arrivée. Le passage des agents municipaux est très rare dans cet endroit à grande affluence. En fait, les ordures envahissent les lieux et ce, du matin au soir. Une zone carrément négligée à tous les niveaux. Des dépôts en ruine qui sont d'ailleurs un lieu propice favorable à toute activité illicite, des aires d'affichage en état délabrant, des murs lézardés...Un paysage qui ne fait pas référence à un pays qui dote d'un programme de qualité de la vie et de l'esthétique de la ville, lancé il y a des années. Un paysage qui reflète plutôt la négligence totale des autorités directement ou indirectement concernées par la question. Un coup d'éclat quotidien et permanent à ce lieu est d'urgence. Car passagers et professionnels souffrent les martyrs, essentiellement lors de la saison d'été où les ordures deviennent un terrain favorable à la multiplication des parasites. Ca attire de plus les chats et les chiens errants. A quand alors la concrétisation des mesures relatives à l'agrandissement et au réaménagement de la station de Moncef Bey. Action d'urgence majeure. Cette filière qui compte près de 8000 voitures, contribue à hauteur de 20% au transport interurbain. C'est en offrant une prestation de qualité et des meilleures conditions d'accueil, de sécurité dans ces espaces que les voyageurs seront fidélisés et opteront pour ce moyen de transport.