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Espionnite « de bon voisinage »
Phénomène social qui s'amplifie
Publié dans Le Temps le 19 - 08 - 2008

La curiosité en tant que telle est une qualité, tant qu'elle permet de découvrir des choses utiles à notre formation ou à notre vie. Aussi peut-on satisfaire sa curiosité en lisant un livre, en voyageant, en regardant un film, en se rendant au théâtre ou au musée...Mais la curiosité devient un vilain défaut quand elle consiste à guetter,
à espionner les autres pour le seul plaisir de dévoiler leurs secrets ou leurs affaires personnelles. Ce désir de tout savoir sur les autres jusqu'aux moindres détails fait partie de notre vie quotidienne et devient une manie, voire même une maladie que certains appellent « espionnite » à l'instar des autres maladies qui se terminent par le suffixe « ite ».
Dans la rue, au bureau, dans les moyens de transport public, entre voisins d'un même quartier ou entre colocataires ou copropriétaires d'un même immeuble, les yeux se braquent sur tout ce qui bouge et les oreilles se dressent pour enregistrer les propos des autres. Un passant est minutieusement toisé de bas en haut, bien étudié, bien analysé par des voisins sans vergogne. Un couple récemment marié est décortiqué en profondeur, bien examiné par des voisines très médisantes ; même une femme enceinte n'est pas épargnée, ses mois de grossesse sont calculés et même le sexe de l'embryon est déterminé par d'autres voisines amatrices d'espionnage. Dans les immeubles, il y a toujours ces voisins curieux et indiscrets qui font passer tout le monde au peigne fin, soit à travers l'œil magique fixé aux portes, soit à partir du balcon, soit par derrière les rideaux, soit en appliquant l'oreille contre les cloisons des appartements, assez minces pour filtrer les discussions même les plus intimes des habitants. C'est que ces voisins atteints d'« espionnite » n'ont pratiquement rien à faire, sinon s'occuper des autres : ils souhaitent découvrir tout sur la vie des autres, ce qu'ils font, ce qu'ils mangent, ce qu'ils pensent, ce qui va et ce qui ne va pas chez eux. Ils désirent connaître leurs projets d'avenir, leurs moments de joie ou de tristesse ! Pour ce faire, ils ne se contentent pas de guetter de loin, mais osent aborder les gens et s'immiscent dans leurs affaires en simulant un motif quelconque afin d'arriver à leur but.

Espionnage et manque de communication
L'espionnage des voisins existe partout dans le monde et depuis de longues dates, depuis que l'homme vit en communauté : dans les quartiers populaires tous les gens se connaissent et personne n'ose cacher le moindre détail sur ses voisins, étant donné la contigüité des maisons et la vie dans la promiscuité. Avec l'apparition des grandes cités où les logements sont bâtis sous forme d'immeubles, le phénomène s'est exacerbé, du fait que ces agglomérations rassemblent des habitants venus d'horizons différents et ayant des habitudes variées, à tel point que les voisins d'un même immeuble ne communiquent pas assez ou peut-être jamais. C'est pourquoi, il y a toujours, en ces lieux, une tendance à se découvrir les uns les autres. Parmi les habitants d'un même immeuble, il y a toujours cette vieille dame indiscrète ou ce monsieur trop curieux qui se met à fourrer le nez quelque part dans les affaires des autres, histoire de mieux les connaître même à distance. C'est peut-être le manque de communication et la méfiance entre les habitants du même immeuble qui ont créé chez certains le besoin de s'épier, en usant de tous les moyens disponibles. Mais quand cette curiosité de tout savoir sur les autres devient provocante et nuisible, c'est-à-dire dépassant les limites de la discrétion et du bon voisinage, il s'agit alors d'un cas pathologique dont il faut se soigner.
Hechmi KHALLADI


Témoignages :
**Mouna, 15 ans : « J'en ai assez de cette vieille dame, notre voisine du palier, qui se mêle à des choses qui ne la regardent pas. Elle fourre le nez partout ! Apparemment, elle n'a rien à faire dans la vie. Tous les enfants la détestent ! On dirait une caméra de surveillance qui capte tout !»
**Ahmed, 18 ans : « L'espionnage ? C'est devenu une mode chez nous ! Notre immeuble, et tous les autres d'ailleurs, sont des nids d'espions ! L'un surveille l'autre à longueur de journée ! On n'est pas libre de faire ce qu'on veut ! Que voulez-vous, il y a des gens qui savent tout sur vous, même sur votre vie la plus intime. Comment font-ils pour le savoir ? Les yeux et les oreilles travaillent beaucoup chez ces gens-là ! »
**Jamel, 50 ans : « Epier les gens, ce n'est pas un phénomène nouveau. Çà existe depuis des siècles. Mais, quand on se sert de la technologie moderne pour épier ses voisins, ça devient plus grave ! Combien de fois, j'ai surpris des enfants en train de filmer en cachette les allées et les venues des voisins avec leur portable ! Alors, là, c'est le comble de l'espionnage !
**Kamel, 50 ans : « Oui, en fait, il y a toujours quelqu'un installé au balcon ou derrière le rideau en train de guetter les gens ; c'est peut-être une distraction pour eux, n'ayant pas d'autre occupation ; ils se mettent alors à épier les autres, mais ils ignorent peut-être qu'eux-mêmes sont guettés à leur tour ! »
Témoignages recueillis par H.K


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