Le ministre de l'Education et de la Formation, M. Hatem Ben Salem, a tenu hier une conférence de presse au siège du ministère pour présenter la rentrée scolaire 2008-2009 par les chiffres et, surtout, exposer le point de vue de son département sur les principales problématiques posées sur la scène éducative. La conférence a d'ailleurs prévalu par la multitude de questions posées sur tous les aspects du système éducatif en Tunisie. Car tous les intervenants dans ce monde - il s'agit bien d'un monde- sont désormais conscients que l'essor de ce système dépend de l'implication de tous dans la réforme. L'objectif de la qualité ne pourrait être atteint, selon le ministre, qu'en réussissant dans l'implantation du concept d'appropriation chez tous les intervenants : élèves, enseignants, inspecteurs, parents, environnement socioéconomique et administration. Il a affirmé que la réussite de la réforme dépend de l'implication directe des acteurs dans sa réalisation. D'ailleurs, plusieurs questions ont porté sur ce sujet et, dans ses réponses, M. Hatem Ben Salem a développé l'approche que le ministère va suivre pour réaliser cet objectif de qualité et de performance.
L'esprit d'appropriation A une question portant sur la léthargie frappant les conseils d'établissement depuis leur création il y a deux ans, M. Hatem Ben Salem a précisé que son département compte dynamiser ces conseils dans le cadre de leurs attributions de manière à contribuer à renforcer l'apport des parents et de l'environnement socioéconomique dans l'orientation prise par l'établissement scolaire. Selon le ministre, la même logique doit cibler les élèves qui doivent avoir : « un sens d'appropriation dans leur relation par rapport à l'établissement scolaire et ceci n'est possible qu'à travers leur implication dans sa vie quotidienne courante»
L'animation culturelle et sportive Concernant le manque d'animation culturelle et sportive dans les établissements scolaires, le ministre a expliqué que son département se chargera de redynamiser ces activités dans l'objectif de développer une personnalité équilibrée chez l'élève. Tout en précisant que le ministère est conscient du manque de moyens mis à la disposition des établissements scolaires pour cet objectif, il a formulé son intention de concevoir des programmes en collaboration avec les autres ministères (Jeunesse et Sport et Education physique, Affaires culturelles, Technologie de la Communication, etc.) pour palier cette défaillance.
Le livre scolaire Pour ce qui est de la question de la durée de vie du livre scolaire et la problématique des livres d'exercices utilisables une seule fois, la réponse du ministre est venue par la voix de l'un de ses collaborateurs qui a expliqué que 13 livres seulement sur près de 40 sont concernés par cette question : « ce mode de livre facilite la tâche de l'enseignant qui ne se trouve pas dans l'obligation de copier l'exercice entièrement sur le tableau, ni de devoir recourir à des polycopies. Chaque choix a ses défauts et ses qualités, ses partisans et ses détracteurs et on doit composer avec tous ces avis ».
Le roulement et le recrutement Concernant la question de l'affectation des candidats nouvellement admis à la CAPES et le retard dans leur affectation, le ministre a laissé la réponse au responsable du dossier qui a précisé : « le retard dans l'affectation s'explique par le temps mis dans l'étude des dossiers des cas sociaux de concert avec le syndicat. Les travaux de cette commission extraordinaire sur ces cas se sont terminés le vendredi à 4h du matin. Ainsi, le ministère a pu affecter aujourd'hui 993 nouveaux professeurs. Le reste des admis sera affecté au cours de l'année scolaire en fonction de la disponibilité des postes (admission à la retraite, accouchement, etc.). Tous les admis (y compris ceux qui n'ont pas été affectés aujourd'hui) auront une missive du ministère leur signifiant soit leur lieu d'affectation ou l'affirmation d'une affectation ultérieure pour que l'intéressé ne reste pas dans l'expectative ». Pour ce qui est de la question de la transparence dans le roulement, le ministre a expliqué l'adhésion complète de son département à ce choix. Il a expliqué sa parfaite compréhension des efforts fournis par tout le monde de l'éducation et de la formation et il comprend leur souci d'équité et de transparence.
Les conditions matérielles Pour ce qui est de la problématique soulevée concernant les réfectoires et les dortoirs, le ministre a affirmé que son département est conscient de l'existence de tels problèmes dans certains établissements. Il a indiqué qu'une cellule sera dorénavant chargée de l'entretien de ces structures pour déceler à temps les points noirs et y remédier. Il a souligné avoir visité des centres où la situation était par contre plus que satisfaisante.
Rapport avec les syndicats Concernant le rapport avec les syndicats, M. Hatem Ben Salem a mentionné que la relation avec les syndicats a été toujours régie par les normes du respect et de la confiance mutuelle et sur la base de l'intérêt de la large famille éducative pour améliorer le sort de nos enfants. Il a signalé que les voies du dialogue et de la concertation restent toujours ouvertes.
Et la liste est longue D'autres problèmes ont été soulevés avec le ministre comme les cours particuliers, le passage du parcours privé au parcours public dans l'enseignement de base, les permanences dans les lycées et les collèges, les programmes des nouveaux collèges professionnels, les psychiatres pour l'encadrement, le déséquilibre régional, etc. C'est dire que M. Hatem Ben Salem a été inondé de questions. Ce qui dénote l'intérêt porté par tout le monde à l'éducation et à la formation. Le ministre a répondu et a promis d'installer une direction de communication pour améliorer la transmission des divers messages au public et permettre une meilleure fluidité aux rapports entre tous les intervenants sur la scène éducative.