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Le rire idiot de la télé et les facéties du café
L'humour mis à mal
Publié dans Le Temps le 17 - 09 - 2008

En gros et d'après sa réaction récurrente aux émissions et aux spectacles de divertissement, on peut dire que le Tunisien moyen est amateur de comique léger et sans prétention. L'humour qu'il digère le mieux relèverait plutôt du genre farcesque ou du théâtre de boulevard.
D'ailleurs, les spectacles qui drainent les foules chez nous (cinéma et théâtre confondus), répugnent en général aux subtilités intellectualistes. Une culture limitée, un certain conditionnement des goûts à résonance politique et un besoin de se divertir plus pressant que celui de réfléchir expliquent l'engouement des masses pour le rire « idiot » du genre que dispense généreusement la télévision tous les soirs pendant le mois de Ramadan. Cela dit, les films, comédies, sketches et one man show qui ont marqué le monde du spectacle en Tunisie sont loin d'être dénués de veine critique ; seulement cette matière y est savamment distillée et formulée en plus dans un langage très accessible.

Les comiques favoris
Les programmes télévisés à caractère humoristique semblent, pendant le mois du jeûne, tenir compte de ce profil du spectateur moyen et l'on ne lésine plus dès lors sur les moyens pour gaver ce dernier de produits d'une qualité souvent médiocre. Il n'empêche que le taux d'audience très satisfaisant réalisé par les diverses émissions de divertissement plaide en faveur d'une reconduction régulière de ces produits à l'humour de plus en plus suspect !
Les comiques préférés du jeûneur tunisien ont toujours pour noms Lamine Nahdi, Mongi El Ouni, Noureddine Ben Ayed, Kamel Touati, Soufiane Châari, Rim Zribi et Dalenda Abdou. Les stars égyptiennes du rire qu'ils préfèrent s'appellent Adel Imam, Mohamed Sobhi, Souad Nasr, Issaad Younès. Il n'est pas non plus insensible au comique des nouvelles vedettes dont principalement Mohammed Henidi, Hani Ramzi, Mohammed Saad et Ahmed Helmi. Ces acteurs amusent surtout un public de jeunes friand de rire facile. Les acteurs français d'origine maghrébine ou juive tels Gad El Maleh, Smaîn, ou le regretté Elie Kakou ont la cote auprès des étudiants et des jeunes intellectuels. Pour ce qui est des comiques américains, Eddy Murphy fait encore rire jeunes et moins jeunes de chez nous. Les vidéothèques- qui soit dit en passant ne réalisent pas leurs meilleures recettes en été ni pendant Ramadan- louent en nombre conséquent les CD et les cassettes des spectacles de tous ces acteurs.

La regrettée presse satirique !
Pendant la journée, la denrée comique servie au jeûneur tunisien est plutôt sobre sinon franchement maigre : au travail on n'est généralement pas d'humeur à se marrer mais une anecdote par ci une blague par là sont toujours les bienvenues pour passer le temps ! Grand lecteur de journaux pendant Ramadan, le citoyen tunisien ne se satisfait globalement pas des rares articles plaisants qu'il peut y lire. L'éclipse regrettable (et sans doute provisoire, nous le souhaitons en tout cas) de certaines grandes plumes satiriques a laissé un vide immense qui n'est pas du tout pour rendre nos journaux plus agréables à lire. Cependant, les caricatures sont parfois réussies et parviennent à amuser et à faire réfléchir !
A ce sujet, il y a lieu de déplorer la disparition de certains titres exclusivement humoristiques qui -quoi qu'on en dise- contribuaient au moins à la diversification du paysage médiatique dans le pays. Vivement donc la reparution de ces journaux qui avaient le mérite de ne pas verser continuellement dans la langue de bois et le cliché !

Joutes comiques en plein air
Les soirées passées en dehors de la maison sont meublées le plus souvent par des facéties et des gags pas toujours innocents. On se laisse également aller à quelques grivoiseries au passage d'une jolie fille ou au milieu d'une partie de cartes trop austère et trop polie. La médisance figure également (et comment !) parmi les sujets qui déclenchent l'hilarité. On aime railler le physique, l'accent ou le caractère des autres ; si les victimes des lazzis sont présentes, on fait de son mieux pour éviter que la mauvaise plaisanterie ne dégénère en disputes violentes mal venues en ce mois de la concorde et de la tolérance.
Dans les cercles féminins, on compte beaucoup sur les produits télévisés pour se décrisper ; mais les drôleries qu'on se raconte en famille, ou entre amies et voisines permettent aussi d'oublier les peines de la journée et d'accomplir dans la bonne humeur celles -aussi nombreuses- de la soirée.
Les jeunes filles qui ont la chance de pouvoir veiller dehors participent presque régulièrement à des sorties mixtes en banlieue ou dans les coins les plus branchés de la ville. Là, les sujets graves sont délibérément escamotés au profit des histoires drôles et des évocations amusantes. Ces moments privilégiés donnent lieu à de véritables joutes pendant lesquelles les convives (les garçons en particulier) rivalisent de virtuosité et d'ingéniosité pour égayer l'atmosphère. Les boute-en-train se font nombreux mais gare aux vannes déplacées et aux « bids » fatals !


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