Transport au cours de l'Aid El Fitr : Les voyageurs appelés à réserver bien à l'avance Dans peu de jours, ce sera -à l'occasion de l'Aïd- une période de grande mobilité. Sur tout le territoire, les routes connaîtront un trafic exceptionnel. Des centaines de milliers de travailleurs et d'étudiants résidant loin de leur ville natale prendront la route pour une visite de quelques jours aux parents et proches. Ce retour au bled n'est pas de tout repos quand vous n'avez pas de voiture personnelle ; mais ceux qui sont motorisés ne sont pas pour autant épargnés par les tracas ni même par les drames. Lorsque vous rentrez par le train, réserver votre place des jours à l'avance n'est jamais en pareille circonstance une garantie pour que vous ayez, le jour J, votre place assise : les wagons seront bombés quoi que fassent les agents de la société des chemins de fer dont les guichets sont pris d'assaut par une foule immense et désorganisée. Impossible dans ce cas de se frayer son chemin vers le caissier sans prendre part à la bousculade quitte parfois à en venir aux mains avec les autres voyageurs. Les trains se font attendre les jours de fête, c'est ce qui donne lieu à de nouvelles scènes de cafouillage bruyantes et violentes. Une fois à bord, plus de place au sens civique ni aux bonnes manières. C'est à qui poussera plus fort son voisin, c'est à qui proférera le plus de grossièretés et criera le plus, c'est à qui fera le mieux régner la loi de la jungle. Vous avez alors beau chercher le contrôleur pour faire valoir un droit quelconque : soit il est submergé lui-même par le raz de marée humain, soit il lui sera impossible d'imposer les règlements de rigueur tant le chaos est maître à bord ce jour-là. Dans la classe confort, l'anarchie est aussi légion pendant au moins la moitié du trajet. La S.N.C.F.T. mène pourtant plusieurs campagnes d'information avant chaque grande fête, mais les choses n'ont pas vraiment évolué en raison notamment du manque de moyens et d'une certaine mauvaise gestion de cette période de grande foule. En effet, les lignes vers Sousse et Sfax mises à part, les autres voies ferrées n'ont pas subi de réelles améliorations ; on se contente le plus souvent de quelques opérations de raccommodage sur de petits tronçons ; mais les trains roulent toujours sur des voies uniques qui supportent mal le trafic des grands jours. D'où d'ailleurs les fréquentes pannes et les retards inévitables qu'elles occasionnent même sur les lignes les moins sollicitées. Concernant les conditions dans lesquelles se déroulent de tels voyages, vous pouvez les imaginer sans peine : atmosphère irrespirable, boucan insupportable et dérangements de toutes sortes jusqu'à l'arrivée. Les voyageurs prévenants attendent un jour ou deux pour rentrer, il en est même qui ne retournent chez eux que le jour de la fête, très tôt le matin et qui se privent ainsi de quelques heures de plus aux côtés des leurs. Mais ils vous diront que c'est mieux ainsi. Encore faut-il que leurs calculs soient toujours bons parce que, à la gare, les surprises ne sont jamais exclues ! Arnaques Si vous préférez les louages, préparez-vous à des surprises d'un autre genre comme le pourboire à des énergumènes - de plus en plus nombreux - qui ne font à vrai dire rien d'autre que ce que peuvent faire les chauffeurs eux- mêmes. Ces drôles d'intermédiaires ne vous lâchent qu'après vous avoir extorqué un pourboire conséquent. Ils sont d'une impertinence suspecte et se croient tout permis avec la clientèle de sexe féminin en particulier. Pour ce qui est des voitures en service pendant les périodes de fête, leur nombre est toujours insuffisant : en effet, si les allers sont garantis d'office surtout de Tunis vers les autres destinations, les retours le sont beaucoup moins en raison de la disproportion des trafics entre la capitale et les villes de l'intérieur. Cet état de fait est sournoisement exploité par certains chauffeurs qui vous proposent le voyage contre une majoration illicite. Si vous y consentez, tout se passe en dehors de la station et l'argent est- vous vous en doutez bien- perçu d'avance. Cette pratique et bien d'autres sont courantes surtout du côté de la gare de Bab- Saadoun. Autour de cette station, des voitures de particuliers rôdent à longueur de journée ou stationnent dans les parages et font tout pour prendre leur part du gâteau moyennant des sommes variables. Leurs victimes sont dans la majorité des cas consentantes : c'est, vous répondront-ils, une solution comme une autre pour ne pas manquer la joie des retrouvailles avec les siens ! Le problème avec les autocars est leur capacité limitée; mais il y a moins de voyageurs debout maintenant, les véhicules sont climatisés et offrent en général des conditions de voyage satisfaisantes. Dans l'état actuel des choses, c'est peut-être le moyen de transport le plus conseillé malgré sa lenteur relative. Mais le gros risque sur la route ce sont bien évidemment les accidents ; ils sont dus très souvent à des erreurs humaines et coûtent parfois la vie à plusieurs passagers en même temps. De telles tragédies sont enregistrées régulièrement en dépit des mises en garde répétées dans le cadre des campagnes de prévention routière. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pourtant de la part des autorités compétentes pour assurer la sécurité sur les routes les plus fréquentées pendant les périodes de grande mobilité comme celle qui se profile. Des dépenses et de l'émotion Le retour parmi les siens ne va pas sans fortes dépenses : il faut en effet songer aux cadeaux à offrir aux grands comme aux petits, la moindre omission peut être mal interprétée et entraîner des mésententes. Le coût du voyage varie selon le nombre de personnes qui vous accompagnent ; un déplacement en famille revient à plus de cent dinars en comptant le retour et les éventuels achats effectués en cours de route. Avec la hausse du prix des carburants, même les personnes qui se déplacent à bord de leur propre véhicule ont des dépenses consistantes à consentir. Il faut compter aussi la participation aux frais de la grande famille, rentrer souvent avec de la viande, des fruits et des gâteaux, donner un peu d'argent aux enfants le jour de l'Aïd comme le veut la coutume et avant de partir laisser une somme plus ou moins importante à son père ou à sa mère. Mais de tels frais s'oublient facilement au milieu des frères, sœurs, cousins, oncles, tantes et autres grands-parents. On apprend les bonnes et les mauvaises nouvelles sur tout le monde, on se fait inviter chaque jour chez l'un de ses proches et l'on savoure les mets de maman en s'amusant des anecdotes des uns et des autres. On a aussi une pensée pour les parents disparus et un hommage leur est rendu au cimetière, de préférence le jour de la fête et de bon matin. Le séjour est toutefois de courte durée et il faut déjà se préparer aux tracasseries du retour. De nouveau donc les bousculades, les dérangements et les dépenses ! Badreddine BEN HENDA ----------------------------------- Transport au cours de l'Aid El Fitr : Les voyageurs appelés à réserver bien à l'avance La Société nationale de transport interurbain (SNTRI) a élaboré un programme cohérent afin d'assurer le transport au cours de l'Aïd El Fitr dans les meilleures conditions de sécurité et de confort et ce, en coordination avec l'ensemble des intervenants. L'exécution de ce programme démarrera demain pour se poursuivre jusqu'au 2 octobre 2008. La SNTRI a mis à la disposition des voyageurs un guichet pour la réservation à partir du lundi 22 septembre 2008 à Bab Alioua et un autre à Bab Saâdoun devant, quant à lui, assurer ses services à partir du 26 septembre 2008. La société appelle les voyageurs à réserver bien à l'avance, l'objectif étant de leur garantir les meilleures conditions de voyage et de leur éviter l'encombrement lors des heures de pointe, d'une part, et de permettre à la société de programmer à l'avance les bus et les voyages additionnels, d'autre part. La SNTRI a ainsi procédé à la maintenance de son parc afin d'exploiter le plus grand nombre de bus, sachant que 130 bus seront mobilisés. Outre les voyages réguliers quotidiens dont le nombre s'élève à 58 bus de Bab Alioua vers le sud et le centre et 32 bus à partir de Bab Saadoun en direction du nord et du nord-ouest, la SNTRI assurera pas moins de 705 voyages additionnels offrant ainsi 35 mille places. Les dimanche, lundi et mardi correspondant respectivement au 28,29 et 30 septembre courant connaîtront en effet un doublement des demandes de voyages. La SNTRI a donc centré ses efforts sur l'exploitation du plus grand nombre de bus pour offrir le maximum de places aux voyageurs. Le nombre de voyages pour la station de Bab Alioua atteindrait au cours de la période de l'aid 382 voyages dont 119 additionnels et ce afin d'assurer le transport vers les villes du centre et du sud. Pour ce qui est de la station de Bab Saadoun et afin de faire face à la demande et de couvrir les zones qui en relèvent (Ain Drahem, Babouch, Hammam Bourguiba, le Kef, El Jerissa, El Ksour, Dahmani, Jendouba, Touiref, Kallat Snan, Tala, Fernana et Feriana), la SNTRI a programmé pas moins de 323 voyages dont 187 voyages additionnels offrant ainsi 16 mille sièges. La société a enfin programmé pour la rentrée, soit après les vacances de l'Aïd El Fitr, outre les voyages réguliers, des voyages additionnels de l'intérieur du pays vers la capitale. (TAP)