Nous ne sommes décidément pas sortis de l'auberge. Quatre journées disputées de manière dissolue ont fait que les prestations arbitrales se sont diluées dans la mouvance d'un calendrier alambiqué. En fait on a eu très peu d'occasion de s'attarder sur le rendement des arbitres. Pas de commentaires; bons commentaires, en définitive. Or voilà que M. Laguem vient siffler la fin de cette béatitude coquine. En bonne autruche le football tunisien a planté sa tête dans le sable pour ne pas voir ses vicissitudes arbitrales. Et puisque nous avons tous répondu à l'appel de ce nationalisme intempestif qui veut que nous n'ayons plus recours aux arbitres étrangers, il fallait bien avoir la "cohérence" de se voiler la face. De faire semblant. De faire mine de rien. Les démons de toujours sont néanmoins toujours là. On a beau proclamer , raffermir et scander la totale indépendance de la commission fédérale des arbitres présidée par un homme intègre et probe qu'est Abdessalem Chemmam . Et l'avantage essentiel dans cette affaire c'est que pour n'avoir pas fait de carrière d'arbitre, Chemmam n'a pas d'états d'âme "corporatiste" pas plus qu'il ne subisse "le syndrome du sifflet". Or tient-il réellement les choses en main? Peut-il toujours être au-dessus d'une mêlée (arbitrale) sentant depuis des lustres le moisi des idées figées, la pourriture des trafics d'influence et l'odeur du clientélisme? Des indiscrétions autour de la fédération rapportent qu'il était d'abord question de M. Aouaz Trabelsi pour ce derby, ensuite de M. Aguir et tous les deux auraient été récusés par l'Espérance. Par qui plus précisément? Mystère. L'Espérance aurait alors donné sa bénédiction pour M. Laguem, qui est de Sousse. Bizarre en fait... M. Laguem, actuellement sur la liste internationale, donne des penalties à tout bout de champ, ne donne pas de cartons jaunes mais s'arrangeant pour en distribuer du côté stadiste. Puis il fait basculer le match, tantôt d'un côté; tantôt de l'autre. Badra, qui n'est pas un modèle de discipline, lui dit ses quatre vérités en face au su et au vu de tout le monde, y compris la caméra. Et l'on se demande si le pire n'a pas été évité avec ce penalty providentiel, mais légitime pour l'Espérance. Libre à M. Younès Selmi commissaire de match de féliciter M. Laguem ne formulant de vagues réserves que sur le deuxième penalty. On le sait M. Selmi s'arroge comme commissaire un droit "canonique". Et l'on se rappelle la manière dont il a imposé à M. Allala Melki la réécriture d'une feuille de match pour absoudre Souayah, lors de CSS-CAB, d'une présomption d'agression physique. C'est important un commissaire de match. Et ça lie, cela ligote même la CFA et Abdessalem Chemmam. Quant à M. Laguem international, eh bien il faudrait peut être repenser la chose. En 92, Moncef Chérif, alors président de la FTF avait bien barré le nom de Mohamed Nasr le remplaçant par Abdelaziz Hamrouni, sur la liste. Il avait livré une très mauvaise prestation lors d'un derby CA-ST, mais pas aussi mauvaise que celle de M. Laguem...