La 5ème et avant dernière journée n'aura pas, comme prévu dégagé le finaliste du groupe I mais après la victoire ramenée de Luanda contre l'Inter Club par le C.S.Sfaxien et le match nul concédé par le Club Africain aux Egyptiens des Haras El Houdoud, le billet d'un "final" est désormais circonscrit entre nos deux représentants dans cette poule. C'est dire donc que malgré le semi-échec essuyé avant-hier sur la pelouse du stade d'El Menzah, l'ensemble de Bab Djedid n'a pas altéré pour autant ses chances de qualification. Le Club Africain qu'un match nul lui suffirait contre les " Noir et Blanc " quand il leur rendrait visite pour une ultime explication au sommet de ce tour de l'épreuve, s'il avait battu Haras El Houdoud se voit maintenant devant l'impérative obligation de s'imposer à Sfax. Cette deuxième prévision servirait mieux les affaires des clubistes selon les dires mêmes de leur entraîneur Abdelhak Ben Chikha. Celui-ci fut en effet sans la moindre équivoque quand il déclara dans les vestiaires qu'il préfère jouer pour la victoire que pour la quête du " nul " " Nous n'aurons pour unique alternative que la victoire. Ainsi nous savons exactement à quoi nous en tenir. Il n'y aura pas de tiraillement car nous ne courrons pas derrière deux lièvres à la fois ". L'analyse de l'entraîneur clubiste pourrait toujours être perçue comme étant une sorte de consolation de celui-ci mais tout compte fait elle comporte une bonne part de vérité. Reste à savoir cependant si le Club Africain va réussir ou non à ramener la victoire de son déplacement au M'hiri dans moins de deux semaines.
Une tradition favorable au C. Africain, le contexte l'est moins Au cours des dernières cinq saisons au moins le C.S.Sfaxien n'a pas réussi à battre le Club Africain à domicile auquel il concéda trois défaites contre deux matches nuls. Ainsi donc il apparaît clairement que la tradition est favorable aux " Rouge et Blanc ". Seulement dans le cas d'espèce, le contexte ne plaide pas totalement en faveur de Nefzi et consorts, pour deux raisons majeures.
La première a trait à la compétition elle même. Le cadre cette fois n'est pas le championnat mais plutôt la coupe de la CAF. Les Sfaxiens quelles que soient leurs prédispositions du moment sont à chaque fois galvanisés et transcendés quand ils se voient engagés dans une compétitions arabe ou africaine. La preuve c'est que le CSS en est à sa quatrième finale d'affilée ( deux en champion's league arabe, une finale en champion's league africaine et une autre en coupe de la CAF remportée la précédente saison contre El Merrikh du Soudan). Un remarquable parcours en rien à comparer avec les hauts et les bas éprouvés par les clubistes de Sfax au niveau de la compétition nationale. D'ailleurs cette fois-ci encore il n'y a aucune commune mesure entre leur marche laborieuse en ce début de championnat et celle qu'ils sont en train d'effectuer en coupe de la CAF qui leur a valu d'occuper jusque-là la tête du classement de leur poule. C'est pour ainsi que le Club Africain devra être au mieux de sa forme et de ses facultés mentales pour espérer obtenir gain de cause. Ben Chikha cependant ne cache pas son optimisme de pouvoir bien préparer son groupe à cet important rendez-vous " Durant le mois de Ramadan nous n'avons pas à vrai dire travaillé assez. Nous nous sommes contentés au cours du mois du jeûne à gérer les entraînements sans plus " devait-il déclarer avant d'ajouter ceci : " Des carences sont apparues contre Haras El Houdoud et les défaillances individuelles ont été déplorées. D'ailleurs si je regrette quelque chose c'est avoir accordé ma confiance en certains éléments ". Et l'entraîneur clubiste de conclure en ces termes " Je dispose de quinze jours pour préparer comme il se doit l'échéance de Sfax. " Seulement et là nous arrivons à la deuxième raison qui rend aléatoire le déplacement du Club Africain : Ben Chikha devrait composer avec un effectif qui sera amputé, à l'occasion, de quatre de ses meilleurs éléments qui sont Messâdi (non qualifié), Yahia et Alexis (suspendus) et Mouihbi (blessé). En plus de ces forfaits en cascade, l'entraîneur clubiste doit nourrir des soucis concernant les Ouartani, Sellami, Melliti et Dhaoudi qui tardent à retrouver leurs meilleures sensations. Les Nour Hadhria, Hemam et autre Ghannam pourraient toujours être appelés à la rescousse, mais, étant à court de compétition (ils ne sont pas utilisés suffisamment) sauront-ils combler le vide que laisseront les absents plus particulièrement au niveau du milieu du terrain ?
Toujours est-il que, au-delà de ces considérations et autres suppositions, le Club Africain pourrait toujours créer l'exploit surtout que la défense sfaxienne n'est pas dans ses meilleures dispositions. En tout cas la vérité du terrain, elle seule, décidera qui du Club Africain ou du C.S.Sfaxien sera le premier finaliste tunisien.