Le Temps-Agences - Le chef de l'extrême droite autrichienne et gouverneur de Carinthie, Jörg Haider, tribun connu pour ses positions populistes critiques sur l'immigration et l'Union européenne (UE), est mort hier matin à l'âge de 58 ans dans un accident de la route. Jörg Haider est décédé des suites de ses blessures après que sa voiture eut quitté la route, heurté un poteau et effectué plusieurs tonneaux alors qu'il rentrait chez lui près de Klagenfurt (sud de l'Autriche) aux premières heures du jour, selon la police. Il est mort lors de son transfert à l'hôpital, selon les premiers éléments de l'enquête. Haider conduisait "nettement plus vite" que les 70 km/h autorisés à l'endroit où s'est produit le drame, une zone semi-urbanisée, a indiqué le responsable de l'enquête, Ernst Friessnegger. Marié et père de deux filles, le bouillant dirigeant politique venait de réussir à hisser son parti, l'Alliance pour l'avenir de l'Autriche (BZÖ), à la quatrième place de l'échiquier politique national lors des législatives. L'ensemble de la classe politique autrichienne a fait part de sa consternation hier en apprenant la mort de ce dirigeant controversé, gouverneur de Carinthie depuis 1999. Le président autrichien Heinz Fischer a parlé de "tragédie humaine" et salué la mémoire d'"un homme politique de grand talent", qui a su "susciter l'enthousiasme mais aussi de fermes critiques". Défrayant la chronique dans les années 1990 avec ses diatribes antisémites et pro-nazis, Jörg Haider a adopté lors de la dernière campagne un discours toujours aussi virulent mais essentiellement dirigé contre les privilèges et la corruption, pratiquée, selon lui, dans les hautes sphères à Vienne et Bruxelles. Le BZÖ a ainsi contribué, aux côtés de son ex-parti FPÖ issu d'une formation d'anciens nazis et dont il a fait scission en 2005, à la forte poussée de l'extrême droite en Autriche au détriment des grands partis, sociaux-démocrates (SPÖ) et conservateurs (ÖVP). Alors que la population de l'Autriche, membre de l'UE depuis 1995, reste l'une des plus eurosceptiques, la campagne de Haïder sur "l'intolérable perte de l'indépendance et de la liberté d'action" de Vienne au profit de Bruxelles a porté ses fruits. Outre son attachement à un référendum sur toutes les grandes décisions européennes risquant d'influencer l'autonomie autrichienne, il a marqué des points avec ses discours peu ambigus sur l'immigration, avec son slogan "l'Autriche aux Autrichiens".