La joie dans le cœur, environ cinquante Diasporiens natifs de Sfax, viennent de célébrer le cinquantenaire de leur association par un pèlerinage au cours duquel ils sont venus se ressourcer, le temps d'un bref séjour meublé d'activités touristiques et intellectuelles. Les fidèles seniors dont le cœur bat à l'unisson pour Sfax sont de précieux conservateurs d'un riche patrimoine local qu'ils mettent de gaieté de cœur, à la disposition des chercheurs. Leurs cœurs débordent d'une passion qu'ils mettent du cœur à transmettre à leurs enfants faisant en sorte que le cordon ombilical puisse poursuivre son œuvre nourricière.
Moment fort du séjour de membres de l'Association de la Diaspora sfaxienne, une sympathique cérémonie rehaussée par la présence de son Excellence M. Serge DEGAILLEX, Ambassadeur de France, lui fut dédiée à la Maison de France. La parole fut donnée à cette occasion à M. Michel CERATO, vice-président de l'association qui a brossé une rétrospective succincte de la genèse et de l'évolution de la Diaspora dont la création doit sa naissance et son baptême à Marcel REGGUI, ancien professeur du collège de Sfax.
Le père fondateur allait par la suite jeter un solide pont de communication entre les membres de la Diaspora en éditant « la Diaspora sfaxienne », une publication annuelle alimentée en articles par des rédacteurs bénévoles.
Le sort de l'organe de la Diaspora allait être confié par la suite à Ghislaine LECLERC, auteur de nouvelles initiatives destinées à en consolider les assises humaines et juridiques, avant de céder le témoin à Michelle CONSTANT-JOURDAN, qui va continuer l'œuvre de son prédécesseur en consolidant l'organisation administrative afin de répondre aux besoins nés de l'accroissement continu de ses membres. : « Elle va aussi s'attacher à nouer des liens de plus en plus étroits avec les Sfaxiens et en plus particulier avec l'Association d'Amitié Tunisie-France, dirigée par le regretté Docteur Anouar ACHICH dont tout le monde déplore la disparition...Désormais, de nouvelles générations commencent à arriver pour tenter de prendre en main les responsabilités que les plus anciens leur transmettront avec bonheur » affirme Michel CERATO.
Témoignages précieux Ensemble organique, les Diasporiens, d'origines française, maltaise, sicilienne, grecque, se sentent unis par leur attachement à leur ville natale et à la Tunisie, où ils sont accueillis en citoyens à part entière. En effet, la page du choc de la décolonisation est tournée depuis belle lurette. Les choses s'étant décantées progressivement, l'apaisement s'est mué en réconciliation et avec le temps et l'âge, les bons souvenirs et le sentiment d'appartenance ont pris le dessus.
Quoique disséminés à travers le monde, ils trouvent dans la revue annuelle un trait d'union, et dans les excursions biennales, une occasion d'émouvantes retrouvailles. Michel CERATO, précise à ce propos : « La Diaspora sfaxienne est une revue de 250 à 300 pages à valeur documentaire recelant les témoignages de nos amis diasporiens sur leur vie personnelle, familiale, professionnelle et de quartier » et de poursuivre : « Nous mettons notre publication, à la disposition des historiens, en particulier à l'Université de la Manouba où nous avons édité toute la série de « La Diaspora sfaxienne » , tout comme à l'Université de Sfax, d'ailleurs, puisqu'elle possède également une série complète de la revue. »
Source documentaire pour la recherche En collaboration avec l'ARDES, Association pour la Recherche et le Développement Economique et Social de Sfax, présidée par le professeur Abdelfettah AMMOUS, et le Laboratoires et Ressources Patrimoniales, une rencontre axée sur le thème : « Sfax : passé, présent et futur », a été organisée avec les visiteurs : « Il s'agit d'une occasion de tourisme de mémoire utile et productive pour la recherche dans la mesure où les témoignages apportent une contribution appréciable à l'enrichissement de la mémoire de la ville et qu'ils constituent des fragments que j'appelle « la belle mosaïque tunisienne ». Au cours de la rencontre avec nos amis Diasporiens, mes doctorants Ridha Kallel, Besma Zouari et Selma Mansour avaient présenté l'état d'avancement de leurs doctorats, respectivement sur « L'institution municipale », « L'ancien quartier franc (Rbat) » et « Les styles architecturaux ». A la suite de leurs exposés, les membres de la Diaspora sont intervenus pour commenter, enrichir , donner des photos, des cartes et livrer leurs souvenirs. Leur qualité de témoins et même d'acteurs de l'histoire de cette ville est d'une importance appréciable de par l'enrichissement qu'ils apportent à l'écriture de l'histoire et partant de par le service qu'ils pourraient rendre à la ville en matière de conservation de son patrimoine pluriel. Il y a certaines parties de la ville qui risquent de disparaître sous l'effet de l'opération d'embellissement, utile en soi, parce qu'il faut rénover nos villes mais qui risque de porter atteinte à son cachet », souligne le professeur Habib KAZDAGHLI.
Au cours de la rencontre avec les 150 membres de la Diaspora, les réalités et perspectives du développement économique à Sfax ont fait l'objet d'un exposé axé sur les grandes réalisations accomplies dans la région tels que le projet Taparura, l'autoroute Tunis-Sfax, ainsi que le pôle universitaire et le pôle technologique de Sfax. Les opportunités d'investissement et les incitations financières et fiscales offertes en Tunisie ont été également évoqué par la même occasion.
Signalons que durant leur séjour en Tunisie les membres de l'association ont, également, visité les Iles Kerkennah, ainsi que la ville de Tozeur, sachant que l'excursion vers cette splendide oasis du Sud a été organisée en collaboration avec l'Association d'amitié Tunisie-France, section de Sfax, et la Maison de France. Rappelons également que la" Diaspora sfaxienne" est une association française constituée d'environ 500 anciens Sfaxiens natifs de la ville et qui y ont vécu jusqu'aux années 1960. Avec les membres de leurs familles, les adhérents de cette association sont actuellement au nombre de 1200 .