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Le contre-coup du professionnalisme : Finances moribondes ; présidents de clubs asphyxiés!
LE DOSSIER DU LUNDI
Publié dans Le Temps le 27 - 10 - 2008

Mondher Mami (ASM) : Un périlleux exercice d'équilibriste
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Hédi Lahouar (ESHS) : 400 mille dinars avancés de ma poche
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Mongi Bhar(CSHL) : Les gens ont la mémoire courte
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Fraj Meddeb (USMO) : A la fédération de nous protéger !
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Samir Akremi (JS) : Je souffre d'une asphyxie tenace
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Abdellatif Kéfi(OB) : J'appelle les béjaois à aider leur équipe
Les présidents de clubs peuvent à la limite passer l'éponge, le volet financier constitue pour la plupart d'entre eux, le véritable casse tête. Un mal chronique, lancinant, sans cesse renouvelé. C'est en quelque sorte leur ulcère quotidien avec ses tiraillements lancinants perpétuels ne leur accordant point le moindre répit !
Des sommes faramineuses sont nécessaires pour faire tourner toute une ruche : administration, techniciens, entraîneurs, encadreurs, staff médical, recruteurs (enfants du club se sucrant souvent sur son dos !), joueurs, maintenance, logistique inhérente aux déplacements des différentes catégories et sections, équipements, etc.
Le plus drôle dans l'affaire, c'est que la plupart de ces « aventuriers » ont été fort encouragés avant leur prise du pouvoir par toutes les parties prenantes du club. Des assurances même leur ont été faites par des bailleurs de fonds, et par les mécènes de la région de leur venir en aide et de ne les point les laisser se débattre seuls dans le besoin. Par naïveté peut être, par faux calculs sûrement, ils sont tombés dans le panneau des promesses mirobolantes et ont accepté le challenge.
Et le malheureux bonhomme de rentrer de pleins pieds dans la tourmente, maudissant le jour où il a cru au père Noel, entendre les sornettes de ses prétendus appuis !
Dans le dessein de voir de plus près l'ampleur du marasme et des difficultés financières endurés par les trésoreries, nous avons cédé la parole aux premiers concernés. Témoignages :

Mondher Mami (ASM) : Un périlleux exercice d'équilibriste
Qui dit budget, parle fatalement d'entrées et de dépenses d'argent. Nous gérons tant bien que mal une enveloppe de 1.8 million de dinars. Nos sources sont bien connues : la fédération, le gouvernorat, la mairie, les sponsors, les dons, et la tutelle quoi que l'enveloppe de cette dernière stagne depuis bientôt 3 ans. Je n'ai pas de joueurs à vendre. De plus mon stade est fermé, et je dois chaque jour débourser 100 dinars pour affréter une aire d'entraînement à mes poulains. Faites vos comptes, cela fait 20 millions par an. La recette du stade tourne autour de 120 mille par an et ce n'est pas toujours le cas, car quand on me désigne les trois grosses écuries EST, CA, ESS en milieu de semaine, je lance un appel pressant à mes socios pour l'octroi des abonnements et aux sociétés avoisinantes pour nous venir en aide.

Hédi Lahouar (ESHS) : 400 mille dinars avancés de ma poche
Une grande différence entre la gestion d'un club avant l'instauration du professionnalisme et actuellement. J'ai été président de ESHS en 1986 pour une année et en 1996 pour quatre autres, c'est tout simplement le jour et la nuit ! Des dépenses faramineuses, considérables. Figurez -vous que pour tourner décemment mon effectif et satisfaire au minimum de ses besoins, une enveloppe mensuelle de 60 mille dinars est nécessaire. Avec des rentrées d'argent insignifiantes, j'ai dû avancer 400 mille dinars de ma poche. Les grands clubs en plus des recettes conséquentes des stades peuvent vendre des joueurs de renommée et arrondir leurs angles, mais moi, que puis-je faire ?
Autre problème de taille pour nous, tous les nantis de la région se sont pressés à venir en aide qu'à l'ESS, équipe représentative du Sahel selon son appellation, donc pour Hammam-Sousse, seules des miettes et encore !
Si dans la foulée, et avec tous ces sacrifices, on vient à m'insulter, je me demande si je n'aurai pas mieux fait de contribuer annuellement pour 50 mille dinars et de me tenir à l'écart des rouages du club. Au moins, dans la rue je ne rencontrerais que louanges et reconnaissance.

Mongi Bhar(CSHL) : Les gens ont la mémoire courte
N'eut été la volonté des autorités, je n'aurais jamais renouvelé mon bail. Mais en homme rompu à la discipline, j'ai du obtempérer. Je suis en fait fatigué de ce long, très long cavalier seul. Personne pour me venir en aide sur le plan financier, comme si le club était ma propriété privée. De plus, on éprouve un malin plaisir à me mettre le bâton dans les roues et il est inutile de citer des exemples. Partant, c'est le CSHL et non Mongi Bhar qui paie chèrement la facture. Et lors des décomptes à la fin de l'exercice, on viendrait me reprocher la relégation au pâlies inférieur. Le club résistera néanmoins à la tourmente, aux coups bas, voire au bannissement de son stade fétiche et parviendra à se maintenir dans un standing qui sied à son glorieux passé, à sa réputation de porte drapeau de toute une région.
Je suis fier d'annoncer, qu'en dépit de toutes les difficultés quasi insolubles que je rencontre à chaque instant, mes joueurs et entraîneurs sont régulièrement payés et le club nullement obéré. Et ce n'est pas une mince affaire que de pouvoir se targuer d'une pareille sérénité financière par les temps qui courent et comparaison faite avec mes pairs.
Je me suis constamment rabattu sur ma famille, mes amis pour arrondir les angles et tenir mes engagements.
Mais à Hammam-Lif, les gens qui décrient et stigmatisent ma gestion et ma politique ont la mémoire courte et oublient dans quel contexte dramatique j'ai consenti à prendre la présidence du club, gagner des titres, c'est une affaire strictement réservée aux nantis. La coupe peut être mais le championnat, hors de question pour nous autres aux budgets limités.

Fraj Meddeb (USMO) : A la fédération de nous protéger !
Les problèmes quotidiens endurés par les clubs aux ressources financières limitées sont d'une acuité terrible. Il va sans dire, que c'est à moi d'en assumer l'entière responsabilité et de les résoudre étant le président du club. Les promesses mielleuses faites avant mon investiture de renflouer les caisses quand le besoin se fait sentir se sont pratiquement toutes volatilisées. Vis-à-vis de mes créanciers, c'est moi qui dois régler toutes les factures en dépit du manque à gagner manifeste.
Tabler sur les grands chocs à domicile pour éponger le déficit n'est toujours pas évident. A titre d'exemple, je comptais énormément sue le match USMO-CA pour respirer un bon coup d'air frais. Mais je ne pus le faire et pour cause : un match programmé durant le mois saint, en milieu de semaine, juste à cheval entre la rentrée scolaire et l'Aïd. Comment voulez-vous placer la barre assez haut pour collecter le maximum de recettes ? Mon cœur m'en a empêché, et j'ai décidé des prix modiques pour une recette globale de 30 mille dinars, largement en deçà de mes prévisions. Et avec ça, j'aurais tant aimé ouvrir gratuitement toutes les portes pour que la fête de l'Aïd soit totale.
Autre fléau qui nous pénalise nous autres les « petits » clubs financièrement parlant : les grosses écuries s'amènent les poches pleines d'argent, avec des offres mirobolantes à nos jeunes prodiges. Evidemment nous ne pouvons soutenir la cadence et nous sommes contrains à notre corps défendant et la mort dans l'âme de plier devant l'appel convaincant des sirènes de ces implacables nantis. La fédération devrait plafonner à mon sens les salaires et les primes de rendement (de signature). Seule pareille approche pourrait nous protéger de la rapacité de certaines convoitises insatiables.

Samir Akremi (JS) : Je souffre d'une asphyxie tenace
De retour au pays après un long exil, il était logique d'investir et de fructifier mes capitaux dans ma région et plus exactement à Jendouba. Toutes les forces vives m'ont sollicité pour que je préside aux destinées de Jendouba Sport avec des promesses et des assurances fermes à m'épauler durant mon mandat. Paroles que j'ai prises pour argent comptant bien sur ! Mais par la suite, il s'est avéré qu'elles étaient dans l'air et dénuées de tout fondement. Du coup, la situation financière du club de péricliter dangereusement. Les autorités locales tentent tant bien que mal de sauver les meubles, mais leurs efforts que j'apprécie énormément restent malheureusement insuffisants. Seul un élan salvateur des mécènes de la région pourrait éviter à JS la dégringolade.
A souligner que mes caisses ont besoin de un million de dinars au minimum pour subvenir aux dépenses de la section football et de 300 mille dinars pour celle de handball ; pour des recettes n'excédant point les 400 et je suis large !
Une remarque pour conclure, ceux qui tentent de « monter » la rue contre l'actuel bureau en faisant circuler des pétitions dans les cafés, sont des membres qui ont été évincés de mon BD pour insuffisance de qualités et de compétences requises. Mais cela ne les empêche pas de se présenter le samedi à la quête d'un billet gratuit ou d'une invitation pour le lendemain.

Abdellatif Kéfi(OB) : J'appelle les béjaois à aider leur équipe
En matière de présidence, l'handicap majeur qui me préoccupe est constitué par les ressources financières. Le père spirituel de l'OB est constamment à nous épauler tout en restant en retrait de la scène dans l'ombre, le gouvernorat, la municipalité et l'usine du sucre font de leur mieux également ; mais ce n'est pas hélas suffisant. J'y suis de ma poche ainsi que mon vice-président. Pour l'heure, les salaires de mes joueurs sont payés, la moitié de la première tranche de la prime de rendement également. L'autre moitié sera honorée dans deux semaines.
Par contre, les entraîneurs des jeunes attendent encore, ainsi que les fournisseurs qui se contentent de ma parole. Je lance un appel aux béjaois étrangement absents volet aide au club que l'OB est leur équipe à eux et non à Abdellatif Kéfi. Tous les mois, en dépit des dettes, je dois allonger 47 mille dinars comme salaires. Est croyez-moi, je commence ma gymnastique pour les amasser 30 jours à l'avance, soit au lendemain du paiement précédent.


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