* Les pollueurs des unités de transformation avertis La saison de la cueillette des olives qui va démarrer le 1er novembre est placée sous le signe de la qualité, sous l'effet bénéfique des importantes précipitations, particulièrement celles ayant coïncidé avec l'Aïd et de la détermination des autorités à appliquer les mesures destinées à la préserver. Il y a lieu donc de bénir les dites chutes de pluies qui ont eu le double effet de sauver la récolte in extremis et de revoir les prévisions initiales et assez pessimistes, à la hausse. Les experts avaient situé en effet la récolte au mois de juin dernier autour de 160 mille tonnes, ce qui équivalait à 35 mille tonnes d'huile mais à la suite des précipitations su-mentionnées, les prévisions sont de 180 mille tonnes d'olives, soit 40 mille tonnes d'huile. Même les chutes de grêles ayant accompagné les dites pluies n'ont eu qu'une répercussion mineure sur la récolte. Des mesures destinées à assurer le bon déroulement de la nouvelle campagne ont été prises. Toute une panoplie a été prévue dont on pourrait citer les deux plus importantes ayant trait à la stricte application des règlements en vigueur. A cet effet, deux commissions ont été mises sur pied afin d'y veiller avec la rigueur requise. La première mesure vise à assurer et à préserver la qualité de l'huile : à ce propos, la fermeté et la vigilance seront de mise pour lutter contre le gaulage, procédé de récolte qui consiste à battre les branches à l'aide d'une longue gaule (perche ), pour faire tomber les fruits et dans le cas d'espèce, les olives, au lieu d'utiliser d'autres procédés plus lents mais moins nuisibles pour l'arbre. Le recours à ce procédé prohibé s'explique par l'appât du gain sachant que les ouvriers sont payés au « Kfiz » et non pas à la journée. Toujours dans le souci de préserver la qualité, une commission de suivi et de sensibilisation, associant diverses structures régionales, effectuera des visites aux différentes unités de transformations. En cas de transgressions répétées des directives, les contrevenants pourraient encourir des sanctions sévères. La deuxième mesure a pour but de préserver l'environnement. Il s'agit de dissuader, voire de sévir à l'encontre des pollueurs qui ont pris l'habitude d'épandre les résidus de margine dans la nature et plus précisément dans les oueds tels que celui de Sidi Abdelkéfi ou de la région de Mahrès, au lieu du bassin d'Agareb, moyennant redevances. La contenance dudit bassin, de 220 000 m3, dépassant les quantités de margines prévues au titre de la saison en cours, soit 200 000 m3, les contrevenants n'ont plus aucune excuse d'aller polluer la campagne et de se soustraire au paiement des taxes. Fait saillant de la campagne 2008- 2009, la production de la zone de Menzel Chaker a dépassé le traditionnel taux de 25 à 30% de la production du gouvernorat de Sfax, pour atteindre la barre de 33 % des 180 mille tonnes d'olives prévues. Vu l'importance de la capacité de transformation des olives, à Sfax, l'on s'attend à voir des quantités de l'ordre de 100 mille tonnes transiter par le Marché aux Olives de Gremda, ce qui permettra de faire tourner 200 huileries sur les 400 que compte la région. Pour assurer le bon déroulement de l'opération de traitement, la détermination des prix référentiels par les autorités dépendent de deux critères : dans le cas de la transformation avec dépôt de grignons aux huileries, les tarifs ont été fixés comme suit : 64 millimes pour le système dit classique, 69 millimes pour ce qui est des huileries à pression et 75 millimes pour ce qui est des chaînes continues. Dans le cas où le client procède à l'enlèvement de ses grignons, les tarifs sont respectivement de 68 , 75 et 78 millimes. Concernant les tarifs relatifs à la cueillette, le prix référentiel est fixé, quant à lui à 35 dinars le « kfiz », sachant qu'il est donné à titre purement indicatif. Concernant le prix de vente des olives, il dépendra comme à l'accoutumée de l'offre et de la demande. La seule référence pour le moment, ce sont les prix de la saison écoulée, sachant que la production y était de 300 mille tonnes d'olives et de 66 mille tonnes d'huile. Les prix oscillaient en effet entre 350 et 1350 millimes avec un prix courant de 850 millimes, tandis que du côté des huileries, 290 unités ont ouvert sur l'ensemble des 400 du gouvernorat. Fait insolite, les acheteurs sur pied ( Khaddaras), ne se seraient pas encore manifestés. Renseignement pris, il s'est avéré, que ce genre d'activité ne se développe qu'en cas d'abondance qui fait craindre aux agriculteurs l'éventualité d'une chute préjudiciable des cours, à cause de la concurrence. Or, cette éventualité étant peu probable cette année, pour les agriculteurs, il n' y aurait pas de raison de s'inquiéter outre mesure et ils préfèreraient donc patienter encore. Signalons également que la campagne oléicole 2008 - 2009 est appelée à s'étaler du 1er novembre jusqu'à la fin du mois de février, ce qui représente 120 jours de travail. En dépit de la conjoncture internationale morose, nous croyons savoir que la sérénité est de mise dans le milieu des exportateurs, dans la mesure où nos marchés traditionnels comme l'Espagne et la France, ne sont pas sérieusement affectés par la crise mondiale. Ce sont là , du moins, les spéculations de certains experts dans le domaine de l'oléiculture.