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Friperie automobile
REPORTAGE
Publié dans Le Temps le 03 - 11 - 2008

Vendredi dernier, un rallye automobile sympathique a été organisé au cœur de la capitale. Plusieurs voitures parmi les plus anciennes participaient à cette course qui emballa un grand public venu apprécier la solidité et la beauté de divers modèles aujourd'hui disparus. La manifestation permit sans doute aux spectateurs de comparer les « tacots » d'autrefois et les guimbardes d'aujourd'hui tenues pour neuves.
En effet, la majorité des voitures qui, en 2008 circulent sur les routes tunisiennes, sont loin d'être les derniers nés de l'industrie automobile. Il suffit de jeter un coup d'œil du côté de la plaque minéralogique pour se rendre compte que les séries majoritaires remontent à au moins dix ans en arrière. Mais s'il n'y avait que cela à reprocher à nos véhicules, il n'y aurait pas eu lieu de s'alarmer.
Dans une grande ville comme Sfax par exemple, les embouteillages ont ceci d'avantageux qu'ils vous permettent de découvrir le nombre impressionnant de vieilles voitures qui encombrent la circulation dans cette ville et rendent son air irrespirable. Le tintamarre qu'elles provoquent à longueur de journée est affolant.
A Tunis, le parc automobile n'est pas non plus bien fourni en voitures neuves. La plupart du temps, vous croisez des véhicules d'occasion qui sont passés entre au moins cinq propriétaires différents ; chacun aura bien évidemment esquinté à son tour la pauvre machine et pour la revendre s'est contenté de quelques réparations mineures, c'est-à-dire juste ce qu'il faut pour que le client soit convaincu que cela ressemble à une voiture.
C'est ce qui donne lieu sur la route à des spectacles des plus saugrenus : les véhicules sans essuie- glaces, sans rétroviseurs, sans feux arrière, ou même sans pare-brise courent les rues (dans les deux sens du terme et de la route). Les feux avant sont parfois déparés et éclairent différemment la voie devant le conducteur. Des sachets en plastique transparent remplacent les vitres ou les pare-brise cassés ; une ou deux roues de la voiture donnent l'air en roulant de danser le twist ou ressemblent dans leurs mouvements titubants à la démarche chancelante des derniers clients des bistrots.
La plaque minéralogique n'est jamais tout à fait à sa place et quelquefois elle y tient au moyen d'un bout de fil de fer rouillé ; idem pour le tube d'échappement qui peut également avoir plus d'un « orifice » pour dégager la fumée du moteur. Les fuites d'huile, d'essence ou de mazout n'étonnent plus de nos jours ni les garagistes ni les automobilistes eux-mêmes. Mécaniciens et conducteurs se débrouillent comme ils peuvent pour boucher les multiples « trous » anormaux de la voiture.
Pour ce qui est de la carrosserie, elle n'est entretenue que pour les grandes occasions ; on ne daigne même pas verser un sceau d'eau sur le véhicule pour le débarrasser de la crasse qu'il transporte comme un passager inamovible. Allez savoir si, à l'intérieur, tout y est en bon état : souvent, les agents de la visite technique constatent que ce n'est pas le cas. Pour « passer » le contrôle sans accrocs, le propriétaire fera intervenir toutes ses connaissances et promettra à qui veut le croire qu'il effectuerait les réparations et modifications exigées. Quand la stratégie réussit, il reprend le volant de sa « caisse » en ayant le sentiment de conduire désormais le dernier modèle décapotable de Ferrari ou de BMW.

Des fortunes...diverses
Le commerce des pièces détachées connaît encore chez nous une période de prospérité qui risque de se prolonger pour le siècle à venir. Le marché parallèle a aussi des jours heureux devant lui tout comme les casses de plus en plus nombreuses en Tunisie. Nous vivons l'âge de la friperie automobile dans les marchés hebdomadaires de voitures. Si les accidents sont toujours fréquents dans notre pays n'allez pas croire que c'est dû uniquement à l'état de la route. Les conducteurs roulent aujourd'hui et à tombeau ouvert, avec des freins complètement usés et des roues dont les pneus sont élimés à l'extrême. La voiture tient à peine la route à cause de la direction qui n'est plus assistée. La nuit, certains automobilistes comptent aussi sur les rayons de la lune pour éclairer leur chemin.
Les voitures de louage et de transport rural sont en général conduites par des as du volant ; mais à l'intérieur des véhicules, vous êtes dérangés (c'est un euphémisme) par la saleté ambiante, par ces vitres qui ne s'ouvrent pas ou ne se ferment pas, par les portières défectueuses par où pénètrent poussières, courants d'air et fumées noires de l'échappement. Elles non plus ne fonctionnent pas toujours convenablement. Les sièges et les banquettes ne sont presque jamais nettoyés comme pour ressembler au chauffeur de la voiture ! Des fois le siège est du genre éjectable ou trop mobile si bien que le passager qui l'occupe en acquiert des réflexes et des mouvements pour le moins inhabituels, sinon franchement comiques.

Nous le valons bien !
Nos routes sont peuplées de véhicules retapés mille fois par des techniciens apprentis qui apprennent leur métier sur le tas...de machines qu'on leur livre pour réparation. Eux aussi gagnent des fortunes sur le dos de leurs clients sans pour autant les satisfaire pleinement. Il leur suffit parfois d'ouvrir un local et de s'essayer devant des passants médusés sur une vieille tire qui n'appartient à personne pour se faire une clientèle de plus en plus nombreuse et de plus en plus inculte en matière de mécanique auto et de tôlerie. D'autre part, le maître des lieux n'est pas toujours à son travail ; votre voiture est alors confiée à des stagiaires à vie qui n'apprendront rien en démontant le monteur ; mais qui en revanche vous l'abîmeront un peu plus qu'à son entrée au garage.
Les Tunisiens dépensent un argent fou également pour acheter des voitures neuves ; mais celles-ci ne le restent pas assez longtemps pour vous épargner au moins pendant deux ou trois ans, les frais élevés de sa réparation. Un peu comme si ces machines étaient du genre jetable et qu'elles étaient ainsi conçues pour vous inciter à très tôt en acheter une autre. Ainsi en est-il des voitures « populaires » pour lesquelles les familles tunisiennes sacrifient presque tout ; vous ne les avez pas encore conduites que déjà une défectuosité apparaît. Les gens en sont arrivés maintenant à cette certitude que les modèles commandés par les pays en développement ne répondent pas aux mêmes normes de fabrication que ceux de la même marque vendus en Europe. Comme quoi à conducteurs sous- développés des voitures pas très performantes !


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