Le Temps-Agences - Le "quartet" des médiateurs internationaux sur le Proche-Orient a pris acte qu'il n'était pas possible d'aboutir comme prévu cette année à un accord de paix israélo-palestinien et a fixé comme nouvelle échéance le printemps prochain à Moscou. Il y a un an, à la conférence de paix d'Annapolis, dans le Maryland, le Premier ministre israélien Ehud Olmert, aujourd'hui démissionnaire, et le président palestinien Mahmoud Abbas, avaient promis au président George Bush de tout faire pour conclure un accord de paix avant son départ de la Maison blanche, le 20 janvier 2009. Mais le processus de paix lancé à cette occasion s'est avéré laborieux et le changement de présidence aux Etats-Unis ainsi que la crise politique israélienne, censée se dénouer lors d'élections anticipées en février 2009, ont amené récemment parties et médiateurs à admettre que cette échéance n'était plus tenable. Le "quartet" des médiateurs, composé des Etats-Unis, des Nations unies, de la Russie et de l'Union européenne, s'est réuni hier à Charm el Cheikh, station balnéaire de la mer Rouge, à la pointe sud du Sinaï, pour faire le point des efforts de paix dans ce contexte incertain. Le "quartet", représenté respectivement par la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice, le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le porte-parole de la diplomatie européenne Javier Solana, ont réaffirmé d'une seule voix leur soutien au processus d'Annapolis. Les médiateurs, qui se sont réunis en présence de Mahmoud Abbas et de Tzipi Livni, chef de la diplomatie israélienne, ont demandé à la communauté internationale de continuer à soutenir le processus de paix et ont estimé que le printemps 2009 serait une "période appropriée" pour organiser une nouvelle réunion internationale de paix, à Moscou, a déclaré Ban Ki-moon. De son côté, Rice, qui était soucieuse de faire avancer avant son départ du département d'Etat un dossier qui perdure depuis 60 ans, afin d'atténuer l'"héritage irakien" de Bush, a souligné que "le plus important" à Charm el Cheikh avait été que les deux parties avaient réaffirmé leur attachement au processus d'Annapolis. Tzipi Livni, personnellement impliquée dans les négociations avec les Palestiniens, a déclaré qu'elle entendait agir "avec sérénité et responsabilité" dans la période à venir et qu'elle n'aurait pas fait le déplacement de Charm el Cheikh si elle ne croyait plus au processus. Pour le négociateur palestinien Saëb Erekat, l'élection de Barack Obama mardi dernier à la présidence des Etats-Unis, qui vient s'ajouter à la crise politique israélienne, ajoute un élément d'incertitude dont il a dit espérer que le "quartet" empêcherait Israël d'en profiter en renforçant ses activités de colonisation.