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Violer la loi, quoi de plus banal !
Citoyenneté
Publié dans Le Temps le 11 - 11 - 2008

L'application de la loi n'est pas chose aisée. L'idéal serait bien entendu que toute personne qui enfreint les règlements de son pays assume les conséquences de son acte et reçoive la sanction qu'elle mérite. Seulement, les choses ne se passent pas toujours de cette manière et dans l'esprit de cette logique.
Des considérations multiples entrent en jeu au moment de mettre à exécution un décret, de faire respecter l'ordre et de faire régner la loi sur tous les membres d'une société. Les motifs qui sont de nature à imposer la souplesse et l'indulgence dans l'application des mesures dissuasives inscrites dans les divers codes régissant la vie en société, peuvent être d'ordre humain ou bien économique. On peut fermer l'œil devant des délits mineurs sans conséquences notables sur la sécurité ou la tranquillité des autres ; comme on peut pardonner la transgression de certaines règles par ignorance ou sans intention de nuire à qui que ce soit. Le jeune âge du contrevenant peut intervenir également en sa faveur. Mais dans beaucoup d'autres cas, ces facteurs n'ont rien à voir dans la non application de la loi contre ceux qui outrepassent les prescriptions et agissent dans l'illégalité. Les auteurs de ce type d'infraction ne se laissent pas attraper et jouent en permanence avec les autorités au chat et à la souris. Parfois, c'est Tom qui gagne, souvent c'est Jerry qui prend le dessus !
Les exemples qui illustrent l'engouement de nos citoyens pour ce « jeu » sont innombrables et c'est justement leur nombre toujours croissant qui inquiète et donne à réfléchir.

Qui contrôler ?
On a beau exiger des cafetiers qu'ils réservent dans leurs locaux des espaces pour les fumeurs de chicha et de bien l'aérer, cet édit est resté lettre morte dans un nombre incalculable de cafés. D'autre part, tout le monde sait que les propriétaires de ces commerces ne peuvent exploiter le trottoir comme terrasse de café que s'ils se sont acquittés au préalable de certains droits auprès de l'intendance municipale. Or, on voit encore et partout des chaises et même des tables plantées à la barbe des autorités par des clients privilégiés sur une large surface du trottoir sans que la preuve soit donnée d'une autorisation quelconque justifiant ce débordement sur l'espace des passants. Passe encore pour le respect de l'hygiène dans ce commerce comme dans plusieurs autres. Le souvenir nous revient à l'instant d'une tournée que nous avons effectuée au cœur de la capitale en compagnie d'une inspectrice déléguée pour cette tâche par le ministère de la Santé et qui nous a révélé que 90 % des commerces commettent quotidiennement plus d'une infraction relative à la propreté de leurs locaux et à la santé et à la sécurité de leurs clients.

Le marché noir
Comment lutter contre ce que l'on appelle communément « le marché noir » ? Il suffit qu'un produit vienne à manquer dans les circuits habituels de distribution pour qu'en deux jours coure le bruit qu'il est possible d'acquérir la marchandise par des voies illicites auprès de tel ou de tel particulier apparemment rompu au commerce illégal.
Le derby de la capitale est pour le « cartel » du marché noir une occasion en or, un rituel rendez-vous pour exercer leurs talents de spéculateurs. La pratique frauduleuse est connue par cœur, les visages des fraudeurs aussi mais ces derniers arrivent curieusement à échapper aux contrôles.
La vente illicite d'alcool est un autre commerce qui prospère notamment dans les quartiers populaires difficiles à gérer, et dont les spécialistes trouvent toujours un moyen pour ne pas être pris en flagrant délit. On met la main sur l'un d'eux de temps en temps, mais cela ne l'empêchera pas à sa sortie de prison de reprendre du service. Avant d'être à nouveau interpellé, il aura eu le temps de se faire une petite réserve d'argent pour les temps de vaches maigres.
Autres lieux autres infractions : les petits commerçants du marché parallèle ont toujours eu la vie dure ; le contrôle assidu qui les vise en particulier ne les a jamais dissuadés quant à la pratique de leur commerce pas conforme aux règlements. Les agents chargés de les rappeler à l'ordre ne peuvent en aucun cas sévir partout où les étals sont dressés, et puis le nombre des commerçants en infraction est mille fois supérieur à celui des agents contrôleurs ! De guerre lasse, ces derniers se résignent à quelques interventions ciblées avec l'espoir fragile qu'elles auront un effet dissuasif sur le reste des contrevenants.

Mendiants « terroristes » !
Que faire contre les mendiants qui passent désormais pour des maîtres dans l'art d'adapter leurs lamentations au type de clients et de circonstances et qui conquièrent chaque année un nouvel espace pour faire la manche. La mendicité est comme chacun sait un délit punissable par la loi. Pourtant, cela ne semble faire peur à personne parmi ceux qui en ont fait un métier et un droit acquis. L'autre jour un jeune homme d'à peine 20 ans suppliait les passagers du métro de lui donner l'aumône. Sa silhouette d'homme très bien portant et l'impression qu'il donnait d'avoir toutes ses facultés n'encourageaient pas les voyageurs à mettre leurs mains à leurs poches pour lui venir en aide. Dépité par ce « défaut » de générosité, notre gaillard haussa alors le ton pour exprimer ses jérémiades sur un ton presque menaçant. Certaines femmes et certains enfants tremblèrent de peur tandis que le bonhomme jetait à droite et à gauche ses regards foudroyants à la manière d'un pirate de l'air qui s'apprête à commettre son forfait sur des âmes innocentes !
Comment se fait-il qu'aucun agent de la sécurité des transports n'ait donné signe de vie pendant ces instants de « terreur » ; pourquoi laisse-t-on agir en toute impunité les mendiants de tous âges et de toutes conditions ; tout le monde les rencontre pourtant à chaque coin de rue, à chaque carrefour et à toute heure de la journée. Nous comprenons que le problème est autrement plus complexe ; mais qu'on nous dise qu'il n'y a plus rien à faire contre le fléau, que l'application des peines contre cette catégorie de gens est plus que difficile humainement et socialement parlant. Il faudrait dans ce cas penser à une autre procédure pour éradiquer ce phénomène qui, en principe, devrait faire honte à chacun de nous !

Profitez-en tant qu'il est temps !
La dernière fraude en date concerne une pratique de plus en plus répandue dans les locaux de taxiphone qui rechargent les portables (ou tout autre commerce rendant un service similaire, il y en a tellement aujourd'hui !) : alors que votre agence de téléphonie mobile vous matraque à coups de spots et d'affiches publicitaires pour vous apprendre que vous ne paierez plus la taxe mais seulement le coût de la recharge, les commerçants- qui pourtant collent sur leurs guichets et à l'entrée de leurs boutiques des pancartes reconnaissant cette faveur- exigent de tous leurs clients qu'ils paient les frais de taxe. Le plus scandalisant parfois c'est que le même marchand qui vous a concédé l'exonération la veille vous la nie le lendemain !
Quand le client réclame des explications, on se contente de lui répondre que les autocollants sur la vitrine ne sont plus d'actualité ou que c'était tout juste pour attirer des clients supplémentaires. En fait, ces fraudeurs appliquent la consigne de l'agence mère à la tête du client ; certains sont « dédouanés », d'autres pas !
Il en est ainsi un peu partout de nos jours, l'application des règlements obéit parfois aux humeurs, aux accointances, aux relations de copinage. Votre titre, votre poste ou même votre nom suffisent quelquefois à vous autoriser certains abus et certaines transgressions. Mais en règle générale, ces faveurs sont accordées seulement tant que le contexte vous est favorable ! Après, c'est une autre paire de manche.


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