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A ce train là, ce sera la douche écossaise !
Gaspillage effréné des ressources hydrauliques
Publié dans Le Temps le 27 - 11 - 2008

Quand on apprend que dans certains pays africains, il ne pleut et en faible quantité que 60 jours par an, lorsqu'on sait que certaines régions du Mali ne profitent de la pluie que 9 jours sur 365, quand on découvre que 4500 enfants meurent quotidiennement à cause du manque d'eau potable
lorsque l'on vous dit que seulement 0,3 % de l'eau douce du globe est disponible et accessible et que cette infime quantité s'épuisera un jour, alors vous mesurerez la prodigieuse abondance en ressources hydrauliques dont nous jouissons en Tunisie. Mais en même temps, vous sentez peser sur vos épaules la responsabilité de conserver le plus longtemps possible ce don généreux de la nature. Le gaspillage de l'eau, élément si précieux pour la survie des hommes, préoccupe partout les défenseurs de l'environnement qui voient malheureusement se profiler et se produire déjà, quoique timidement, des « guerres de l'eau » là où justement cette denrée manque. L'un des derniers numéros de l'émission « Vu du ciel » montre comment en Palestine, l'un des enjeux principaux du conflit dans la région se trouve être l'appropriation des sources d'eau. Israël a déjà depuis des années détourné les eaux du Jourdain et continue aujourd'hui de priver les Palestiniens des eaux des sources en implantant ses nouvelles colonies sur les plateaux et les collines d'où coule l'eau vitale pour la survie des populations arabes du versant opposé.

En Tunisie, la situation est loin d'être alarmante, mais quelques sujets d'inquiétude sont là qui devraient empêcher citoyens et responsables de dormir sur leurs lauriers. Notre confrère Assabah rapporte dans sa livraison du 20 novembre dernier que les Tunisiens ont consommé pendant le seul premier semestre de l'année en cours près de 314 millions de litres d'eau minérale, alors qu'en 2007, ils en ont consommé 455 millions de litres mais sur toute l'année. Nous devons donc avoir depuis juillet dernier utilisé plus de 500 millions de litres si l'on tient compte de la forte demande d'eau potable en été surtout pendant la canicule d'août et de septembre.
De plus, les marques d'eau minérale tendent ces dernières années à se multiplier et les sociétés d'exploitation de ces eaux puisent la précieuse denrée dans des sources de plus en plus diversifiées. Si bien que d'aucuns commencent à s'interroger sur les risques d'épuisement rapide de ces points d'eaux naturels, leur surexploitation ne pouvant pas s'effectuer sans dégâts sur la nappe d'où l'eau est pompée.

Tous responsables !
L'équipe du magazine « Vu du ciel » termine souvent ses numéros en faisant son mea culpa : le commentateur rappelle que la réalisation des émissions a nécessité plusieurs déplacements en voiture et par avion, que de la sorte l'équipe a contribué à l'aggravation de la pollution atmosphérique et que pour « se racheter », elle cotise généreusement à une association de sauvegarde de l'environnement.
Qui chez nous osera un jour reconnaître publiquement sa responsabilité dans le gaspillage de l'une des richesses du pays ? Concernant le gâchis enregistré dans la consommation de l'eau, chacun déclinera à cor et à cri toute implication dans ce « crime »! Certains citoyens donnent l'air d'avoir pris une douche froide en lisant le montant de la dernière facture d'eau relative à la consommation des mois d'été. Or tous les ménages sans exception ou presque abusent de l'eau en été et c'est compréhensible, seulement qu'ils ne s'en prennent qu'à eux-mêmes si la note de la SONEDE est plus salée que d'habitude. Il n'en reste pas moins que des familles de deux et de trois membres ont reçu le mois dernier des factures trop élevées même pour une consommation excessive pendant l'été.
Mais il n'y a pas que les citoyens ordinaires qui gaspillent l'eau ; l'écrasante majorité n'a pas de jardin de plusieurs hectares qu'elle arrose de jour comme de nuit ! Ils ne lavent pas leurs voitures, quand ils en ont, tous les jours et tous les soirs. C'est à peine s'ils font le grand ménage chez eux une fois toutes les semaines.
Les administrations publiques n'ont commencé à économiser l'eau que tout récemment ; il était temps sommes nous tentés de dire, parce qu'il fut une époque où les robinets y coulaient sans discontinuer pendant des heures chaque jour, sans que cela soit vraiment indispensable. La SONEDE elle-même donnait des leçons d'économie aux citoyens à travers des spots qui coûtaient des milliers de mètres cubes d'eau ! Quand le contraste fut dénoncé, on a alors recouru à des dessins animés pour sensibiliser les gens à la nécessité de préserver l'eau.

Une affaire de conscience et de solidarité
Au Sahel et dans le Sud, une tradition ancestrale est encore conservée qui consiste à aménager dans les maisons de grands réservoirs pour la collecte des eaux de pluie, que les habitants utilisent pour diverses activités domestiques et pour en boire aussi après désinfection. Nous avons goûté à cette eau excellente de par son goût et sa pureté et recommandons à tous ceux qui le peuvent de suivre le modèle de nos concitoyens de la moitié insuffisamment arrosée du pays.
Dans le Nord, on a malheureusement renoncé, dans plusieurs foyers à cette bonne habitude qui consistait à installer en permanence sous les gouttières de grands récipients dont on conservait le contenu pour la lessive et la vaisselle.
Le seul bémol dans tout cela c'est comment concilier protection de l'environnement et hygiène : peut-on s'offrir le luxe de passer plus de deux jours sans se laver le corps, sans au moins en nettoyer les parties allergiques à la saleté ? Comment faire pour nettoyer régulièrement sa maison et ses vêtements ? Doit-on boire moins d'eau qu'il nous en faut médicalement parlant ? Et les rues crasseuses et puantes, qui les lavera de temps en temps avec des eaux parfois plus impures que les immondices des dépotoirs ? Sera-t-on amené à renoncer à l'eau minérale alors que, dans plusieurs régions de la Tunisie, l'eau du robinet est imbuvable ? Le dilemme est réel et difficile à surmonter.
L'important, à la fin, c'est que nous prenions tous conscience que l'eau n'est pas éternelle sur terre et que si l'on pense vraiment aux générations futures il est urgent de mener la guerre pour l'eau de demain. Avant que la barque qui nous transporte tous, faibles et puissants, riches et pauvres, ne fasse eau !


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