Toutes ces attaques dirigées contre Abdessalem Chemmam relèvent d'une campagne pour le moins ignoble. Nous ne visons guère les médias, étant nous-mêmes défenseurs acharnés de la liberté d'expression et nous ne saurions reprocher à des confrères et des consœurs d'exprimer librement leurs opinions sur l'arbitrage. Mais quelque part on verse dans la calomnie. Il faut dire que le silence de Abdessalem Chemmam est un tantinet provocateur. Rien ne met autant un détracteur hors de ses gonds que le silence qu'on lui oppose. Pour les arbitres et les sphères dans lesquelles ils se meuvent, pour tous les rabatteurs et tous ceux qui ont toujours tiré profit de près ou de loin de l'arbitrage, Abdessalem Chemmam est un "intrus". N'étant pas arbitre de formation, il n'est donc pas du milieu. "Il ne connaîtrait pas les règles", qu'on confond avec règlement. Et cela fait, disent ceux qui lui reprochent cette "intrusion", que cette carence de formation le met en situation de handicap face aux "pros" de l'arbitrage. Or, s'il est un domaine où les passions sont exacerbées c'est bien l'arbitrage. C'est l'arène de la contestation par excellence. Un arbitre peut faire basculer un match; il peut provoquer un déchaînement dans les gradins; il peut attribuer un titre à une équipe au détriment d'une autre. Mais ses fautes sur le terrain sont "son fait" à lui. A moins que son président ne lui suggère des résultats pré-établis. De fait, le président de la Commission fédérale d'arbitrage est en droit de bénéficier de la présomption de bonne foi. La vérité est que Abdessalem Chemmam a bon dos. Car il se tait justement. Comme il s'est tu, souffrant en silence, face au malheur d'un fils ayant contracté la fièvre typhoïde par négligence. Il se fait un point d'honneur d'être solidaire avec le corps arbitral et le bureau fédéral. Mais c'est un homme seul…