Le plan de relance de l'économie atteindrait 850 milliards de dollars Le Temps-Agences - Dan Tangherlini, administrateur de Washington (D.C.), s'escrime sur un problème inquiétant : comment faire tenir 10.000 cars dans une ville qui peut en accueillir la moitié ? Pour ceux qui préparent les cérémonies d'investiture du président Barack Obama le 20 janvier prochain à Washington, où l'on attend une foule exceptionnelle, la question numéro un est de savoir où garer ces véhicules. "Il nous est matériellement impossible de recevoir un tel nombre de cars en ville", a déclaré Tangherlini. Il compte sur l'aide des Etats voisins du Maryland et de la Virginie pour accueillir les cars qui viendront de tout le pays. Ces hypothétiques 10.000 véhicules, dont l'alignement en longueur couvrirait une distance de 137 km, ne représentent que l'un des chiffres intimidants qui hantent les organisateurs. Les médias américains, eux, s'interrogent avant tout sur le nombre de personnes qui envahiront Washington, ville de 600.000 habitants seulement, pour la cérémonie de prestation de serment d'Obama sur les marches du Capitole. Une chose est sûre : l'élection du premier président noir des Etats-Unis confère beaucoup plus d'attrait à la cérémonie que ce n'était le cas dans un passé récent. Le maire de Washington, Adrian Fenty, a laissé entendre que près de quatre millions de personnes pourraient faire le déplacement. Mais le Secret service (sécurité présidentielle) juge cette estimation excessive. "Nous n'observons rien qui annonce quatre millions de personnes. Un chiffre circule parmi les membres de la sécurité publique, mais cela reste interne", a indiqué Ed Donovan, porte-parole du Secret service. On convient néanmoins dans les milieux officiels que la foule dépassera le record de 1,2 million de personnes enregistré en 1965 à l'occasion de l'investiture de Lyndon B. Johnson. Quoi qu'il en soit, Tangherini se prépare "à l'extrême". Le métro de Washington s'estime en mesure de faire face à l'afflux de passagers annoncé. D'après son porte-parole, Steven Taubenkibel, les moyens mis en oeuvre permettront de transporter 120.000 personnes par heure. Pour la première fois en cette occasion, le Comité de l'investiture présidentielle ouvrira au public sur toute sa longueur le National Mall, qui relie sur 3 km le Capitole au Lincoln Memorial, sur le fleuve Potomac. La foule s'étirera aussi sur Pennsylvania Avenue jusqu'à la Maison blanche. Ces données constitueront un défi à relever en matière de sécurité. Le Secret service, le FBI et la police du Capitole coordonneront leurs efforts avec l'armée et la Garde nationale. "Tout un éventail de mesures de sécurité sera en place. Pensez à n'importe quelle chose, nous l'aurons sans doute prise en compte", déclare Donovan. Chacune des 240.000 personnes qui assisteront directement à la prestation de serment fera l'objet de contrôles, de même que celles qui se trouveront sur l'itinéraire officiel entre le Capitole et la Maison blanche. Outre les explosifs et "armes de toute sorte", on prévoit de confisquer bicyclettes, animaux familiers, sacs à dos, stylos pointeurs laser... Les responsables de la sécurité refusent de préciser si des précautions particulières seront prises cette année en raison des menaces de mort qui ont visé Obama ou du risque permanent d'attentats. "Etant donné l'ampleur de la foule attendue et ce qui se passe sur le plan international, le terrorisme est toujours un sujet de préoccupation car nous sommes dans la capitale du pays", note Traci Hughes, porte-parole de la police. Environ 4.000 policiers de la ville seront de service le 20 janvier, ainsi que 4.000 autres envoyés en renfort par 96 organismes du reste du pays. Quelque 7.500 militaires en service actif et 4.000 membres de la Garde nationale seront mobilisés pour l'investiture, a indiqué le général Gene Renuart, commandant de l'US Northern Command. La défense aérienne locale sera aussi renforcée. Inter 7 : Les préparatifs vont bon train pour des fêtes qui s'annoncent grandioses ------------------------------ Le plan de relance de l'économie atteindrait 850 milliards de dollars
Le Temps-Agences - Le président-élu Barack Obama est en train de peaufiner son plan de relance de l'économie américaine qui pourrait avoisiner les 850 milliards de dollars (580 milliards d'euros) sur deux ans. Ce sera son baptême du feu avec le Congrès. Pour que représentants et sénateurs acceptent ce vaste plan de dépenses publiques, l'équipe Obama a déjà prévu des réductions d'impôts pour les classes moyennes et défavorisées. Un donnant-donnant typique des relations entre la Maison Blanche et le Congrès. La future administration démocrate a consulté plusieurs économistes de renom pour évaluer le montant nécessaire à la relance de l'économie américaine. Seul l'un d'eux, Greg Mankiw, un ancien conseiller de George W. Bush, s'est montré sceptique sur l'opportunité d'un tel plan. D'autres ont recommandé de dépenser jusqu'à 1.000 milliards de dollars (690 milliards d'euros). Cependant, une telle somme risquerait d'inquiéter les marchés financiers et de s'attirer l'opposition des républicains au Congrès - voire de certains démocrates, réticents à creuser les déficits. "Les républicains veulent travailler avec le président-élu pour aider à remettre notre économie sur la voie de la reprise mais nous avons de sérieuses réserves sur l'opportunité de ponctionner les contribuables en difficulté de 1.000 milliards de dollars pour les investir dans des programmes gouvernementaux au nom de la relance économique", a averti John Boehner, le chef de file des républicains à la Chambre des représentants. La somme la plus probable est donc de 850 milliards de dollars (580 milliards d'euros) sur deux ans. Barack Obama n'a pas pris de décision définitive et donc le montant final pourrait être plus faible. Cependant, ses conseillers ont déjà commencé à expliquer au Congrès que le plan de relance ne devrait pas être inférieur à 600 milliards de dollars (410 milliards d'euros), montant minimal défini par des économistes aussi bien de gauche que de droite. Comme les grands travaux lancés durant la Dépression des années 1930, le plan Obama prévoit d'investir dans les routes, les ponts et d'autres infrastructures, mais aussi de construire et de rénover des écoles, de rendre les bâtiments fédéraux plus économes en énergie et de développer les technologies écologiques. D'autres mesures prévoient des tickets alimentaires et des programmes nutritionnels, ou encore des formations destinées aux demandeurs d'emploi. Sans une intervention de l'Etat, le chômage risque en effet de dépasser les 9% de la population active, selon les conseillers du président-élu. Le plan de relance sera soumis au Congrès très rapidement après l'investiture de Barack Obama, le 20 janvier. "Il va nous envoyer ça très rapidement. Nous espérons que dans les dix jours à deux semaines suivant sa prise de fonctions, nous pourrons voter le plan de relance", a déclaré le leader de la majorité sénatoriale, le démocrate Harry Reid. "Nous voulons faire ça très vite." Pour recueillir l'assentiment du Congrès, des réductions d'impôts sont prévues pour les contribuables aux revenus modestes et moyens. Les conseillers d'Obama assurent qu'il n'y aura pas d'augmentation des impôts pour les classes aisées.