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Cocon familial et surprotection parentale
L'autre extrême dans l'éducation des enfants
Publié dans Le Temps le 23 - 12 - 2008

D'où vient que de nos jours la plupart des enfants soient surprotégés par leurs parents ? Il paraît que le nombre réduit des enfants dans certaines familles favorise un contrôle plus facile et un suivi permanent des enfants.
Par contre, dans les familles nombreuses, les enfants sont moins contrôlés, et à partir d'un certain âge, ils sont livrés à eux-mêmes ; ils s'habituent à une certaine autonomie précoce, surtout pour les défaillants scolaires qui se trouvent obligés d'entrer dans le marché de l'emploi dès l'adolescence et donc d'assumer leurs responsabilités. Aujourd'hui, l'enfant ne peut pas quitter l'école avant l'âge de 16 ans ; il doit accomplir au moins les neuf ans d'enseignement de base durant lesquels il dépend totalement de ses parents.
Passé au secondaire, il continue d'être pris en charge par ses parents et il l'est encore une fois entré à l'université ! Beaucoup d'enfants, habitant la capitale ou la banlieue, ne prennent jamais le bus ou le train pour se rendre à l'école et ils n'y vont jamais à pied même si l'école est tout près du domicile. C'est le père ou la mère qui les conduit à l'école en voiture et les ramène à midi ou le soir à la maison. Les familles les plus aisées chargent le chauffeur de cette mission. Il en est ainsi depuis la maternité jusqu'à la fin des études secondaires. Ils ne marchent à pied que rarement, juste le temps de faire des courses en compagnie des parents ; ils ne fréquentent pas les amis non plus, sauf avec ceux que leurs parents leur ont choisis ; ils ne participent ni aux excursions scolaires ni aux compétitions interclasses au collège ou au lycée. C'est tout simplement parce que ces parents pensent que la fréquentation des autres pourrait être source de plusieurs problèmes et pourrait corrompre l'esprit de leurs enfants ou les entraîner dans des dérives. En agissant de la sorte, ces parents se trompent grossièrement ! Car ce n'est là qu'un débordement d'amour parental, un amour possessif et étouffant pour les enfants.

Peur des dérives
Le pire est que certains parents sont conscients des méfaits de cette surprotection, à court ou à long terme. En effet, l'enfant surprotégé peut rencontrer tous genres de problèmes qui peuvent survenir à tout moment dans la rue ou à l'école. Chiraz, mère au foyer, accompagne chaque jour ses enfants au collège en voiture : « Ils sont au collège et jamais ils ne sont allés à pied à l'école. J'ai trop peur pour eux ; j'ai peur qu'il leur arrive un accident, qu'ils soient victimes d'un racket, ou qu'ils soient exposés aux intempéries...Mais, je crois que j'exagère un peu car ils sont devenus adolescents et j'ai remarqué qu'ils ont changé de comportement et parfois, ils refusent que je les accompagne au collège ; ils veulent aller avec leurs camarades. Je crois qu'il faut leur laisser parfois un peu de liberté pour qu'ils vivent normalement et s'intègrent à leurs camarades. Mais, je dois les contrôler de temps en temps ; j'ai toujours peur des dérives ! »
La surprotection peut avoir des conséquences néfastes sur la personnalité de l'enfant. Le jour où il veut se comporter en homme, maître de ses idées et de ses actes, il n'en sera pas capable et aura toujours besoin de l'aide de ses parents en vivant ainsi toujours sous leur dépendance. Un grand nombre d'étudiants (es) continuent à être dépendants de la volonté de leurs parents : ce sont ces derniers qui remplissent le formulaire des choix concernant l'orientation universitaire et qui décideront plus tard de la spécialité que leurs « chérubins » auront à faire ; ce sont eux qui entreprennent tout le processus relatif à l'inscription et aux différents abonnements scolaires (train, bus, métro...). Au cas où ils seraient affectés dans une ville loin du lieu de leur résidence, ils essayent de tout faire pour retenir leur enfant tout près d'eux, pour lui éviter les tracasseries du transport, la promiscuité et la misère dans les foyers universitaires, toutes ces choses auxquelles il n'est pas habitué et qui peuvent lui porter préjudice.

Dépendance désastreuse
Plus tard, une fois marié, il ne peut entreprendre quoi que ce soit sans se référer à l'avis de ses parents. Cette dépendance essentiellement d'ordre psychique ne saurait être que désastreuse pour sa vie conjugale, surtout quand l'épouse n'admet pas que son mari soit éternellement dépendant de ses parents.
D'où la naissance de malentendus, de problèmes qui rendent la vie conjugale impossible et mènent souvent à la rupture. Sans verser dans la dramatisation, on peut dire que pas mal de divorces sont prononcés chaque année dans des couples tunisiens à cause de cette dépendance totale du mari souvent mal acceptée par l'épouse qui, elle, aspire à une vie plus autonome et plus libre.
Hichem K..., un père de deux filles, nous a confié à ce propos : « Ma fille aînée a eu son bac, elle a été affectée dans une faculté située à 60 km de Tunis ; sa mère et moi n'avons pas apprécié cette orientation, alors j'ai tout fait pour la rapprocher ; elle n'est pas habituée à vivre loin de nous. Depuis, elle étudie à Tunis et elle prépare actuellement son master. Sa sœur, bachelière, a été à son tour affectée dans une ville située à 150 km de Tunis ; la réorientation a confirmé la première affectation. Alors, nous avons préféré l'inscrire dans une université libre pour la maintenir tout près ! Peut-être parce qu'elles sont des filles que j'ai agi de la sorte ; si c'étaient des garçons, ils pourraient peut-être se débrouiller tout seuls, loin des parents ! »

A part cette dépendance psychique des enfants vis-à-vis de leurs parents qui commence dès l'enfance et s'étend sur plusieurs années et dont pas mal d'enfants sont victimes, il y a un autre type de dépendance plutôt matérielle qui consacre encore davantage cette surprotection parentale et qui se manifeste de plus en plus chez nous avec l'augmentation du nombre des diplômés universitaires en chômage ou en quête de travail.
En effet, ces jeunes diplômés continuent à être logés, nourris et blanchis par leurs parents sine die. Dans certaines familles, on peut trouver jusqu'à 3 ou 4 diplômés en chômage vivant plusieurs années aux dépens de leurs parents qui souvent ont des difficultés à joindre les deux bouts. Ces enfants désœuvrés, n'étant pas initiés depuis leur enfance à compter sur eux-mêmes aux moments difficiles, se trouvent parfois incapables de prendre des initiatives en vue de trouver un emploi, laissant la tâche encore une fois à leurs parents de faire le nécessaire.
En effet, ces derniers n'épargnent aucun effort, cherchant partout, frappant à toutes les portes, allant jusqu'à supplier ou « corrompre » des personnes éminentes ou des connaissances bien placées dans l'administration pour pouvoir caser l'un de leurs enfants en chômage. Pour ces enfants surprotégés, même l'emploi est un cadeau parental ! Et voilà encore une fois, ces enfants profitent aujourd'hui de la bienveillance et du secours de leurs parents, ces parents qui les ont tant dorlotés, tant gâtés par le passé.
A savoir si ces enfants surprotégés parviendront à s'intégrer dans la vie active loin de la « couveuse parentale » et réussir à conserver leur boulot.


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