Les campagnes de sensibilisation visant la prise de conscience par les parents et leurs enfants de la nécessité d'adopter les meilleures attitudes pour une alimentation saine et équilibrée dès le jeune âge sont chez nous régulières et d'un souffle continu. C'est dans ce cadre que s'inscrit le séminaire organisé, hier, au Centre intégré de la jeunesse et de l'enfance du Bardo autour du thème « L'alimentation saine des enfants au sein des établissements de protection de l'enfance ». Les principaux objectifs de cette rencontre ont trait à la consolidation et au renforcement des efforts de sensibilisation et d'information fournis par les différentes structures sanitaires nationales en matière d'alimentation auprès des enfants et des jeunes dépourvus de soutien familial et que les divers centres intégrés prennent en charge. Il importe aussi de faire acquérir aux enfants de toutes conditions les réflexes et les habitudes alimentaires convenables et de leur apprendre à sélectionner eux-mêmes qualitativement et quantitativement les aliments indispensables pour un développement harmonieux de leur corps et de leur esprit. Lutter contre les effets néfastes d'une certaine publicité sur l'alimentation de nos enfants figure également parmi les priorités du séminaire et de toutes les manifestations qui ont trait aux habitudes alimentaires de l'enfance et de la jeunesse dans notre pays. Mais la plupart des intervenants ont surtout mis l'accent sur les meilleurs moyens de respecter les conditions d'hygiène au cours des différentes étapes entrant dans la chaîne alimentaire, depuis celle de l'approvisionnement jusqu'à celle de la consommation des aliments préparés. C'est pour cette raison que les communications portèrent également sur la sensibilisation aux risques d'avaries alimentaires, principales causes des intoxications parfois mortelles.
Les infections, leurs agents et leurs symptômes Il faut donc pour les responsables de tous les établissements où une population plus ou moins nombreuse d'enfants et de jeunes s'alimente collectivement pour connaître les risques courus par ces derniers si la moindre des conditions d'hygiène de base est négligée ; ils doivent également reconnaître et identifier le type d'intoxication et l'agent bactériologique qui en est responsable ainsi que les symptômes de chaque toxi-infection alimentaire. Il y va de la santé et de la vie d'individus dont l'immunité est encore relativement faible : c'est donc un devoir de les protéger contre des bactéries comme la salmonelle qui se reconnaît surtout à la forte fièvre, aux douleurs gastriques aigues et à la diarrhée qu'elle provoque. L'intoxication due à la bactérie du staphylocoque engendre des vomissements, et des diarrhées sans manifestations fébriles. L'entérobactérie se déclare par de fortes douleurs au niveau de l'abdomen et du ventre et également par des diarrhées.. Le microbe du clostridium perfringens donne lieu presque aux mêmes effets. Celui qu'on appelle « shigella » peut quant à lui occasionner une déshydratation du corps de l'enfant à cause des diarrhées continues qu'il provoque entraînant parfois la mort de celui-ci ; le cas d'une fille de neuf ans décédée de ce mal est resté dans les annales du ministère de la santé. Plusieurs facteurs peuvent entraîner les infections alimentaires et donc les cas d'intoxication dont notamment les aliments (de toutes sortes) mal conservés ou insuffisamment cuits, les produits qui ne sont ni stockés, ni distribués, ni vendus ni enfin consommés selon les bonnes règles hygiéniques. Les insecticides, certains produits chimiques inhérents au produit consommé ou bien à son conditionnement peuvent également causer les infections, tout comme certains insectes et rongeurs dont il faut à tout prix débarrasser les cuisines. Les animaux atteints de maladies contagieuses, les eaux polluées utilisées pour l'arrosage et le lavage des fruits et légumes, les plaies sur les mains de la personne par qui passe l'une des opérations qui précèdent la consommation des aliments, tous ces facteurs peuvent être à l'origine d'une infection.
La propreté partout ! Dans tous les cas, il est recommandé de suivre les cinq conseils donnés par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à savoir : se laver les mains avant chacune de ces étapes et répéter le geste autant de fois que cela est nécessaire, placer toujours les aliments crus à l'écart des aliments cuits, bien s'assurer de la cuisson adéquate des aliments avant de les servir, respecter les règles de leur conservation, choisir pour leur préparation et leur nettoyage une eau saine et sécurisée. Concernant les viandes rouges, les œufs, les poissons, les mollusques et les crustacés, il est d'une importance capitale de savoir en choisir les meilleurs en fonction de certains critères sur lesquels nous reviendrons très prochainement. Une remarque avant de terminer : les exemples, les images et les locaux qui nous ont été présentés pour illustrer les meilleures conditions d'hygiène au cours des différentes étapes de l'alimentation représentent malheureusement des cas exceptionnels ; d'autre part toutes les précautions exigées dans chaque opération entrant dans la chaîne de l'alimentation sont-elles prises partout ? Les cantines de certains établissements scolaires ou préscolaires, les restaurants universitaires sont ils suffisamment et régulièrement contrôlés ? Et ces gargotes, pizzerias, pâtisseries qui poussent comme de dangereux champignons devant les établissements scolaires et universitaires, qui les surveille, qui y garantit les meilleures conditions d'hygiène ? Il ne suffit pas de sensibiliser, ni de discourir dans les colloques et séminaires, il importe surtout de faire suivre les discours de l'action coercitive convenable. Il faut sévir contre tous ceux qui « polluent » l'alimentation des futures générations, à commencer par les meneurs de campagnes publicitaires en faveur des plats et boissons sans saveur ni réelle vertu nutritive.