Cette tragédie est une honte, pas uniquement pour le monde arabe mais pour l'humanité tout entière. Les Juifs avaient créé le mythe de David et Goliath. Ils l'appliquent aujourd'hui, mais en inversant les rôles. Les Juifs ont vécu l'holocauste et voilà qu'ils se vengent de l'Histoire en tuant des enfants, des femmes et des hommes palestiniens. Parler de guerre comme l'accrédite la thèse israélienne est simplement ridicule. Des missiles contre des roquettes, est-ce cela la guerre ? Une telle disproportion des forces, est-ce là « la sécurité d'Israël » ? Le Hamas assume une part historique dans le lynchage de la population de Gaza. Les roquettes lancées contre Israël laissaient présager une telle réaction de la part de Tel-Aviv. Mais lorsqu'on s'attaque aux civils, aux écoles, aux hôpitaux voire aux mosquées, quelle différence existe-t-il, finalement, entre Ben Laden qui tue des milliers de vies innocentes dans les Tours jumelles et le gouvernement israélien ? Une question hante les esprits : Israël agit-il seul ? M. Obama, si prompt à intervenir dans le conflit entre l'Inde et le Pakistan, s'est abstenu de tout commentaire parce qu'il « est le président élu » et qu'il n'était pas encore entré en exercice ! Cette attitude ambivalente, est un peu à l'image de ce qui se trame, de ce qui se fait par ailleurs, dans le monde arabe, comme dans le monde occidental. L'impact, cette fois, sur les foules arabes, sur la sensibilité populaire arabe, se fait déjà ressentir. Ça gronde partout. L'indignation est même plus appuyée que lors de Sabra et Chatila. A l'époque, les gouvernements arabes ont résolument bougé. Mais que peut-on finalement face à la furie iconoclaste israélienne ? Que peut-on encore face à un Hamas qui refuse de négocier avec Abbès au nom de ce slogan : « non à la reddition ! ». A l'heure où nous mettions sous presse, Israël avait tué 345 palestiniens et blessé 1600 autres. Et tout cela en deux jours. Les Nazis, eux-mêmes, n'avaient pas réalisé un tel chiffre en ce laps de temps si court, dans l' « extermination » des juifs. Le pire de tout c'est que Madame Livni déclarait, hier, que « l'objectif d'Israël est la paix ». Quelle paix ? Et d'ailleurs, Tel-Aviv a bien fait comprendre qu'elle ne négocierait plus tant que le Hamas serait là. Mais alors, cela donne libre cours aux amalgames. Le but d'Israël est de renverser le Hamas, c'est clair. Sauf que la violence engendre la violence. Pense-t-on aux conséquences logiques, c'est-à-dire, à la recrudescence et à l'intensification des mouvances extrémistes ?