* Un projet - pilote en partenariat avec les Italiens a connu une réussite dans la région de Kasserine car les autochtones y ont été sensibilisés et impliqués... Le Pr. Giuseppe Enne coordinateur du projet, financé par l'Union européenne, précise qu'il « vise à contribuer à la lutte contre la désertification à travers la restauration des parcours dégradés en collaboration avec les autorités compétentes nationales et locales et notamment par la mise en œuvre d'une approche participative au niveau de la communauté rurale ». La plantation participative d'arbustes fourragers sur 2500 ha a été l'action essentielle du projet. Des activités complémentaires de formation, de sensibilisation, d'encadrement et d'études ont été réalisées pour développer et diffuser des connaissances et des techniques innovantes. Le ministre de l'Agriculture et des Ressources Hydrauliques, Mohamed Habib Hadded, a rappelé à l'ouverture des travaux, que « la sauvegarde des ressources naturelles et leur protection des dangers de la désertification est une question centrale ». L'option est prise pour une exploitation rationnelle du milieu naturel et la satisfaction des besoins du pays en produits agricoles, sans détérioration des ressources.
Un choix stratégique Plusieurs mesures, réformes et stratégies ont été arrêtées avec une démarche globale et multidimensionnelle basée sur l'association de toutes les parties concernées par la dégradation de l'environnement. La Tunisie a été un des premiers pays à ratifier les conventions internationales concernant la bio - diversité, les changements climatiques ainsi que la convention onusienne de lutte contre la désertification. Un programme national a été établi pour la concrétisation de la convention onusienne et adopté par la Commission Nationale de Développement durable depuis 1998. La lutte contre la désertification et la protection des ressources naturelles est un choix stratégique dans tous les plans de développement. Le ministre a listé, dans cet esprit, le programme national de mobilisation des ressources hydrauliques et de rationalisation de leur exploitation, celui de conservation des eaux et du sol et celui de plantation d'arbres forestiers et d'amélioration des pâturages. Ces plans entamés depuis le début des années quatre - vingt - dix ont permis de réaliser de grands acquis tels que la mobilisation de 86% des ressources hydrauliques en 2006 avec l'objectif d'atteindre le taux de 95% en 2011. Une avancée a été réalisée dans la rationalisation de la consommation de l'eau. Sur 400 mille hectares de périmètres irrigués, 80% le sont avec les techniques d'économie d'eau. La couverture forestière est de 12,3%. En 2011 elle doit atteindre 16%. Sept cent mille hectares de pâturages ont été aménagés jusqu'à 2006.
Les cartes agricoles Parallèlement à ces projets, la mise en place de cartes agricoles dans les différentes régions du pays est un mécanisme permettant la rationalisation de l'utilisation des ressources naturelles pour garantir la durabilité du développement, utiliser les terres en fonction de leurs propriétés et faire face aux facteurs de désertification. D'ailleurs, dans le cadre de la vision prospective à long terme, une étude a été réalisée dernièrement en collaboration avec le gouvernement allemand, sur les incidences des changements climatiques sur les ressources naturelles et l'environnement. D'où une stratégie nationale a été dégagée pour fixer les différentes politiques et les programmes à inclure dans le 11ème Plan et la prochaine décennie ( 2007 / 2016 ). Les programmes de partenariat jouent un grand rôle dans la concrétisation de l'effort continu de rationalisation de la gestion des ressources naturelles et le traitement des situations consécutives à la désertification et à la surexploitation des ressources.
La nécessaire synergie Le projet de développement local à Kasserine pour la lutte contre la désertification, entre dans le cadre du programme SMAP. Sa concrétisation a duré 4 ans. Il participe au traitement des incidences négatives de la désertification à travers la réhabilitation des parcours dégradés et l'amélioration des capacités locales d'auto développement et d'auto gestion. Ceci a permis d'améliorer le niveau de vie et de créer des emplois dans ces régions. Et au ministre de déclarer que « ce projet pilote s'intègre dans la concrétisation des choix nationaux visant à instaurer un partenariat entre l'Etat et les bénéficiaires des projets lors de leur concrétisation » en ajoutant qu'il « diffuse la culture de l'auto développement et du développement durable auprès des habitants de ces régions ». Comme le bilan de cette expérience est positif, il est espéré que les donateurs poursuivent leur appui pour le financement d'autres projets similaires avec des investissements adaptés aux spécificités des régions concernées. Par ailleurs, comme le rappelle le ministre, la garantie d'un développement global et durable dans le milieu rural et pastoral, suppose une synergie entre les différents programmes. Une symbiose doit exister entre tous les intervenants. Ceux - ci doivent se concerter, coordonner et agir de concert. La société civile a son rôle à jouer. Et surtout les populations ciblées par les programmes. Des projets de développement intégré, à une échelle plus large sont à imaginer. L'expérience mérite d'être élargie. Le coordinateur du projet, le Pr Giuseppe Enne n'a - t - il pas déclaré que « cette expérience sera exposée dans deux semaines à Buenos - Aires ».