La campagne de terreur israélienne dans la bande de Gaza entre dans sa deuxième semaine avec son cortège de morts, de blessés, de mutilés et de destructions. Encouragé par la passivité de la communauté internationale et de l'apathie des puissances occidentales face aux souffrances endurées par la population palestinienne, Israël poursuit sa sinistre besogne avec son habituel mépris des conventions internationales. Même les timides appels à une trêve humanitaire, n'ont pas eu raison de l'acharnement des dirigeants israéliens, Tzipi Livni annonçait cyniquement à Paris que « la situation humanitaire dans la bande de Gaza (était) exactement comme elle doit être » ! Une question se pose, cependant, avec acuité : Jusqu'où ira Israël dans la réalisation de ses sombres desseins ? Au neuvième jour des raids aériens massifs et après les tonnes de bombes déversées sur Gaza, les stratèges militaires israéliens constatent que les tirs de roquettes sur le sud d'Israël ne cessent pas. Au contraire, ils atteignent de plus en plus loin les profondeurs israéliennes. Et on brandit, aujourd'hui, la menace d'une offensive terrestre qui ne serait pas, selon plusieurs spécialistes, de grande ampleur et se limiterait à des incursions localisées pour épargner aux troupes israéliennes de lourdes pertes. Ce qui importe à Israël, c'est de restaurer sa capacité de dissuasion, ébranlée par l'échec cuisant en 2006 au Liban, et d'affaiblir le Hamas sans aller jusqu'à le déloger du pouvoir. Ce raisonnement est plausible, selon de sérieux politologues et, en fait, c'est le Hamas qui tombe dans le piège... Car, dans le fil droit de sa stratégie guerrière et d'expansion, Israël mise sur les ripostes de Hamas, en réponse à chacune de ses provocations pour faire intervenir son armée et maintenir ainsi les tensions, multiplier les massacres et perpétuer le fait accompli : l'Etat hébreu n'est nullement intéressé par un quelconque processus de paix, sinon il aurait saisi l'opportunité de l'offre arabe généreuse, mise sur la table depuis 2002 et n'aurait pas mis en échec les pourparlers avec l'Autorité palestinienne après les espoirs engendrés par la Conférence d'Annapolis. Mais, aujourd'hui, devant l'ampleur du désastre, c'est aux frères palestiniens, le Fatah et le Hamas, de mettre de côté leurs divergences, de souder leurs rangs et de définir, ensemble, leurs visions d'indépendance et les moyens d'y accéder. Il y va de l'avenir du peuple palestinien et de l'Etat qu'il compte instituer sur sa terre usurpée.