Le Temps-Agences - Le chef des opérations d'Al-Qaïda au Pakistan et son lieutenant ont été tués "au cours de la semaine dernière", a indiqué jeudi un responsable américain du contre-terrorisme, sous couvert d'anonymat. Ces deux individus, le kényan Oussama al-Kini, considéré comme le chef des opérations d'Al-Qaïda au Pakistan, et son bras droit Sheikh Ahmed Salim Swedan figuraient tous deux sur la liste des personnes les plus dangereuses recherchées par le FBI, pour leur implication dans les attentats ayant frappé les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie en 1998. Oussama al-Kini était soupçonné d'avoir fomenté l'attentat à la voiture piégée qui a visé l'hôtel Mariott d'Islamabad le 20 septembre dernier, faisant 60 morts. Il était aussi tenu pour responsable d'une tentative d'assassinat visant l'ex-Premier ministre pakistanais Benazir Bhutto à son retour d'exil en octobre 2007. Mme Bhutto a été tuée en décembre de la même année dans un attentat. Le responsable américain a refusé de préciser les circonstances dans lesquelles les deux hommes ont été tués. Selon le Washington Post, qui a été le premier à révéler cette information sur son site Internet, ils sont morts lors d'une frappe de missile le 1er janvier. Citant des responsables du contre-terrorisme, le quotidien affirme qu'al-Kini est le huitième haut responsable d'Al-Qaïda tué dans des frappes clandestines de la CIA depuis juillet. Les deux hommes auraient été en train de planifier de nouvelles attaques, a indiqué un responsable au journal. "Ils sont morts en préparant de nouveaux actes de terreur", a-t-il déclaré sous le couvert de l'anonymat. La frappe a eu lieu dans le sud du Waziristan, zone tribale du Pakistan, frontalière de l'Afghanistan, où seraient réfugiés des combattants d'Al-Qaïda et des talibans, poursuit le journal. Des responsables des services de sécurité pakistanais avaient indiqué le 1er janvier qu'un drone (avion sans pilote) américain avait tiré trois missiles sur la zone de Karikot, dans la province du Waziristan du Sud, faisant cinq morts. Ces tirs étaient les derniers d'une série de bombardements, tous considérés comme venant de drones de la CIA, visant des rebelles dans cette région frontalière de l'Afghanistan reculée et instable. Ces frappes, répétées ces dernières semaines, nourrissent les tensions entre Washington et son allié pakistanais.