Obus de chars sur un complexe de l'UNRWA, un hôpital et les bureaux des médias Le Temps-Agences - L'armée israélienne a violemment bombardé hier Gaza, touchant des bâtiments abritant des médias et une agence de l'ONU après une incursion en profondeur de ses chars dans la ville, au 20e jour de son agresssion dévastatrice contre Gaza qui a tué près de 1.100 Palestiniens. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, arrivé en Israël dans le cadre d'une tournée régionale, a estimé que les conditions étaient réunies pour que les combats cessent "maintenant", en jugeant "insupportable" le nombre des victimes palestiniennes.Mais au moment où la diplomatie s'activait pour arracher un cessez-le-feu dans la guerre déclenchée le 27 décembre, l'armée israélienne a intensifié ses bombardements aériens et de chars contre Gaza-ville. Trois employés de l'Unrwa, la principale agence de l'ONU d'aide aux réfugiés palestiniens, ont été blessés par des obus de chars qui ont endommagé son complexe, selon un porte-parole de l'agence qui a suspendu ses opérations dans l'enceinte après la destruction de plusieurs entrepôts. Les attaques israéliennes ont aussi touché un immeuble abritant les bureaux de plusieurs médias arabes et internationaux dont l'agence Reuters, les télévisions Fox, Sky ainsi que les chaînes Al-Arabiya et MBC. Deux cameramen palestiniens de la télévision arabe d'Abou Dhabi ont été blessés. L'Association de la presse étrangère en Israël et dans les territoires palestiniens s'est dite "alarmée", soulignant que les bâtiments abritant des médias "sont clairement identifiés". Un incendie s'est déclaré en outre à l'hôpital Al-Qods relevant du Croissant Rouge palestinien, touché par des obus, provoquant des scènes de terreur dans l'établissement. "J'ai amené mes enfants à l'hôpital parce qu'ils avaient peur à la maison. Mais en fait, ici, c'est encore plus terrifiant", a avoué Hussein, 40 ans. Quelques heures plus tôt, les chars, appuyés par l'aviation, avaient avancé sur plusieurs centaines de mètres dans Tal Al-Hawa, un quartier périphérique de Gaza-ville, selon des témoins. Ils y ont affronté des combattants palestiniens tirant au mortier et à la roquette anti-char. Une colonne de blindés a pris position dans un parc public du centre du quartier, forçant des centaines de familles palestiniennes à fuir les lieux. Au moins 37 Palestiniens ont été tués aux premières heures de la journée, selon des sources médicales. L'aviation a en outre effectué des attaques dans le nord du territoire, où une femme et ses trois enfants ainsi qu'une jeune voisine ont péri dans un raid, selon des sources médicales. Pendant la nuit, la bande de Gaza avait été la cible de violents bombardements, les plus intenses depuis le début de l'offensive, selon des habitants. L'armée a affirmé avoir visé "70 cibles" dans des raids aériens, notamment des sites de lancement de roquettes et des groupes d'hommes armés. Entre-temps, les tirs de roquettes à partir de Gaza ont continué. Selon l'armée, 17 engins sont tombés sans faire de victime sur le sud d'Israël, où une maison a été touchée à Sdérot. Depuis le début de l'offensive, 1.070 Palestiniens ont été tués, dont 355 enfants et 100 femmes, et plus de 5.000 blessés, selon un dernier bilan fourni par le chef des services d'urgence à Gaza, Mouawiya Hassanein. Durant cette période, dix militaires et trois civils israéliens ont péri. "Les opérations militaires continuent. Nous avons enregistré des succès exceptionnels", a dit Barak dans un communiqué tout en répétant que son gouvernement "examinait parallèlement la possibilité de mettre fin à cette opération à la faveur du processus diplomatique afin de concrétiser ce succès". Les efforts diplomatiques s'accéléraient avec l'arrivée du négociateur israélien Amos Gilad en Egypte, les visites de M. Ban et du chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier et la tenue d'un sommet des pays du Golfe à Ryad. L'Egypte, qui joue les intermédiaires entre Israël et le Hamas, a affirmé avoir obtenu l'aval de Hamas à son plan, ce que ce dernier n'a pas confirmé. La situation humanitaire dans le territoire palestinien surpeuplé et pauvre devient "dramatique", ont par ailleurs affirmé les agences, alors que les habitants fuyant les raids n'ont pas d'endroit où se réfugier. Un million d'habitants vivent sans électricité, 750.000 sont sans eau et les hôpitaux fonctionnent grâce à des générateurs de secours, selon l'ONU.