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La bureaucratie a la dent dure
Administration
Publié dans Le Temps le 18 - 01 - 2009


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Lenteur, longues procédures et perte de temps
Administrer c'est gérer, régir, diriger ; l'objet de cette opération est soit des affaires, publiques ou privées, soit des biens. Ce qui nous intéresse ici c'est le service public qui est conçu donc pour assurer la bonne marche des affaires des citoyens, résoudre leurs difficultés,
faciliter leur tâche en simplifiant la procédure et en leur épargnant les longs déplacements et les pertes de temps par le rapprochement de l'établissement de leur lieu de résidence et la rapidité des services prodigués.
Notre administration est encore loin de fournir ces avantages, la bureaucratie continue à sévir, le citoyen peine toujours pour obtenir un papier ou bénéficier d'un service, ses attentes et la liste des pièces à fournir sont aussi longues qu'avant.

Eparpillement injustifié
Jihed a dû attendre quelques mois pour obtenir une ligne téléphonique fixe. « On m'a dit de revenir après une semaine ou deux pour recevoir l'autorisation, je m'attendais à ce qu'on me l'envoie par courrier, je me croyais en Europe, nous dit-il, mais comme je suis habitué comme tout le monde au report des délais, je suis revenu après trois semaines, là, on m'a fait savoir que l'agent responsable du quartier où j'habite et qui est Laâouina viendrait brancher la ligne le lendemain, j'ai attendu plus d'un mois et il ne s'est pas toujours présenté, alors j'ai pris contact avec cet agent après m'être bien renseigné sur lui, et il a fallu que je fasse preuve de générosité pour qu'il me branche enfin la ligne, nous confia-t-il ». Nous avons cru que l'expérience qu'il a vécue était une exception, car nous avons estimé que ce n'est pas normal qu'on attende près de deux mois pour une simple ligne téléphonique, mais il nous a convaincu du contraire, ce qu'il nous a dit par la suite était très plausible. « C'est ce qui doit arriver quand on dépend d'une agence déjà saturée par le nombre très important de la population locale, il s'agit de l'agence Télécom de la ville de L'Ariana, nous affirma-t-il, je me demande pourquoi nous les habitants de Laâouina nous dépendons de cette agence qui se trouve dans un autre gouvernorat et qui est de surcroît très loin de notre communauté, avec l'embouteillage qui est fréquent dans cette ville, je dois mettre au moins une heure moins quart si j'emprunte un moyen de transport public, et pas moins de vingt minutes si je prends ma voiture, et avec cela il faut compter trente minutes en moyenne dans les files d'attente, à chaque fois que je me rends à cette agence, je perds un temps fou, et pourtant on a une agence tout près de chez nous à laquelle on peut se rendre à pied, c'est celle du Lac. On a l'impression que personne ne veut de nous et qu'on est de trop pour les autorités, ajouta-t-il, on relève du gouvernorat de Tunis et de la délégation du Lac, pour la STEG, notre agence c'est celle du Kram, pour la SONEDE, celle de La Marsa et pour la recette des finances, nous dépendons du bureau de Kheïreddine ». Nous aussi de notre côté nous nous demandons pourquoi cet éparpillement, d'ailleurs cette commune a connu une grande extension ces dernières années et elle mérite donc d'avoir ses propres agences et ses propres bureaux. L'absence de coordination
Un autre citoyen, Kamel, se lamente d'une autre pratique de notre administration. « Mon frère qui est un malade mental touche une prestation sociale de la CNRPS qui était arrivée à échéance, nous déclara-il, pour la renouveler, il faut l'enquête d'une assistance sociale, mais comme c'était l'été et que mon frère vit avec ma mère dans un autre gouvernorat depuis quelques années, on m'a dit que, pendant la séance unique, on ne procédait pas à ces enquêtes et que les assistantes n'exerçaient pas en dehors du gouvernorat dont elles dépendaient, il a fallu que je fasse intervenir quelqu'un d'influent pour qu'une assistante sociale relevant du lieu de résidence de ma famille soit désignée pour la dite enquête ». Là aussi, on ne peut que partager l'indignation du citoyen, il est inadmissible que les bureaux d'un même établissement ne coordonnent pas leur action, cette assistante aurait dû être désignée d'office, à ce qu'on sache, un citoyen a le droit de déménager. De plus, suivant quelle logique arrête-t-on les enquêtes sociales pendant l'été ? Dans ce cas, on devrait nous établir une liste des services assurés pour chaque saison de l'année.

Les conditions de l'élimination
Le comble des aberrations administratives c'est ce qui est arrivé à Faïçal, un professeur de l'enseignement secondaire. « Comme j'ai quinze ans de service, j'ai pris part au concours de principalat, nous dit-il, j'ai déposé le dossier au mois de juin, et le 12 janvier dernier, date limite de la vérification des scores par les candidats qui ont à approuver ou à formuler des oppositions en cas d'erreur, j'ai appris que ma candidature était refusée en raison de l'absence de légalisation de la copie du diplôme ». Mais c'est vraiment absurde que de demander à un employé qui participe à un concours interne de fournir une copie du certificat même non légalisée, le diplôme sur la base duquel il était recruté !!! On exige ce papier de quelqu'un qui se présente à un concours externe, mais pas d'un fonctionnaire qui est là depuis des années, tout ce qu'on devrait lui demander c'est de remplir un formulaire, pas plus. A l'époque de l'informatique où il suffit de cliquer sur le souris pour accéder à toutes les informations emmagasinées, cette procédure ne peut avoir qu'une seule explication : éliminer le maximum de candidats possible pour épargner le maximum d'argent possible. Ce qui nous laisse si affirmatif c'est que la direction régionale de l'enseignement où était déposé le dossier aurait pu, pendant cette période de six mois, aviser l'intéressé par courrier, ainsi il aurait pu apporter la copie conforme exigée.
L'attente interminable
L'autre abus administratif à dénoncer c'est l'attente injustifiée. « Je suis entré à la municipalité à 11h30, nous dit Jalel, j'ai pris un numéro du distributeur et j'ai attendu mon tour, mais à 13h, on nous a demandé de sortir parce qu'on fermait, et de revenir à 15h, un peu de respect comme même ! on n'a pas que ça à faire ! enchaîna-t-il indigné ». Oui, il a raison, un peu de respect, il est inadmissible que l'on perde presque une journée pour un extrait de naissance ou une signature légalisée, ce n'est pas logique que de faire attendre les gens une heure et demie et de les obliger à revenir après deux heures pour faire la queue pendant on ne sait combien de temps encore. A partir du moment où on a été reçu dans les locaux et qu'on a le numéro à la main, on a le droit d'être servi, et si on estime que le nombre de la clientèle est très important, on n'a qu'à fermer la porte avant l'heure ou mettre en place un nombre suffisant de personnel, ce qui serait la solution la plus convenable.
Ce ne sont là, comme vous le savez, que quelques échantillons des défectuosités de notre administration, il y en a bien sûr tant d'autres. Ces pratiques dépourvues de fondement logique et négligeant l'intérêt du citoyen ne font que pérenniser les difficultés de celui-ci et aiguiser ses souffrances. Cela fait des années qu'on attend que la situation s'améliore mais en vain, elle va de pire en pire, la durée des attentes est toujours la même sinon plus, et le nombre des pièces requises pour la constitution des dossiers n'a pas diminué non plus, alors que dans d'autres pays, les demandes se font presque avec zéro papier, car eux, ils savent mettre à profit la révolution informatique, tandis que nous, on hésite encore entre la modernité et les anciennes méthodes qui conviennent mieux à notre tempérament.


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