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La ville enlaidit
LA VIE DANS LA CITE
Publié dans Le Temps le 26 - 01 - 2009

Il y a quelques décennies, les habitations en zone urbaine étaient pour la plupart horizontales, les quelques immeubles légués par la colonisation française se trouvent dans quelques unes de nos grandes villes.
Cette nouvelle construction verticale qui est la plus adoptée de nos jours est exigée par la poussée démographique et l'exiguïté de l'espace. Une telle contrainte sociale et économique qui est un signe de progression reflète-t-elle une évolution dans les mentalités ? Le voisinage dans un bâtiment est très délicat, car il y a moins d'indépendance que dans les habitations horizontales, là, on se partage presque tout, ce qui requiert une certaine culture, c'est-à-dire du civisme.
Contrairement à l'image positive et rassurante que laisse apparaître la loi (voir encadré), la réalité est loin d'être satisfaisante, elle nous offre une image assez décevante. Hassan, un habitant d'un groupe d'immeubles situés dans la banlieue nord, nous fit part de ses tracasseries. « Je ne supporte plus la vie dans cet endroit, nous confia-t-il, si j'ai les moyens, je déménagerai. On n'a pas de syndic, chaque immeuble est géré à sa manière, dans le nôtre, c'est moi qui m'en occupe, mais malheureusement les voisins ne me facilitent pas la tâche par leur refus de payer leurs quotes-parts, croyez-moi, il y a des fois où je paye à leur place, ils refusent même d'acheter des lampes pour les escaliers, ajouta-t-il indigné ». Mais il s'agit là d'un problème de sécurité, ces derniers pourraient servir de gîte pour les délinquants. On se demande pourquoi la municipalité n'intervient pas en imposant un syndic et en exigeant le paiement de la cotisation à tous les habitants comme l'énonce la loi :« En cas de retard ou tergiversation de la part d'un propriétaire ou des exploitants précités dans le paiement des quotes-parts et participations aux dépenses mises à leur charge conformément aux dispositions du présent code et du règlement de copropriété, le président du syndicat peut le contraindre au paiement des sommes dont il est redevable au moyen de la procédure de l'injonction de payer, l'exploitant du local peut réclamer du propriétaire les sommes qu'il a payées à ce sujet. L'injonction de payer est exécutoire, vingt quatre heures après sa notification, conformément à la procédure prévue par le code de procédure civile et commerciale ».
Dans certaines résidences, où il y a un syndic, la situation est meilleure mais pas vraiment rayonnante. Celle de la SPROLS de Denden en est l'illustration. Khémaïes, l'ex-président du syndicat se plaint du même problème, le non payement par les propriétaires de leurs contributions, ce comportement on le rencontre même dans les somptueuses résidences bien qu'il soit limité comme nous l'ont fait savoir certaines personnes avec lesquelles nous nous sommes entretenus. «Nos grandes difficultés apparaissent surtout lors des grands travaux comme c'est le cas actuellement où on veut badigeonner les murs dont certains comme vous pouvez le constater ont complètement perdu leur revêtement, nous dit notre interlocuteur. Les frais pour un seul immeuble sont évalués à 700 dinars et nous en avons 27, donc je vous laisse imaginer la somme que nous avons à recueillir, la quote-part de chacun est de l'ordre de 100 dinars, et compte tenu des difficultés financières de certains, on est contraint à accepter les facilités de payement ». Notre étonnement fut grand quand il nous a appris que la résidence n'était badigeonnée qu'une seule fois depuis sa création vers la fin des années soixante-dix. « Jusqu'à il y a deux ans, c'était la SPROLS qui s'occupait de tout sans s'occuper en fait de rien, nous confia-t-il, elle faisait office de syndic, chaque propriétaire lui versait 5 dinars par mois à titre de cotisation, mais on n'a rien reçu comme services en contre-partie, et même la chaussée intérieure qui était très endommagée a été réparée par la municipalité ». Nous avons remarqué que l'espace vert n'était pas bien entretenu comme presque partout d'ailleurs, et que certains appartements étaient sur le point de se détacher de l'ensemble auquel ils sont scellés par la transformation des balcons en baies vitrées ou par d'autres fantaisies.
L'esthétique bafouée
Un immeuble est une unité architecturale, et en tant que tel il doit présenter une uniformité, offrir le même aspect exactement comme, par exemple, une villa dont le plan particulier et les motifs spécifiques se différencient des autres, et c'est l'association de ces entités individualisées qui créée cet ensemble harmonieux, ces agglomérations. L'harmonie des formes et des couleurs est impérative, car il y va de l'esthétique de la ville. En d'autres termes, si l'intérieur d'un immeuble est la pure affaire des habitants, il n'en est pas de même de son extérieur, le dehors n'intéresse pas qu'eux mais toute la communauté. Chaque construction fait partie intégrante du paysage urbain, elle en est une partie constitutive, et à ce titre, elle doit participer à donner une touche artistique à cet ensemble, jeter une belle couleur sur cette grande toile qu'est la ville pour en constituer un tableau pittoresque et en faire un coin de paradis.
Certains endroits de nos villes offrent à la vue des spectacles désolants, des immeubles en ruine. Une ville ce n'est pas une caserne qu'on construit n'importe comment ou un dortoir aménagé juste pour héberger des personnes, elle est un cadre de vie. Et pour rendre celle-ci agréable, il faut qu'elle soit une réussite sur le plan esthétique, cela est de nature à nous relaxer, la beauté agrémente la vie, c'est une thérapie qui apaise nos soucis et nous aide à dépasser nos difficultés. Car si on n'est pas concilié avec le milieu dans lequel nous évoluons, on ne peut pas s'épanouir ni se réjouir, le stress serait notre lot quotidien et la mélancolie notre attitude de tous les jours. On ne peut pas connaître le sourire ni la bonne humeur lorsque notre regard embrasse depuis le matin jusqu'au soir des façades lugubres, mal peintes, ou de style baroque d'une excentricité extrême. Heureusement que Sidi Bou Saïd n'est pas loin pour que l'on puisse se repaître les yeux.
En vous promenant dans la ville, vous voyez soit des murs « dépiautés » qui ont perdu toute trace de peinture depuis des années, soit des murs brillant de mille et une couleurs rappelant les mille et une nuits de Chehrazed dans leur variété et leur originalité. Il y a des immeubles comme ceux de la cité Ezzouhour qui vous donnent l'impression que vous êtes en face d'une superposition de maisons tellement il y a de formes et de couleurs, aucun appartement ne ressemble à l'autre comme s'ils étaient construits séparément puis collés. Cette fantaisie ne se trouve pas seulement dans les cités populaires de la banlieue, mais également dans la capitale. Excepté ceux qui sont délabrés, les autres qui sont encore habitables ont changé de physionomie comme les humains, c'est logique, puisqu'ils ont vieilli. Là aussi les appartements ne se ressemblent plus, leur divorce est consommé.
D'après l'enquête qu'on vient de mener, il est clair que la cause du manquement à leurs devoirs de la part des copropriétaires n'est pas uniquement matérielle mais aussi culturelle. Quels que soient les mobiles de ces contraventions, la municipalité qui a la charge d'organiser la vie urbaine est dans l'obligation de veiller à la bonne application de la loi. A ce qu'on sache, ses agents sont très actifs et très vigilants quand il est question de construire sans permis, là, leur intervention est immédiate et énergique, mais ils s'éclipsent ou font comme s'ils n'avaient rien remarqué lorsqu'il s'agit de modification d'appartements non autorisée et endommageant l'ensemble, ou d'immeubles non entretenus aux murs sales gâchant le paysage. Ce comportement de leur part est incompréhensible voire énigmatique. De deux choses l'une : soit qu'ils n'accordent aucun intérêt à l'esthétique, et dans ce cas, ce serait une question de culture et de goût, soit que cela leur poserait des difficultés d'ordre pratique : on ne peut pas être aussi persuasif avec plusieurs individus à la fois qu'avec un seul, et dans ce cas, ils devraient mieux s'organiser.
Faouzi KSIBI
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Le règlement de la copropriété
Cette copropriété est régie par Loi n° 2005-78 du 4 août 2005, modifiant et complétant le code des droits réels promulgué par la loi n° 65-5 du 12 février 1965 . En effet, pour organiser la vie commune des habitants, celle-ci a prévu la constitution d'un syndicat présidé par l'un des propriétaires. Sa fonction est de réaliser tous les travaux se rapportant aux réparations, à l'entretien, à la propreté et à la sécurité des lieux. Ce responsable a le rôle de résoudre les difficultés, de veiller dans la mesure du possible à ce que la cohabitation entre les habitants soit agréable. Défaillir à ces devoirs entraînerait son remplacement. Le non accomplissement des tâches dont il a la charge plongerait les immeubles dans un état chaotique et exposerait le syndic à des sanctions qui varient en fonction de la gravité du forfait commis, elles vont de l'avertissement et de la suspension provisoire à la suspension définitive, et de l'amende à l'emprisonnement.


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