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Les parents déphasés
ENSEIGNEMENT
Publié dans Le Temps le 26 - 01 - 2009

Lors de chaque réunion parents/professeurs dans les collèges et les lycées secondaires, les plaintes de part et d'autres ne cessent pas et chacun renvoie la balle à l'autre. Cela est devenu ordinaire ! Mais ce qu'on peut noter à travers les discussions, c'est que certains parents veulent bien suivre la scolarité de leurs enfants,
mais les changements fréquents des programmes et surtout l'introduction de nouvelles matières et méthodes à tous les niveaux restent des obstacles majeurs. Même les parents bien instruits ne savent à quel sain se vouer, quand ils veulent aider leurs enfants à réviser leurs leçons ou à résoudre un problème de maths ou de physique, ou même à faire un exercice de langue. Se sentant très déphasés, voire complètement perdus devant les nouvelles méthodes de travail et surtout les contenus des programmes qu'ils trouvent tout à fait différents du temps où ils étaient eux-mêmes élèves, c'est qu'ils ne sont pas dotés des repères ni des informations nécessaires pour comprendre ces nouveaux programmes et méthodes scolaires pour être capables d'aider leurs enfants à la maison. Que faire pour que les parents, qu'on ne cesse de qualifier de démissionnaires, à tort ou à raison, prennent part au travail scolaire de leurs enfants ?
En effet, il n'est pas toujours facile pour les parents tunisiens de s'y retrouver dans les nouvelles méthodes adoptées dans les différents apprentissages suivis par l'enfant à tous les niveaux scolaires (enseignement de base et secondaire), et par là même, on comprend pourquoi la plupart des parents ne savent pas exactement ce qui est attendu de leur enfant dans chaque étape de son cursus scolaire. Et c'est peut-être pour cette raison que la plupart des parents sont obligés d'inscrire leurs enfants dans des cours particuliers dès les premières années de scolarité ! Mais il y a des parents qui se renseignent auprès des enseignants sur certaines notions scientifiques ou linguistiques jugées trop savantes relatives à telle ou telle matière en vue d'optimiser cette assistance scolaire qu'ils veulent bien assurer à leurs enfants, une fois rentrés de l'école. Mais d'autres ne le font pas et, à force d'être surpris par les nouveaux programmes et les nouvelles méthodes qui se succèdent, ils finissent par lâcher prise. Comme ce parent, pourtant instruit, qui avoue être complètement bloqué chaque fois qu'il veut faire réviser une leçon de français à ces enfants encore à l'école primaire : « Franchement, je ne sais pas comment m'y prendre : on nous fait osciller entre méthode globale et méthode syllabique en lecture. Pour la grammaire, je me sens parfois ridicule devant ma petite fille habituée à appeler « le, la, les, un, une, des » des déterminants alors que pour moi, ils ont toujours été des articles définis et indéfinis ! Avant ces appellations n'existaient pas ! Ce n'est là qu'un seul exemple, il y en a sûrement d'autres ! Pour le calcul enseigné en arabe, n'en parlons pas, là, je suis complètement désarçonné ! La terminologie utilisée m'est complètement étrangère ! Mais j'essaie tant bien que mal de comprendre certains problèmes !»

Le retour en arrière est impossible
Ces parents regrettent les anciennes méthodes d'apprentissage qui remontent aux années 60 et 70 où le calcul se faisait mentalement et la langue française était lue, parlée et écrite correctement ; et ils auraient souhaité que l'enseignement d'antan persiste, du moment qu'il a fait ses preuves sur plusieurs générations. Mais ils oublient que les anciens programmes et les méthodes utilisées à cette époque ne s'adaptent plus à la société actuelle, à l'ère technologique où nous vivons actuellement. Le retour en arrière est impossible, vu les changements fondamentaux qui ont eu lieu ces dernières décennies et qui ont bouleversé tous les domaines et changé même la vision portée par les gens sur l'école et son rôle dans la société : la télévision, l'Internet, le téléphone portable, les SMS...
Tout cela a déteint sur le comportement de nos enfants et leur attitude vis-à-vis de l'école et des études. Hichem, prof au secondaire : « Les parents ont tout à fait raison de dire qu'ils ne peuvent plus suivre la scolarité de leurs enfants, étant donné les changements et les réformes introduits fréquemment sur notre système éducatif ; tout a changé sur le plan pédagogique à tel point que les parents sont parfois incapables de faire réviser les cours que leurs enfants reçoivent à l'école. Cette situation n'est pas propre à notre pays, mais c'est un phénomène universel. Même en France, l'enseignement est passé par plusieurs réformes, laissant souvent les parents en marge du processus éducatif. Et comme en pédagogie, il n'y a pas de recette définitive, il y aura toujours des changements qui remettront les systèmes existants en question, ce qui rend l'adaptation des élèves et des parents à toute rénovation difficile. Dans les réunions que nous tenons chaque fin de trimestre avec les parents, certains viennent nous dire qu'ils sont incapables de suivre les études de leurs enfants à la maison et qu'ils ne s'y connaissent plus dans ces nouveaux programmes et nous demandent ce qu'ils doivent faire. »

Autoriser les parents à assister aux cours de leurs enfants
Justement. Que doivent faire ces parents qui veulent accompagner leurs enfants dans leurs études mais qui n'y arrivent jamais à cause de cette instabilité dans les programmes scolaires et les méthodes pédagogiques. Ce problème s'est posé maintes fois dans d'autres pays et des solutions ont été trouvées. Parmi ces solutions, les parents sont autorisés à assister aux cours de leur enfant pour voir de près comment on travaille en classe, avoir une idée sur les objectifs à atteindre et les démarches à suivre pour pouvoir les imiter avec leurs enfants à la maison.. Imaginez donc que prochainement en Tunisie des parents seront autorisés à s'asseoir dans les salles de classe et à assister aux cours avec leurs enfants ! Cette solution paraîtrait étrange de prime abord, mais il faut l'avoir expérimentée pour en connaître les avantages. L'expérience a été d'abord appliquée aux Etats-Unis et au Canada et elle est en train d'entrer progressivement en Europe, histoire d'impliquer davantage les parents dans la scolarité des enfants.
Pour ce faire, tout parent désireux d'assister à un cours de son choix est autorisé par l'administration de l'établissement à s'y présenter. Cela fait tomber les préjugés que certains parents pourraient avoir sur la vie dans un lycée en général et le travail en classe en particulier ; ce qui leur permet de renouer avec l'école, surtout qu'un manque de confiance s'est installé ces dernières années entre les parents et l'institution scolaire.
Arrivera-t-il un jour où nos profs feront leurs cours en présence des parents d'élèves ? Nous avons sincèrement évoqué cette question avec quelques uns de nos profs tunisiens, la réponse était unanime : « Nous ne sommes pas encore arrivés à ce stade ! »
A part les programmes et les méthodes, la plupart des parents tunisiens ne sont pas au courant des changements effectués de temps en temps, dans le cadre du contrôle continu, sur les modalités de calcul de la moyenne trimestrielle propre à chaque discipline. Ce que nous a confirmé un prof de français : « Ces parents ignorent même comment calculer les moyennes de leurs enfants, ils ne savent pas par exemple que la note d'oral figurant sur le bulletin trimestriel des élèves de 7ème , 8ème et 9ème est la somme des notes obtenues par l'élève sur plusieurs activités au cours du trimestre. On a beau expliquer aux élèves la façon de calculer leurs moyennes, et malgré cela, les parents viennent, qui pour rouspéter, qui pour se renseigner, chacun selon son tempérament ! Ces parents sont excusables, étant souvent induits en erreur par leurs enfants. Mais la faute est à l'administration qui doit communiquer à ces parents, soucieux des résultats scolaires de leur progéniture, toutes les nouveautés relatives au contrôle continu dès le début de l'année ! »


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