18 blessés dans un raid israélien * L'ONU lance un appel à plus de 600 millions de dollars d'aide Le Temps-Agences - L'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, a appelé hier à un cessez-le-feu durable dans la bande de Gaza où la relative accalmie est de plus en plus battue en brèche. "Il est important de consolider un cessez-le-feu viable et durable et nous encourageons les efforts déployés en ce sens", a déclaré M. Mitchell à l'issue d'un entretien avec le président palestinien, Mahmoud Abbas, à Ramallah, en Cisjordanie. Il a aussi affirmé que l'administration de Barack Obama travaillerait en vue d'une "paix durable" et qu'elle était attachée à un règlement sur la base de deux Etats, Israël et la Palestine, "coexistant dans la paix et la sécurité". Un cessez-le-feu ayant mis fin à une agression israélienne dans la bande de Gaza, qui a fait plus de 1.330 morts, est mis à mal depuis la mort d'un soldat israélien mardi dans une attaque à l'explosif à la lisière du territoire palestinien, contrôlé par le Hamas. M. Mitchell a en outre appelé à la mise en place d'un mécanisme permettant l'ouverture permanente des points de passage de la bande de Gaza aux marchandises, avec la participation de l'Autorité palestinienne, chassée du territoire par le Hamas. L'émissaire américain a été reçu par M. Abbas, après avoir plaidé pour la consolidation de la trêve en vigueur depuis le 18 janvier, lors des précédentes étapes de sa tournée régionale, en Egypte et en Israël. Avant la rencontre, deux roquettes, les premières depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, ont été tirées ces dernières heures depuis Gaza sur le sud d'Israël, sans faire de victimes. L'aviation israélienne a réagi en lançant une attaque nocturne dans la zone des tunnels reliant la bande de Gaza à l'Egypte. Elle a aussi mené un raid qui a blessé un policier du Hamas circulant à moto et dix-sept autres personnes dont onze écoliers. L'armée israélienne a affirmé que le policier visé était impliqué dans une attaque ayant tué mardi un soldat israélien à la lisière de la bande de Gaza et à laquelle Israël a déjà riposté par plusieurs raids. Le vice-ministre de la Défense israélien, Matan Vilnaï, a prévenu qu'Israël réagirait à la reprise des tirs de roquettes: "Il est clair que nous allons réagir, mais il faut faire preuve de patience et nous n'avons aucune intention de dévoiler nos intentions à l'ennemi". En recevant M. Mitchell mercredi, le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, avait lié l'ouverture permanente des points de passage de Gaza au sort d'un soldat israélien (Gilad Shalit) capturé en juin 2006 et détenu par le Hamas. "Nous n'acceptons pas la formule « Shalit contre l'ouverture des passages ». Shalit ne sera libéré que dans le cadre d'un échange de prisonniers", a rétorqué le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, lors d'un discours à Doha mercredi soir. Il a affirmé que "tous les efforts politiques qui ne tiennent pas compte des droits de notre peuple et de la résistance sont voués à l'échec". Le Hamas exige la réouverture des passages dans le cadre d'une trêve formelle négociée actuellement sous les auspices de l'Egypte. ------------ L'ONU lance un appel à plus de 600 millions de dollars d'aide
Le Temps-Agences - L'ONU va lancer auprès de la communauté internationale un appel de fonds de 613 millions de dollars pour venir en aide aux habitants de la bande de Gaza affectés par l'agression israélienne, a annoncé hier à Davos le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon. Les fonds, portant sur 9 mois, sont essentiellement destinés à couvrir les besoins alimentaires (153 millions de dollars) de 1,4 million de Palestiniens, l'aide d'urgence (27 millions) ainsi que des tentes (128 millions). Selon l'ONU, les trois semaines d'agression israélienne sur la bande de Gaza entre le 27 décembre et le 18 janvier ont fait 1.300 morts et 5.300 blessés dont 1.855 enfants et 795 femmes. Par ailleurs quelque 21.000 maisons ont été détruites ou gravement endommagées, soit 13% des habitations de ce territoire surpeuplé. "Les besoins de la population de Gaza sont massifs et multiples", a expliqué M. Ban lors d'une conférence de presse en marge du Forum économique mondial (WEF) de Davos (Suisse). L'aide des Nations Unies "permettra de surmonter au moins dans une certaine mesure ces difficultés", a insisté le secrétaire général qui s'était rendu à Gaza peu après la conclusion du cessez-le-feu entre le Hamas et les Israéliens. Le responsable des affaires humanitaires à l'ONU, John Holmes, a pour sa part souligné la nécessité de rouvrir tous les points de passage entre la bande de Gaza et l'Egypte et Israël pour que cette assistance puisse être apportée le plus rapidement possible à la population. "Nous demandons que tous les points de passages soient pleinement ouverts. Autrement nous ne serons pas en mesure de réaliser ce que nous voulons faire", a prévenu M. Holmes. Commentant la reprise des tirs de roquettes de Gaza sur Israël et la riposte israélienne qui a bombardé la zone des tunnels entre Gaza et l'Egypte dans la nuit, M. Ban a estimé que cela montrait "que ce cessez-le-feu (était) très fragile". "Il faut le rendre durable", a-t-il insisté. Les responsables onusiens ont par ailleurs appelé les parties à respecter la neutralité de l'action humanitaire sur le terrain. "La politique ne devrait pas avoir sa place dans l'acheminement de l'aide humanitaire", a martelé le secrétaire général de l'ONU. M. Holmes a quant à lui assuré que les agences de l'ONU sur place se bornaient à travailler "à un niveau technique" avec le Hamas pour la distribution de l'aide. Il a ajouté que l'ONU n'avait pas à ce stade "d'indice sérieux" sur un possible détournement d'une partie de l'aide par le Hamas mais qu'elle suivait "attentivement" la question. Israël a accusé les agences humanitaires d'être infiltrées par le Hamas.