Le débat était franc, ouvert. Ceux qui se sont succédé hier à la tribune de la Cité des Sciences avaient tous à dire, et à bien dire. Visiblement les jeunes piaffent d'impatience, mais ne perdent pas espoir. Ils ont hâte de participer à la consolidation de la société civile pour donner un sens à leur vie, pour s'offrir un espace de liberté, d'expression et, donc, pour produire au concret. Les soucis étaient nets et les propos d'une sincérité décapante. Le ministère et l'observatoire ont créé l'espace d'expression. Il leur reste à faire un premier bilan pour que l'enchaînement promis par le ministre construise sur du concret, du solide. Mais cette louable action mérite de s'appuyer sur l'expérience des spécialistes de l'enfance, car c'est d'abord à cet âge-là que l'homme se construit. Et c'est son environnement familial qui le prédéfinit. Comme le disait Lavoisier, "Le milieu fait la race". C'est en effet la famille qui enseigne à l'enfant que le cerveau sert au raisonnement et au discernement, que le cœur est le fief de l'amour, de la générosité et du partage. Dès lors, l'enfant peut être armé pour nuancer entre le principal, l'accessoire et le dérisoire. Sans cette infrastructure mentale et émotionnelle de base, tous les autres efforts consentis en faveur de l'enfant-adolescent sont compromis. Avant de demander à un Tunisien que comptes-tu faire de ta jeunesse? Ayons d'abord une réponse à la question lancinante : nos enfants sont-ils suffisamment armés pour affronter les combats de l'époque? Combats de l'époque? L'égalité des chances et le bien être pour tout le monde. C'est ce que Camus appelle : "Le devoir d'être heureux".